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Chris Hadfield – D’agriculteur à astronaute, de la terre à l’atmosphère

27 février 2014 | Annie St-Pierre

Chris Hadfield – D’agriculteur à astronaute, de la terre à l’atmosphère

D’agriculteur à astronaute, de la terre à l’atmosphère



Pourtant né les deux pieds sur terre, ayant grandi sur une ferme de Cambridge, en Ontario, Chris Hadfield a su dès l’âge de neuf ans qu’il s’envolerait un jour vers l’espace.



Il aura mis 27 ans pour réaliser son rêve d’enfance : décoller de la Terre pour toucher le ciel et franchir le mur du son, exactement comme il l’avait vu lors de la mission Apollo XI qu’il avait regardée à la télévision, en 1969, totalement émerveillé.



M. Hadfield a toujours été influencé par l’aviation. Son père était pilote professionnel (et il l’est toujours à 80 ans), ses deux frères, sa belle-soeur et son neveu le sont aussi. Mais il voulait aller plus haut que l’avion et plus vite encore… « J’ai été instructeur de ski alpin, j’aimais la vitesse, mais surtout, j’aimais contrôler la vitesse. J’aime le danger, mais uniquement dans un but précis », raconte M. Hadfield au cours d’une entrevue exclusive qu’il a accordée à PRESTIGE lors d’une récente visite à Québec. Il préfère les risques contrôlés, se tient loin des sauts à l’élastique (bungee) et en parachute, qui n’ont aucun objectif précis.



L’astronaute a fait une présentation à des gens d’affaires de Québec en marge des festivités du 25e anniversaire de l’Institut national d’optique (INO). Il a aussi rencontré un groupe d’enfants. « Je veux demeurer utile à la communauté. Je veux surtout lui dire qu’on est capable de réaliser nos rêves et d’atteindre nos objectifs », mentionne l’astronaute retraité de 54 ans, marié à Hélène, sa fidèle compagne des 38 dernières années. Devant son jeune auditoire, il a rappelé avoir été sélectionné parmi 5 330 candidats pour être l’un des quatre astronautes canadiens de sa dernière mission à bord du module russe Soyouz.





Le Québec



Même s’il s’est rendu trois fois dans l’espace, a fait 2 336 fois le tour de la Terre pendant presque cinq mois, au cours desquels il a été commandant spécial de la station spatiale internationale, Chris Hadfield se dit très attaché au Québec. « Ma fille est née à Chicoutimi pendant que j’étais pilote de chasse de CF-18 en 1985, sur la base de Bagotville », raconte-t-il. Trois ans plus tard, la famille s’est installée en Californie. Il a aussi habité Houston, au Texas, où sa demeure a été soufflée par un ouragan à deux reprises.



En plus de vivre dans l’espace, Chris Hadfield a habité la Russie, où il a appris la langue. « J’ai travaillé 26 ans à l’étranger et je trouve que le Canada a beaucoup changé », lance-t-il. Les changements planétaires, les relations avec les États-Unis, la place du Canada sur l’échiquier mondial, l’immigration, la religion… tout a évolué.



Mais cela ne l’a pas éloigné de son désir de revenir s’installer au pays une fois retraité. M. Hadfield et son épouse viennent de faire l’acquisition d’une demeure au centre-ville de Toronto. « Nous avons enfin notre propre maison, après avoir passé notre vie en location. Nous déballons nos boîtes, c’est comme si c’était Noël. C’est nécessaire de passer notre période d’adoption, comme une période de grâce. Je cherche à être utile », dit l’astronaute en constatant que plusieurs de ses confrères américains et canadiens sont devenus politiciens ou sénateurs. Il écarte d’abord cette éventualité avant de répondre qu’il « pourrait y songer ».




« Je veux demeurer utile à la communauté. Je veux surtout lui dire qu’on est capable de réaliser nos rêves et d’atteindre nos objectifs. »




Chris Hadfeild     Photo : Caroline Grégoire



Sa perception de l’humain n’est plus la même non plus depuis qu’il a séjourné aussi longtemps dans l’espace. C’est pourquoi il sait bien que le projet Mars One est peut-être un peu hâtif. « C’est un beau projet, mais il est impossible actuellement, car nous n’avons pas le vaisseau spatial ou le véhicule pour nous y rendre », estime-t-il.



Pour l’instant, il aime bien offrir des conférences et continuer d’écrire, tout en étant professeur à mi-temps à l’Université de Waterloo. « Je pense que c’est possible de continuer d’influencer, je connais bien la vie », conclut -il.


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