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Essai routier de l’Audi S5

28 février 2012 | Frédéric Masse

Essai routier de l’Audi S5


Réconciliation avec la reine de la neige




Au moment où j’écris ces lignes, une tempête de neige s’abat brutalement sur ma belle municipalité de Stoneham. À travers ma fenêtre, une très jolie voiture m’appelle. Cette nouvelle flamme, c’est la Audi S5. Couverte d’une robe blanche immaculée, elle veut que je sorte et que j’aille la balader. Je me laisserai évidemment tenter, abandonnant mon clavier pour le remplacer par son volant tout ce qu’il y a de plus sexy.



J’avais déjà essayé la S5 durant la saison chaude. Mes sentiments avaient alors été mitigés quant à son poids élevé à l’avant et à sa maniabilité, pas aussi vive que je l’avais anticipé. De plus, elle m’avait laissé tomber à cause d’ennuis électroniques. Afin de me permettre de me réconcilier avec elle, le service des relations publiques d’Audi m’avait alors retourné la S5 en plein hiver, et tout juste avant qu’on lui substitue son guttural V8 par un V6 biturbo.



C’est drôle comme une route enneigée et de superbes flocons peuvent parvenir à créer un moment féerique… Je dois l’avouer, dans ces conditions, la S5 m’a totalement conquis. Son moteur V8 de 4,2 litres de 354 chevaux et 325 livres-pied, sa traction intégrale avec un léger biais aux roues arrière (60 %, pour être plus précis), sa transmission manumatic à 6 rapports et sa solidité m’ont totalement séduit. Je suis tombé sous le charme de cette reine de la neige. Pendant que ma BMW (une propulsion) me faisait patiner à chaque coin de rue, l’allemande, quant à elle, dansait, valsait, s’éclatait, sans jamais perdre totalement pied. Elle maîtrisait parfaitement l’équilibre entre l’emprise et le laisser-aller. En fait, elle se laissait simplement prendre et me lassait mener le bal. « Tu souhaites accélérer ? Vas-y, j’ai assez de poigne pour te coller au fond de ton siège (0-100 km/h en 5 secondes… sur pavé sec, évidemment). Tu veux déraper ? Trouve-nous un coin tranquille et je te montrerai ce dont je suis capable, mon cher Fred. » Un moment de pure symbiose.


Pour ajouter à l’expérience inédite que je vivais, je me suis souvenu que je pouvais contrôler les humeurs de la bête grâce à l’option Drive Select et du différentiel Sport sur demande, une option que vous devriez vous offrir, même à 4 000 $. Je me suis aussi souvenu qu’il était notamment possible d’ajuster le tempérament de la direction, de l’accélérateur et de la suspension pour transformer la voiture, une fois comblée, en une petite bête vraiment plus docile. Bien assis dans le siège, une pièce enveloppante et confortable, en regardant le superbe tableau de bord avec ses cadrans et leur rétroéclairage rouge ainsi que la finition impeccable, et en écoutant une musique planante, j’avais presque l’impression d’être étendu devant un foyer sur une peau d’ours avec ma douce. J’exagère… à peine.


Les sièges de l'Audi S5 sont enveloppants et confortables.
Les sièges de l'Audi S5 sont enveloppants et confortables.

Malheureusement, la réalité m’a bien rattrapé. Après plus de deux heures à me balader candidement, la tête dans les nuages, je me suis rendu compte que j’allais être en retard pour reconduire mon garçon à son cours de natation. Comme d’habitude, une fois dehors, mon fiston de six ans a analysé la ligne de ma voiture d’essai (c’est un classique). « Wow, papa, elle est vraiment belle, ton auto ! Elle a l’air d’aller vraiment vite ! » C’est vrai qu’avec sa gueule de championne et ses roues optionnelles de 19 pouces, elle fait chavirer bien des petits cœurs... Je lui ai expliqué que cette belle carrosserie disposait du même moteur, un peu modifié, que l’Audi R8. « Papa, ça, c’est l’auto rouge où j’ai pu m’asseoir avec toi à l’avant ? » me dit-il en souriant. « Oui, mais cette fois, tu vas devoir aller à l’arrière. » Un dur retour à la réalité pour lui aussi…


Avant de partir, il a fallu poser le siège de bébé de ma petite et faire entrer la poussette dans le coffre. Nous sommes partis à quatre pour ce fameux cours. Vous savez quoi ? Il y a assez de place pour tout ce beau monde et le bataclan.


Ce qui, à l’origine, brimait un peu le tempérament fougueux de la S5 – c’est-à-dire son poids élevé et sa traction intégrale en été – devient ses plus grandes qualités dans notre pays enneigé. La solidité de sa caisse, l’efficacité de sa traction, ses lignes sculptées, ses performances hors normes… la transforment en véritable aimant pour quiconque a les moyens et recherche une voiture performante, été comme hiver. Qui plus est, le nouveau moteur V6 biturbo, qui prendra la place du V8 de 4,2 litres, promet d’être plus performant, moins énergivore (j’ai roulé une moyenne de 12,8 litres aux 100 km avec du super) et moins lourd sur la portion avant. Avec encore plus de couple, il viendra combler les petites failles de la S5 et la rendra, du moins en été, encore plus désirable…



Fiche technique



  • Modèle d’essai : Audi S5

  • Prix de base (modèle essayé) : 67 200 $ / 75 450 $

  • Moteur : V8 de 4,2 l / 354 chevaux à 6 800 tr/min; 325 lb-pi à 3 500 tr/min



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