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Consulat royal de Norvège

4 octobre 2012 | Johanne Martin

Consulat royal de Norvège


Une diplomatie à saveur culturelle



Entre les formalités administratives, l’aide aux touristes et aux ressortissants et le travail de représentation, chaque consul honoraire donne sa couleur à la charge diplomatique qui lui est confiée. À Québec, Céline Saucier, anthropologue de profession, a choisi celle de la culture pour teinter les relations qu’entretient la capitale avec le pays qu’elle représente, la Norvège.


Céline Saucier, consule honoraire de la Norvège.
Céline Saucier, consule honoraire de la Norvège.

Québécoise pure laine, Céline Saucier n’est ni mariée à un Norvégien, pas plus qu’elle n’a résidé dans le pays scandinave. Elle confirme d’ailleurs n’y avoir séjourné que pour de brefs séjours depuis qu’elle a été nommée consule honoraire, en 2006. « Mais je possédais à la base au moins deux atouts : j’aime connaître les gens et j’aime garder les yeux ouverts sur les particularités des autres cultures », lance-t-elle.


« Le mandat est survenu par hasard, sans y croire, sans insister. Je n’avais aucune expérience du métier; j’ai appris sur le terrain », poursuit celle qui sert maintenant de relais francophone pour l’Ambassade royale de Norvège à Ottawa et qui fait partie, au Canada, d’un groupe sélect de 13 consuls associés au pays du soleil de minuit.


Si, dans l’exercice de ses fonctions, il arrive à Mme Saucier de devoir répondre à des demandes qui sortent de l’ordinaire – recueillir de l’information sur une race de chiens originaire de la Norvège, venir en aide à un marin norvégien qui requiert les soins d’un dentiste ou faire des recherches de paternité –, au quotidien, la consule s’emploie cependant le plus souvent à raffermir les liens culturels qui unissent le Québec et la Norvège. « Par exemple, j’ai contribué à la recherche de financement pour favoriser la présence d’artistes en territoire québécois. Cette année, quatre Norvégiens ont ainsi pu donner des classes de maître ou présenter des prestations musicales au Domaine Forget, dans Charlevoix », signale la consule. Pour l’an prochain, Céline Saucier entrevoit la possibilité, entre autres, d’une exposition de photos sur la colline Parlementaire qui mettrait à l’honneur le célèbre explorateur polaire norvégien Roald Amundsen.


En août dernier, quatre Norvégiens ont donné des classes de maître ou présenter des prestations musicales au Domaine Forget. On les retrouve ici en compagnie du Nouvel Ensemble Moderne.
En août dernier, quatre Norvégiens ont donné des classes de maître ou présenter des prestations musicales au Domaine Forget. On les retrouve ici en compagnie du Nouvel Ensemble Moderne.

Plus d’échanges


Pour le reste, la consule honoraire de la Norvège émet le souhait que Québec puisse recevoir davantage de Norvégiens qui viendraient y apprendre le français ou encore, s’intéresser aux autochtones et aux recherches nordiques. À ses yeux, il faudrait en outre accentuer les échanges universitaires, puisque le séjour d’étrangers chez nous constitue « une marque de visibilité pour la région ».


« Ce qu’il importe de savoir, par ailleurs, c’est que les ressortissants norvégiens viennent généralement de petites agglomérations, que leurs valeurs sont tournées vers la famille et que ce sont des gens qui affectionnent particulièrement les activités de plein air », tient à préciser celle qui accueille chaque année les familles norvégiennes à l’occasion de la fête nationale du pays, le 17 mai.


Peu nombreux dans la capitale, les Norvégiens que l’on y dénombre ont souvent fait le choix de résider à Québec pour réaliser des mandats de courte durée. À ces travailleurs s’ajoutent quelques étudiants inscrits aux études supérieures. « Mais l’inverse est aussi vrai, s’empresse de préciser Mme Saucier. Des étudiants de l’Université Laval en administration, en géologie, en musique, en biologie et en relations publiques, par exemple, quittent le pays pour la Norvège l’espace d’un trimestre en raison de la qualité de l’enseignement offert là-bas et de l’attirance naturelle envers ce pays. »


Parce qu’à Québec, les services de traduction vers le norvégien sont une denrée rare, la diplomate tente, sur le plan personnel, de relever le défi d’apprendre le norvégien. « Je ne progresse pas très vite, mais mon objectif, c’est de pouvoir lire pour favoriser une connaissance plus intime du pays que je représente ! »


Puis il y a les échanges économiques que la consule honoraire s’emploie à développer en s’appuyant sur l’organisme Innovation Norway situé à Toronto. « J’en parle à gauche, à droite, car il existe une ouverture pour faire des affaires et nous avons en commun des ressources naturelles comme les pêcheries, la construction navale, le pétrole et les forêts. Même si la Norvège est éloignée et peu populeuse, il y a place à davantage de contacts et d’échanges », conclut Céline Saucier.




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