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Essai routier de la Lexus LS 600h L

7 juillet 2011 | Frédéric Masse

Essai routier de la Lexus LS 600h L


La douceur incarnée



Je n’ai ni l’âge ni le compte en banque pour conduire une grande berline de luxe. Pourtant, chaque fois qu’une telle occasion se présente, je saute dessus à pieds joints, en sachant d’ores et déjà que j’avalerai les kilomètres en tout confort, que j’aurai droit à d’excellentes performances et de l’espace plus qu’il n’en faut. Mes enfants adorent aussi la vidéo, les sièges massants et les écrans solaires. Si on ajoute à tous ces avantages une motorisation hybride qui, malgré sa puissance impressionnante, consomme environ 9 litres d’essence par 100 km, vous aurez compris que j’ai adoré la Lexus LS 600h L, une berline en version allongée d’une valeur de plus de 144 000 $.



De Montréal à Charlevoix


Par souci de professionnalisme (hum, hum), lorsque j’ai à faire l’essai de ce type de véhicule, je me promets toujours une ou deux sorties, question de bien le tester. Un voyage d’affaires à Montréal et une visite au Manoir Richelieu m’ont donc permis de parcourir plus de 1 000 kilomètres en une semaine au volant du vaisseau amiral de Lexus.


La route de Montréal m’a ainsi permis d’essayer les principaux instruments qui servent à la clientèle visée par la grosse bagnole : le régulateur de vitesse par radar, le système de détection de sortie de voie, les sièges avant chauffants et ventilés, l’assistance au stationnement, dont le stationnement parallèle automatique, et le superbe système de son Mark Levinson de 450 watts. Le trajet m’a aussi permis de découvrir des contrôles bien pensés et intelligents, que ce soit pour régler la température, afficher la navigation ou, simplement, syntoniser la radio. Pas de système complexe; tout est simple, simple, simple. Je m’en voudrais également de passer sous silence le confort princier des sièges avant (dont les décadents appuie-tête, presque dangereux, tellement ils invitent à la relaxation) qui proposent 16 différents réglages. La qualité générale de finition et de présentation est absolument impeccable.



La route de Charlevoix, quant à elle, est toute en côtes et drôlement plus agréable. J’en ai profité pour emprunter des chemins secondaires non pavés afin de tester à fond l’insonorisation, le confort et (un peu) la traction intégrale de série. Avec la manette sur le mode confort (mais on peut aussi choisir le mode sport et normal) et la fonction Hybrid power enfoncée (la réaction de l’accélérateur est, dès lors, plus vive – encore là on peut choisir le mode normal ou hiver), je me suis senti comme un roi. D’ailleurs, en laissant ma voiture au valet du Manoir Richelieu (je n’allais tout de même pas la garer moi-même; il faut jouer son rôle), ce dernier a dit à mon fils de cinq ans : « Il a toute une voiture, ton papa ! Tu devais être confortable. » Et mon fils a rétorqué : « Oui, j’étais vraiment très bien. Mais, ce n’est pas sa voiture, c’est une voiture de presse. Mon père est journaliste automobile. » J’ai donc pu laisser un plus petit pourboire sans me faire regarder avec de gros yeux… Vous ai-je dit que j’ai un fils merveilleux ?


Sous le capot


Trêves d’histoires familiales… Revenons à cette berline. Le groupe propulseur propose un V8 de 5 litres accompagné d’un moteur électrique. L’ensemble génère 438 chevaux et des accélérations vraiment impressionnantes pour une voiture de 2 360 kilos. Lexus affirme qu’elle délivre la puissance d’un V12, tout en consommant comme un V6. C’est à peu près vrai. J’ai d’ailleurs eu beaucoup de plaisir en tentant, très amicalement, un petit test d’accélération sur la grande route face à une vieille Corvette Stingray, qui s’est probablement demandé à quel genre de mécanique elle avait affaire en voyant la partie arrière de ma voiture. Impossible, aussi, de dénoter quelques défauts que ce soit dans la transmission à variation continue. Elle est douce et le son de la mécanique est tellement camouflé que c’est la douceur qui l’emporte.


Le confort intégral


Assis derrière le volant, on sait, en quelques tours de roue, que la LS n’est pas là pour plaire aux amateurs de conduite. C’est ce qui la rend si différente et attirante. Par la douceur de sa suspension pneumatique variable, sa dimension de roues raisonnable (18 pouces) et sa direction un peu déconnectée, elle donne l’impression de flotter sur un nuage en tout temps. Seul grand défaut : le diamètre de braquage de la voiture est pitoyable; on dirait qu’on tente de faire tourner un paquebot. Elle va donc à contre-courant des grandes allemandes, comme la Classe S de Mercedes, la Série 7 de BMW et la A8 de Audi, qui valorisent, tout en étant tout de même confortables, un tant soit peu la conduite, dépendant du modèle. La LS, elle, dit tout simplement : « Laisse-moi te conduire. » D’ailleurs, avec la place arrière de la version allongée et l’option du groupe exécutif coché (un groupe d’option qui coûte plus de 22 000 $ !), c’est peut-être ce que vous allez faire : vous laisser conduire par un chauffeur. À l’arrière, vous aurez droit à vos contrôles indépendants pour la température et les sièges, à votre repose-pied, à votre système de divertissement avec télécommande et à votre massage shiatsu.


La qualité générale de finition et de présentation est absolument impeccable.
La qualité générale de finition et de présentation est absolument impeccable.

Un seul petit défaut…


Le coffre de la LS est restreint. Les piles du système hybride empêchent d’abaisser la banquette arrière et prennent beaucoup d’espace dans le coffre, qui est limité à 330 litres. Pas terrible pour une voiture de cette taille.


En conclusion, la LS 600h L est la voiture rêvée pour ceux qui feront beaucoup de route. Que l’on choisisse d’être à son volant ou de se faire conduire, c’est la douceur de l’ensemble qui épate. Jamais vous ne confondrez cette voiture avec une allemande et jamais vous ne l’achèterez pour sa vitalité. Elle sera objet de luxe pour celui ou celle qui aime être confortable, enveloppé et dorloté. Puis-je la conserver un mois de plus ?


Fiche technique

  • Modèle d’essai : Lexus LS 600h L

  • Prix de base : 121 750 $ (83 100 $ pour la LS)

  • Prix du modèle essayé : 144 350 $

  • Moteur : V8 de 5 litres – hybride / 438 chevaux

  • Transmission : à variation continue



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