Avec la complicité de ma mère, mes grands frères François et Laurent, qui ne croyaient plus depuis un moment au père Noël, avaient orchestré une petite mise en scène afin d’éveiller la magie du temps des fêtes. Ce soir-là, donc, François avait lâché un coup de fil fictif au père Noël afin de lui demander de « livrer » plus tôt les cadeaux à la maison. Et, bien entendu, très accommodant, le père Noël avait accepté sa requête… Pendant que mon jeune frère Denis et moi avions le nez collé à la fenêtre dans l’espoir d’apercevoir l’arrivée dudit personnage, mes frères aînés en avaient profité pour glisser les présents sous le sapin, qui se trouvait tout juste à côté. Nous n’y avons vu que du feu ! Et, croyez-le ou non, Denis et moi avons même aperçu le traîneau du père Noël et ses rennes approcher dans le ciel. C’est dire à quel point le pouvoir de l’imagination est infini durant l’enfance !
Aujourd’hui, je suis maman à mon tour et mes enfants, âgés de 8 et 6 ans, croient encore au père Noël. Pour combien de temps ? Je l’ignore. Mais je vous jure que ce n’est pas moi qui vendrai la mèche. Je me souviens trop bien de cette période bénie où l’émerveillement était mon lot quotidien, où je croyais sans voir, où je voyais des choses qui n’existaient pas… J’ai conservé de ce Noël en particulier une mémoire affective qui me permet aujourd’hui de revivre, à travers les yeux de mes deux petits lutins préférés, cet état de candeur et d’innocence qui nous abandonne trop vite… Je les en remercie. Sans eux, peut-être aurais-je perdu à tout jamais ce précieux pouvoir de créer sa propre réalité… au lieu de la subir.
Joyeuses fêtes et à l’an prochain !
