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Faites du bruit !

4 mai 2015 | Pierre Paul-Hus

Faites du bruit !

Cet été, les Rolling Stones seront de passage au Festival d’été de Québec. Qu’on aime ou non ce groupe légendaire, il a marqué plus d’une génération. Qui d’entre nous n’a jamais fredonné le succès planétaire (I Can’t Get No) Satisfaction ? Si cette chanson pouvait être traduite en français et adaptée à notre réalité, j’en ferais d’ailleurs notre hymne national, que nous pourrions chanter tous en chœur chaque fois qu’une annonce importante est faite à Québec.



Bien sûr, j’exagère un peu… Nous ne sommes pas tous, ce que j’appelle, des « insatisfaits chroniques ». Mais ceux qui le sont prennent en général beaucoup de place dans l’opinion publique et se font entendre haut et fort en se déchaînant comme Mick Jagger sur la scène. Ce phénomène est encore plus puissant depuis que les médias sociaux font partie de notre quotidien. Alors qu’autrefois, nous « chialions » autour d’un verre avec des amis qui prenaient plaisir à nous contredire, puis nous rentrions sagement à la maison, satisfaits de notre soirée passée à refaire le monde, aujourd’hui, nous nous défoulons sur Facebook et sur Twitter, interagissant avec des gens que nous ne connaissons souvent ni d’Ève ni d’Adam, et accordant plus d’importance à leur opinion qu’à celle de nos proches.




Il est évident qu’il est impossible de plaire à tout le monde et que, quoi que l’on fasse, il existe toujours quelqu’un, quelqu’un part, qui n’est pas content, voire outré. Ça n’a rien de bien terrible en soi. Ce qui l’est, c’est l’attitude de l’insatisfait chronique.




Prenez, par exemple, ce qui s’est produit voilà quelques jours, lorsque Québecor a dévoilé sa programmation pour le nouvel amphithéâtre. Tout semblait bien aller jusqu’à ce qu’on annonce que le Canadien de Montréal inaugurerait la glace du Centre Vidéotron dans un match contre les Penguins de Pittsburgh. Il n’en fallait pas plus pour que la bonne vieille guerre entre les fervents des Canadiens et des Nordiques se réanime de plus belle. Alors que M. Pierre Dion, président et chef de la direction de Québecor, y a vu une belle occasion de montrer à quel point le public de Québec est enthousiaste, d’autres ont perçu cette initiative comme une insulte personnelle. Qu’aurait dû faire Québecor ? Éteindre les lumières et attendre que la providence nous ramène une équipe de la LNH à Québec ? Combien coûte un amphithéâtre vide, selon vous ?



Il est évident qu’il est impossible de plaire à tout le monde et que, quoi que l’on fasse, il existe toujours quelqu’un, quelqu’un part, qui n’est pas content, voire outré. Ça n’a rien de bien terrible en soi. Ce qui l’est, c’est l’attitude de l’insatisfait chronique, dont le modus operandi est presque toujours le même : il cherche et trouve une petite « bibitte » noire (puisque rien n’est jamais parfait), puis il s’acharne sur elle, parvenant à entraîner dans son sillage tous les critiqueurs et les alarmistes de ce monde. Résultat : ce qui était positif devient négatif, à l’instar d’une proposition de budget équilibré qui finit par être perçue comme une calamité.



Pendant ce temps, celui qui est satisfait demeure bien peinard dans son coin, la plupart du temps silencieux. Il ne ressent pas le besoin, comme l’insatisfait chronique, d’étaler ses états d’âme. Je crois néanmoins qu’il fait partie d’un groupe beaucoup plus nombreux que les insatisfaits chroniques et qu’il serait temps qu’il commence à faire du bruit, lui aussi. Peut-être en faisant la vague dans le futur amphithéâtre, pour manifester son appui envers tous ceux et celles qui essaient d’élever les standards de notre belle ville ?



 


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