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Entreprendre pour améliorer la compétitivité du Québec

28 février 2013 | François Dion

Entreprendre pour améliorer la compétitivité du Québec


Les technologies de l’information (TI) au service de la modernisation de l’État




Les ressources financières de l’État sont limitées. Cette réalité nous rattrape dans des débats entourant des choix de société importants , tout en imposant une pression sur notre niveau de compétitivité dans un monde de plus en plus ouvert.


Nos programmes sociaux font de notre province l’un des meilleurs endroits où vivre dans
le monde et l’envie de plusieurs nations. De tels programmes et leur administration par
l’appareil gouvernemental engendrent souvent des coûts élevés, à moins que l’on innove dans
l’administration même de ces programmes par une adaptation de l’organisation du travail
et l’utilisation des technologies de l’information. La modernisation de l’État entreprise au
Québec depuis plusieurs années déjà peut se révéler la clé afin de soutenir ces impératifs
sociaux, tout en pavant la voie à la création de richesse au Québec.


Le gouvernement du Québec, un leader


Au cours des 20 à 30 dernières années, le gouvernement du
Québec a brillé en matière de modernisation de l’appareil
d’État, souvent grâce à l’appui des technologies de
l’information. Pour demeurer sur cette voie, il doit continuer
d’avancer et d’enrichir ses services en modernisant ou en
développant de nouveaux programmes qui s’articulent
autour des systèmes de gestion faisant appel aux plus
récentes technologies. Il réalisera ainsi d’importants gains
de productivité, ce qui lui permettra d’optimiser l’adaptation
des programmes aux besoins évolutifs des citoyens et des
entreprises.



L’apport du marché externe dans la modernisation
de l’État


Le gouvernement fait appel à l’expertise de firmes
spécialisées afin de complémenter ses capacités internes et
livrer des solutions porteuses de changement. Dans nombre
de projets, il a confié à des partenaires externes l’entière
responsabilité de livrer des résultats précis, et ce, à des
coûts avantageux obtenus en raison de la forte concurrence
qui s’exerce. C’est notamment le cas des projets du Régime
québécois d’assurance parentale et du crédit d’impôt pour
la solidarité (cités en encadré). Lorsqu’une entreprise privée
endosse le risque de livrer un résultat à prix fixe, elle doit
compter sur ses capacités de gestion, de créativité et de
réalisation pour respecter l’ensemble des paramètres du
mandat confié. Comme le mentionnait le vérificateur général
dans son dernier rapport, ce type de contrat, qui fixe tant
la portée que le budget de réalisation, impose une forte
responsabilité à l’entreprise externe qui s’y engage. Il importe
de souligner que le donneur d’ouvrage est tout aussi sollicité,
compte tenu de la grande rigueur qui s’impose, tant sur le
plan de la définition initiale du mandat que sur le plan du
suivi systématique de la conformité des travaux produits,
avant d’autoriser tout paiement au fournisseur. Le surcroît
de travail du donneur d’ouvrage est toutefois largement
récompensé au bout du compte, parce que le gouvernement
paie pour des résultats atteints et non pour des « efforts
fournis ». Ultimement, lorsqu'utilisé de façon optimale, le
travail à prix fixe permet au contribuable de gagner, parce
qu’il en obtient plus pour son argent, et la modernisation se
poursuit aux meilleures conditions.


Le piège de la surprotection


L’optimisme qui devrait suivre les succès passés subit toutefois
les contrecoups du climat de morosité et de suspicion généré
par le battage médiatique à propos de certains contrats. On
discerne difficilement les conditions applicables, de sorte
que les grands projets informatiques qui ont soutenu la
modernisation de l’État ne sont pas épargnés. Dans ce contexte,
l’importance accordée à la façon de faire, au processus et à
la perception pourrait prendre des proportions démesurées
au détriment même de l'atteinte des résultats. Le décideur
public doit s’assurer non seulement qu’il a respecté toute la
réglementation en vigueur, mais aussi qu’aucune apparence ne
pourrait soulever quelques doutes. L’initiative audacieuse ou
l’acceptation de responsabilités importantes se font souvent au
prix d’une gestion considérablement alourdie, visant à parer tout
questionnement possible, parfois au détriment de la réussite
du projet dans les budgets et échéanciers prévus. Le grand défi
demeure de satisfaire pleinement les obligations de transparence
et de reddition de comptes, des impératifs incontournables
dans la gestion des fonds publics, sans tomber dans le piège des
réflexes « surprotectionnistes ».


