Recherche

EN PAGE COUVERTURE – Le restaurant Le Continental souffle 60 chandelles

3 octobre 2016 | Gilles Levasseur

EN PAGE COUVERTURE – Le restaurant Le Continental souffle 60 chandelles

Le décor classique de l’historique maison Taschereau, à deux pas du Château, donne presque l’illusion de se trouver sur un navire de croisière d’époque. Doux effluves de romarin, riches et chaudes boiseries, argenterie et nappes immaculées, lampes sur les tables et mélodies romantiques du pianiste David Osborne vous plongent au cœur d’une atmosphère intimiste et feutrée. Le clou du spectacle demeure toutefois l’unique service au guéridon, avec flambés en prime, qui vous offre le luxe de plats préparés et cuits à la table. Vos yeux autant que votre palais seront comblés ! À vrai dire, les mots peinent à décrire l’expérience du restaurant Le Continental, car celle-ci se vit… et depuis 60 ans !





Les trois copropriétaires actuels, Sylvain Pageau, Nicolas Rousseau et Mathieu Pettigrew.



(Photo : Jocelyn Bernier, Focus One Mannequins)





La vie a le secret de ces détours étonnants. Ainsi, les six décennies du célèbre établissement de la rue Saint-Louis n’auraient pas existé si les frères italiens Angelo et Luigi Sgobba — ainsi que leurs amis Luigi Giacomello et Stephano Degan — n’avaient pas ajouté Québec à leur périple de six mois en terre québécoise. Le coup de foudre ! Les quatre jeunes hommes s’étaient fait la main dans quelques bons restos avant d’ouvrir Le Continental en 1956.



Au menu, cuisine européenne de grande qualité et authentique service au guéridon. André et Louis Sgobba, les deux fils de Luigi, ainsi que le fils d’Angelo, Peter, formeront la seconde génération de propriétaires. Puis en 2009, les trois copropriétaires actuels, Sylvain Pageau, Mathieu Pettigrew et Nicolas Rousseau, qui totalisent déjà plus d’un demi-siècle de service à cet endroit, prennent la relève. Ils portent toujours avec enthousiasme le « flambeau » qui a toujours assuré à ce fleuron de la cuisine française classique de se distinguer entre tous. À preuve, le restaurant figure depuis plusieurs années parmi les mieux cotés sur les sites touristiques spécialisés tels que Trip Advisor ou Open Table.




Le restaurant figure depuis plusieurs années parmi les mieux cotés sur les sites touristiques spécialisés tels que Trip Advisor ou Open Table.



(Photo : Marjorie Roy)




Service-spectacle et qualité sans compromis



De la « vraie » salade César apprêtée devant vous au filet mignon de bœuf Continental cuit à votre table, en passant par l'entrecôte au poivre, les crevettes flambées, le chateaubriand et le canard à l'orange, tous cuisinés sous vos yeux : le spectacle offert en met plein la vue ! Et pour clore votre repas en beauté, que dites-vous de délicieuses crêpes Suzette ou d'excellentes poires au Pernod ? Cet art aujourd’hui révolu nécessite l’intervention d’une brigade complète de professionnels : maître d’hôtel, chefs de rang, demi-chefs de rang, commis de suite et commis-débarrasseurs, d’où les vestons noirs, blancs et rouges qui intriguent bien des clients. Si environ le cinquième du menu très varié est préparé et servi au guéridon, il accapare néanmoins jusqu’aux trois quarts des commandes tellement la démonstration est prisée. Le souci de la qualité du produit est tel que Le Continental se paie le luxe d’un boucher et d’un pâtissier maison pour la préparation de pièces uniques. Quant à la cave à vin, elle impressionne avec ses quelque 12 000 bouteilles et 300 appellations françaises, italiennes et californiennes, de la plus abordable au plus grand cru classé. D’ailleurs, le restaurant avait mérité en 2013 les éloges du chef réputé Anthony Bourdain, critique et gastronome. Celui-ci s’était notamment exclamé dans une capsule vidéo que le cocktail de crevettes est « comme ceux que Jésus lui-même aurait aimé manger ! » 





En 2013, le restaurant s'est mérité les éloges du chef réputé Anthony Bourdain, critique et gastronome, sur CNN. (en anglais)





Le rendez-vous des célébrités



Depuis des décennies, Le Continental a reçu la visite de célébrités — d’ici et d’ailleurs — du cinéma, de la musique, du sport et de la politique. Le restaurant a notamment vu défiler le prince Albert de Monaco, Claudia Schiffer, Rod Stewart, Charles Aznavour, Bryan Adams, Bill Murray et David Copperfield, pour n’en nommer que quelques-uns. Plus récemment, le chanteur du groupe Rammstein, Till Lindemann, l’a fréquenté à plusieurs reprises, de même que le nouveau gérant de Céline Dion, Aldo Giampaolo. Nombre de grands noms du sport s’y sont rendus, particulièrement des hockeyeurs, entraîneurs et propriétaires d’équipes. Sur la scène politique, tous les premiers ministres québécois — sauf Maurice Duplessis — y ont eu leur table, ainsi que plusieurs premiers ministres canadiens. Sylvain Pageau raconte que deux fois l’an, Jean Chrétien y invite encore un groupe d’amis, et qu’ils trinquent chaque fois à la mémoire du regretté maire Jean Pelletier — qui affectionnait particulièrement Le Continental — en partageant un negroni, l’apéritif qu’il préférait.









(Photos : Jocelyn Bernier, Focus One Mannequins)



Des occasions pour se réunir et célébrer



Abritant 140 places réparties sur deux étages, Le Continental est aussi le restaurant des événements de la vie, qu’il s’agisse d’une célébration de remise de diplôme, de fiançailles, d’une noce, d’un anniversaire de mariage, d’une promotion ou de n’importe quelle occasion de rassembler des convives afin de célébrer. « Ces réunions mettent souvent en présence des familles, explique Mathieu Pettigrew, de sorte qu’il n’est pas rare que nous servions notre troisième génération de clients, la quatrième est d’ailleurs à nos portes ! Cela explique pourquoi notre clientèle aime être reconnue, car elle s’est attachée à nos serveurs, dont plusieurs sont ici depuis longtemps et ont, pour la plupart, une vaste expérience de la restauration. »




« Il n’est pas rare que nous servions la troisième génération de clients, la quatrième est d’ailleurs à nos portes ! »




Le défi de la prochaine décennie



La relève sera certes le principal défi que le trio de propriétaires devra relever au cours de la prochaine décennie. « Trouver les ressources humaines qui conviennent au service atypique que nous offrons est de plus en plus ardu, explique Sylvain Pageau. D’une part, la nouvelle génération est d’une culture qui désire des résultats rapides et, d’autre part, les écoles ne sont pas adaptées à notre formule. La solution réside donc encore dans la formation patiente d’employés pour qui la restauration représente une véritable carrière. »



Les trois propriétaires ont plus que jamais l’intention de perpétuer la tradition, car ils constatent que même s’ils évoluent dans un créneau de service très particulier, l’affluence ne cesse d’augmenter. Comme quoi l’offre unique que propose Le Continental n’a pas fini de recueillir l’adhésion d’une inconditionnelle clientèle.





Information :




rêver

Gérer le consentement