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[FEMMES D’AUDACE] Vicky Savard - Du camping aux Jeux olympiques

4 mai 2023 - Par Marc Durand

Vicky Savard ne croyait plus qu’elle participerait un jour aux Jeux olympiques. Ni qu’elle ferait partie de l’équipe canadienne de volleyball. Et il n’y avait pas de problème à cela. Depuis la fin de son passage universitaire avec les Carabins de l’Université de Montréal il y a six ans, l’athlète native de Saguenay s’était rabattue à frapper des ballons pour des équipes professionnelles européennes.

« Mon agent m’avait proposé de traiter avec des équipes plus faibles ou des circuits de deuxième classe, explique-t-elle. Je passais probablement inaperçue et je ne relançais pas l’organisme canadien, peut-être par fierté. » À 30 ans, Vicky observe ses amis fonder une famille, acheter une maison, mais elle ne les envie pas. « Est-ce que tu comptes t’installer et travailler bientôt ? », lui demande-t-on parfois. Or, elle n’a pas terminé la partie. Elle joue toujours avec passion et s’améliore chaque année.

« Je suis arrivée dans un contexte de changement et j’étais pure, sans préjudice psychologique causé par les mésaventures des équipes nationales précédentes. J’étais une recrue d’expérience. Je suis une late-bloomer. »

En juin 2020, un tournoi amical s’organise à Lévis et elle est invitée à joindre une équipe d’anciennes joueuses universitaires. L’une des entraîneuses capte sa présence sur le terrain et partage des extraits d’un match sur Instagram. Ceux-ci impressionnent Shannon Winzer, l’entraîneuse-chef de l’équipe de volleyball canadienne, qui se trouvait alors au centre national de Vancouver. La formation est en cours de reconstruction après six qualifications olympiques ratées. « Le lendemain, alors que je me trouvais dans la roulotte de mes parents au camping de Sainte-Geneviève-de-Batiscan, je me suis présentée en mode Zoom à cette dame qui ne me connaissait pas. C’était fou ! » Shannon Winzer avait visiblement apprécié son jeu, sa détermination… et sa taille de 1,85 mètre (6 pieds et 1 pouce). Elle l’a alors invitée à participer au camp d’entraînement de l’équipe programmé deux semaines plus tard. « Ce n’était pas un billet d’avion payé à mes frais qui allait me retenir ! », lance-t-elle avec un large sourire.

Du lit dans la roulotte, elle allait bientôt dormir sur le canapé d’une amie à Vancouver et, au fil du temps, se tailler une place dans l’équipe nationale, en pleine saison de la Ligue mondiale. « Je suis arrivée dans un contexte de changement et j’étais pure, sans préjudice psychologique causé par les mésaventures des équipes nationales précédentes. J’étais une recrue d’expérience. Je suis une late-bloomer. »

En octobre dernier, le Canada a connu sa plus belle performance depuis longtemps, passant à un set des quarts de finale aux championnats du monde aux Pays-Bas. Au 10e rang des championnats, son équipe est actuellement 14e au monde. Une première présence aux Jeux olympiques depuis 1996 est désormais possible. « Les Jeux, ce n’était pas un rêve pour moi, avoue Vicky. Mais c’est devenu l’objectif en 2024. »

Vicky Savard fait maintenant partie de la meilleure ligue d’Europe, avec le club d’Ukraine basé en République tchèque. Elle passera une partie de l’été et de l’automne sur le continent européen et en Asie dans l’espoir que le Canada se qualifie pour les Jeux olympiques. « Imaginez ! Je suis passée du camping de mes parents à faire le tour du monde pour aller aux Jeux ! », conclut l’athlète.

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