La compétitivité à long terme, c’est aussi intéresser la relève
aux technologies porteuses de changement. Les défis que
représentent les projets de modernisation ont également un effet
positif sur le recrutement et le développement de la relève, en
intéressant les jeunes aux innovations et aux défis du domaine. Il
importe d’intéresser, puis d’intégrer notre relève aux technologies
de l’information, à l’entrepreneuriat et à la compétitivité si nous
voulons que le Québec demeure à l’avant-plan.


Équipés pour compter des buts


Le Québec a besoin de compter des buts. Dans bien des domaines,
nous avons démontré que nous disposons de joueurs offensifs
pour marquer. Qui oserait miser sur une équipe qui ne compte
que des gardiens de but ? Il suffit de regrouper nos champions
au sein d’équipes de gestionnaires aguerris et de spécialistes en
informatique des secteurs public et privé. On peut, et on doit aussi
le faire, comme dans beaucoup d’autres domaines.
L’informatique n’est évidemment pas la solution unique à
l’ensemble des défis auxquels fait face l’administration publique,
mais les technologies de l’information représentent un outil
formidable pour appuyer l’État dans ses efforts d’amélioration des
services et de rationalisation des dépenses. Les économies générées
pourront être réinvesties pour former et embaucher plus de
médecins, d’infirmières, d’enseignants et autres qui contribueront
davantage à l’amélioration de la qualité de vie des Québécois.



Voici des exemples probants de grands projets
du gouvernement qui ont permis à l’État de
prendre en charge ses nouvelles missions avec
efficacité et compétence :



AMÉLIORER LE FONCTIONNEMENT DU MARCHÉ DU TRAVAIL :




Projet : Placement en ligne


Il n’y a pas si longtemps, on utilisait encore des fiches de carton
dans les centres d’emploi pour guider les chômeurs dans leur
recherche de travail. Emploi-Québec a développé un système de
placement très convivial et hautement performant. Les entreprises
à la recherche de personnel et les personnes à la recherche d’emploi
peuvent se rencontrer, par l’entremise du Web, sans l’intervention
d’un fonctionnaire. Des milliers d’emplois sont ainsi pourvus chaque
semaine. À sa création, Emploi-Québec recevait par téléphone environ
5 000 offres d’emploi de la part des entreprises. Aujourd’hui, on en
compte plus de 350 000 sur le site de placement d’Emploi-Québec.
L’informatique donne de l’autonomie aux personnes, répond aux
besoins des entreprises et lubrifie les rouages du marché du travail.


L’INFORMATION SUR LES MÉDICAMENTS :




Projet : Services québécois d’information sur les médicaments


Il arrive qu’un médecin doive prescrire un médicament à une
personne qui est parfois incapable de lui fournir l’information
sur la médication qu’elle consomme. Cela peut donner lieu à des
hospitalisations évitables et même au décès, dans le pire cas. Le
déploiement de la solution SQIM (Services québécois d’information
sur le médicament) par la Régie de l'assurance maladie du Québec
(RAMQ) viendra remédier à ces situations malheureuses en donnant
accès, aux professionnels de la santé, aux informations concernant
les médicaments prescrits à un patient.



DE NOUVEAUX PROGRAMMES SANS AUGMENTER LA TAILLE
DE LA FONCTION PUBLIQUE :




Projet : Régime québécois d’assurance parentale
et projet : crédit d’impôt pour la solidarité


Le gouvernement, quel que soit le parti au pouvoir, cherche à
développer de nouveaux programmes, adaptés aux besoins des
citoyens et des entreprises. Toutefois, il doit faire face à une rareté
de la main-d’oeuvre et à des ressources financières limitées. Malgré
ces contraintes, le gouvernement a implanté avec une souplesse
et une efficacité remarquables le Régime québécois d’assurance
parentale. De même, il verse chaque mois le crédit de solidarité à
plus de 2,7 millions de familles, en tenant compte de l’évolution de
leur situation financière. Dans les deux cas, le gouvernement a pris la
décision d’investir dans le développement de solutions informatiques
innovantes et performantes pour donner aux familles un service de
grande qualité.


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