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Pierre Lassonde – Parcours d’extrêmes

13 décembre 2013 | Annie St-Pierre

Pierre Lassonde –  Parcours d’extrêmes

Fils d’un fabricant québécois de coutellerie, l’entrepreneur Pierre Lassonde a pris goût à la liberté et à l’indépendance lors de son premier voyage sur le pouce en Gaspésie à l’âge de… 14 ans.



« C’est jeune, 14 ans. La Gaspésie était loin de Saint-Hyacinthe. Faire un appel était impensable. J’avais envoyé deux cartes postales et, à mon retour, ma mère m’a accueilli tout bonnement. On disposait ’une liberté d’agir incroyable à l’époque », exprime M. Lassonde en racontant ses plus beaux souvenirs d’enfance.



Évidemment, jamais il n’aurait accepté une telle chose pour ses trois enfants, et encore moins pour ses cinq petitsenfants. Par contre, l’entrepreneur minier et philanthrope reconnaît que c’est là que tout a commencé pour lui. « On n’avait pas tellement d’argent à la maison, mon père remettait tout dans l’entreprise. Ce voyage sur le pouce a tout déclenché chez moi. J’ai goûté à la liberté de ne pas dépendre de quelqu’un », mentionne-t-il.




« La Gaspésie sur le



pouce a tout provoqué. »




Pierre Lassonde s’est toujours impliqué dans l’entreprise familiale, qui a délaissé la coutellerie dans les années 1960 pour se lancer dans le plastique et, ensuite, dans la fabrication de clous. « Mon premier emploi, à 12 ans, consistait à tremper la coutellerie dans l’huile chaude. C’était très difficile », se souvient-il.



Il a hérité de sa mère sa passion pour l’art. « La maison était toujours remplie de tableaux », raconte le collectionneur, qui préside aujourd’hui le conseil d’administration du Musée national des beaux-arts du Québec et la fondation qui mène une campagne de financement de 32,6 millions de dollars afin de construire le pavillon qui portera son nom. M. Lassonde a versé personnellement 10 millions dans ce projet.



Aux extrêmes



Si l’homme d’affaires a connu le succès dans les mines, notamment avec Franco- Nevada, entreprise qu’il dirige toujours, ce ne fut pas toujours aussi facile dans la vie. Il s’est lui-même lancé un défi de taille en choisissant d’étudier en anglais à Salt Lake City. Il était marié à Claudette MacKay, sa première épouse, et père de Julie, leur premier enfant; tous trois vivaient avec 20 $ par semaine. Après l’obtention de sa maîtrise en administration des affaires (MBA), la famille est partie vivre à San Francisco en 1973. « Je voulais vivre le rêve américain, le Peace & Love, et goûter encore à cette liberté », lance-t-il en se remémorant les spectacles des Mamas and the Papas et cette génération hippie. « On vivait à plein le contexte de la Californie de cette époque », relate-t-il.





Son deuxième enfant, Christian, est né à San Francisco, au moment où Pierre Lassonde est tombé les deux pieds dans les mines, au sein de la firme Bechtel. Il fonde Franco-Nevada en 1983 avec un collègue américain. En 1993, la compagnie vaut un milliard de dollars. Elle est acquise par Newmont Mining au coût de 3,2 milliards en 2002. « C’est le modèle d’affaires le plus florissant de l’histoire du Canada », estime M. Lassonde.



Parmi ses pires épreuves, M. Lassonde retient le décès brutal de sa première épouse en l’an 2000, emportée par un cancer. Son désir de prendre une année sabbatique en France, après six ans à la tête de Newmont, s’est aussi mal terminé. « Le monde des affaires me  manquait terriblement et j’ai décidé de revenir plus rapidement pour m’installer à Toronto », dit-il.





M. Lassonde en compagnie de la journaliste.



Sa nouvelle épouse lui a fait le bonheur d’un troisième enfant, une fille âgée de huit ans aujourd’hui. M. Lassonde lui consacre beaucoup de temps, mais il gère toujours Franco-Nevada, qu’il a rachetée en 2008 en récoltant 1,2 milliard de dollars en trois jours auprès d’investisseurs. Par contre, il s’occupe surtout de philanthropie, en s’investissant notamment avec le Musée national des beaux-arts du Québec, mais aussi dans une multitude d’autres causes.



 


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