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La qualité des vins suisses : un secret bien gardé… enfin dévoilé !

7 septembre 2012 | Hélène Demers

La qualité des vins suisses : un secret bien gardé… enfin dévoilé !
Jusqu’à récemment, la Suisse était peu présente sur le marché mondial du vin. Elle n’en voyait pas la nécessité, sa production couvrant moins de 40 % de sa consommation. Or, les vins suisses révèlent une qualité et une authenticité telles qu’il serait bien dommage de nous en priver !


Chaque année, la Suisse produit plus d’un million d’hectolitres de vin, mais en exporte à peine 1 %. Cette situation pourrait toutefois changer, la Suisse ayant haussé la production et la qualité de ses vins. Ce changement remonterait aux années 1990, soutient Jean-Marc Amez-Droz, ambassadeur des vins suisses au Québec : « La nouvelle génération de vignerons, mieux formés, a envie de se mettre en évidence avec des qualités de vin. De plus, l’introduction de l’appellation d’origine contrôlée (AOC) et la suppression des contingents d’importation ont contraint les producteurs suisses à s’orienter vers la qualité. »



Un savoir-faire exceptionnel


La Suisse s’appuie sur un savoir-faire indéniable. « La viticulture suisse a une histoire plus de deux fois millénaire », mentionne M. Amez-Droz. Les viticulteurs suisses font un travail très minutieux, à la vigne comme à la cave. « Les vignes sont travaillées presque comme des jardins de décoration, et pour la plupart, en culture raisonnée, poursuit M. Amez-Droz. Ce travail minutieux à la vigne accroît la qualité du raisin, qui ne requiert alors qu’un minimum d’intervention à la vinification. Par exemple, le chasselas étant un cépage très délicat, sa vinification se doit d’être très méticuleuse. Les caves sont bien équipées et permettent un travail soigné, avec un grand souci de l’hygiène. » Les pittoresques vignobles en terrasses, qui remontent au XIe siècle, ont grandement façonné le paysage suisse, si bien que la région de Lavaux, près de Lausanne, est maintenant inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO.


Un caractère unique


La Suisse bénéficie de conditions climatologiques idéales pour la viticulture. Dans plusieurs régions, dont le Valais, la pluviométrie est très faible à cause des Alpes. La vigne est cultivée à flanc de montagne et généralement exposée au sud. Le jour, il en résulte un réchauffement local marqué, favorable au mûrissement optimal du raisin, tandis que la nuit, la fraîcheur procure une acidité plus grande. Le tout assure un bel équilibre entre l’acidité et le sucre. « Et dans les cantons de Vaud, Genève et Neuchâtel, la proximité du lac adoucit le climat », ajoute M. Amez-Droz.


La délégation de juges canadiens au Mondial du pinot à Sierre en Suisse, en août 2012 : Pierre Paul-Hus, André Caron et Me Ghislain K.-Laflamme.
La délégation de juges canadiens au Mondial du pinot à Sierre en Suisse, en août 2012 : Pierre Paul-Hus, André Caron et Me Ghislain K.-Laflamme.

La Suisse se distingue aussi par la diversité de ses cépages. Ses cépages autochtones uniques offrent une richesse de saveur et d’authenticité. Parmi les plus remarquables, mentionnons la petite arvine, pour le vin blanc, et le cornalin, pour le rouge. La Suisse est aussi reconnue pour ses cépages internationaux, comme le pinot, le gamay et le syrah. La qualité de son pinot noir se rapproche des grands vins de Bourgogne, atteignant des sommets de raffinement et une typicité toute suisse. D’ailleurs, chaque année, la Suisse organise le Mondial du pinot noir. Ce pays produit aussi des cépages nouveaux, comme le gamaret, le garanoir et le diolinoir. En somme, les vins suisses sont bien structurés, offrent beaucoup de saveur et une longueur en bouche qui prolonge le plaisir de la dégustation.


L’accompagnement sublime


Devant la grande diversité des vins suisses, les restaurateurs découvriront de nouvelles saveurs qu’ils pourront agencer avec une large palette de plats tout en se distinguant par des accompagnements de vins originaux. « Les vins de chasselas accompagnent à merveille les raclettes et fondues, les sushis et la cuisine asiatique, illustre M. Amez-Doz. La petite arvine se marie bien avec les poissons, tandis que le cornalin et le humagne rouge sont réputés pour accompagner les produits de la chasse. Quant au pinot noir, il se sert avec des viandes rouges ou des fromages à pâte dure. »




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