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La grande église de celui qui donna son nom à l’autoroute Charest

3 avril 2017 | Jean-Marie Lebel, historien

La grande église de celui qui donna son nom à l’autoroute Charest
SUR LA PHOTO : La rue Saint-François et la façade de l'église. ©Photo J. E. Livernois, 1915.

De la vaste église Saint-Roch du curé Charest, il ne reste plus que de vieilles photographies. Toutefois, le nom du curé Charest demeure toujours bien vivant, puisque le boulevard Charest et l'autoroute Charest ont été nommés en son honneur.



Cela peut paraître un hommage exagéré, mais il faut comprendre que le boulevard Charest des années 1930 et l'autoroute Charest des années 1970 et 1980 furent les prolongements de la plutôt modeste rue Charest du quartier Saint-Roch. La grande fierté du curé Charest, c'était son église.

Au lendemain du grand feu de 1845
Ce fut en 1839 que le jeune vicaire Zéphirin Charest devint le curé de la populeuse paroisse Saint-Roch. Six ans plus tard, en 1845, une immense conflagration réduisait en cendres les maisons de ses paroissiens et son église. Tout était à rebâtir. Le curé Charest et ses marguilliers décidèrent de reconstruire l'église sur le même site, à l'angle nord-est des rues de l'Église et Saint-Joseph, mais de lui donner des dimensions beaucoup plus vastes, en faisant d’elle la plus grande de la ville. On fit appel à l'architecte le plus réputé de Québec, Thomas Baillairgé, à qui l'on devait déjà plusieurs églises, dont celle de Charlesbourg.


La nef de l'église du curé Charest. ©Photo J. E. Livernois, 1915.



Les inspirations de Thomas Baillairgé
Curieusement, pour les plans de sa nouvelle église, l'architecte Baillairgé s'inspira, non pas de la cathédrale catholique, mais de la cathédrale anglicane Holy Trinity de Québec, elle-même inspirée de la très britannique église St. Martin-in-the-Fields de Londres. On retrouva donc dans la façade de l'église Saint-Roch plusieurs éléments de la cathédrale anglicane, dont la fenêtre serlienne et le fronton triangulaire. S'inspirant aussi du clocher anglican, Baillairgé en fit cependant ériger deux au lieu d'un seul.


La nef de l'église du curé Charest. ©Photo J. E. Livernois, 1915.



Des galeries trop lourdes...
À l'intérieur de l'église, les longues galeries latérales sont inspirées de celles de la cathédrale anglicane. Toutefois, pour le chœur de l'église et son retable en arc de triomphe, Baillairgé répéta ce qu'il avait fait pour ses autres églises. Les grandes orgues ne furent pas installées à l'arrière de la nef, mais plutôt au-dessus du maître-autel. Zéphirin Charest fut le curé de Saint-Roch jusqu'à sa mort, en 1876.

C'est dans cette église que furent célébrées les funérailles du grand marchand Zéphirin Paquet. L'église fut démolie en 1915, car elle menaçait de s'effondrer. On raconte que les galeries latérales, souvent bondées de gens, avaient ébranlé les murs. L'église actuelle fut alors érigée, et dans sa crypte fut placé le tombeau du curé Charest.






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