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Le golf à Québec – Une industrie en mutation

30 mai 2013

Le golf à Québec – Une industrie en mutation
À la recherche de nouveaux revenus pour compenser la hausse de leurs frais d’exploitati on, les terrains de golf de la région de Québec ont ouvert leurs portes à de nouvelles clientèles avec desformules innovatrices.


LE GOLF AU QUÉBEC




  • 364 terrains

  • 1 million de golfeurs

  • 8,7 millions de parties

  • 55 $ en moyenne pour un droit de jeu

  • Des revenus de 400 M$ par année




Bien qu’on estime que le Québec compte
un million de golfeurs, en moyenne,
les revenus sont stables à près de 400
millions de dollars depuis les dernières
années. « L’apport de nouveaux joueurs
est un défi partout, à Québec comme
ailleurs », signale Ève Gaudet, présidente
de l’Association des terrains de golf
du Québec (ATGQ). « Il faut réellement
refaire l’image de notre industrie auprès
des consommateurs qui ont encore
l’impression que le golf est réservé à
une classe d’élite, des gens fortunés ou
des professionnels », rajoute Michel
Lafrenière de l’Association des directeurs
généraux des clubs de golf du Québec.


L’époque des clubs entièrement privés
est révolue, en même temps que les
listes d’attente pour détenir une carte
de membre donnant un droit de jeu à
volonté sur un terrain. « À une époque
pas si lointaine, on pouvait attendre
trois ou quatre ans pour être membre,
alors qu’aujourd’hui, on doit faire du
démarchage pour recruter entre 30 à
40 nouveaux membres chaque année »,
relate pour sa part Clément Robillard,
président du Club de golf de Cap-Rouge.


L’arrivée de plusieurs nouveaux terrains
dans la région de la Capitale-Nationale
et dans d’autres régions, ainsi que la
concurrence avec d’autres sports de plein
air, comme le vélo et le camping, sont
deux facteurs qui expliquent le virage
nécessaire de l’industrie. Québec a beau
avoir une économie qui roule à plein
régime, si rien n’est fait, les amateurs
pourraient même assister à la fermeture
d’au moins quatre à cinq terrains dans la
région de Québec d’ici trois ou quatre ans,
anticipe Jean-François Côte, directeur du
Club du Lac-Saint-Joseph.

« Les clubs de golf font de moins en moins d’argent et il faut réagir rapidement. »
« Les clubs de golf font de moins en moins d’argent et il faut réagir rapidement. »

UNE SECOUSSE


« Notre membership n’est pas à sa pleine
capacité pour 2013. Nous avons formé
un comité qui revoit tous les paramètres
de notre industrie », signale pour sa part
Mario Bouchard, directeur du prestigieux
Royal Québec, qui n’est pas épargné par le
phénomène.


La notion du temps de jeu est au coeur
des préoccupations des propriétaires
de terrains de golf qui assistent,
impuissants, à l’érosion de leurs
clientèles, préoccupées par leurs
obligations professionnelles et familiales.
« Il est de plus en plus difficile de passer
une journée complète sur le terrain quand
tu as un travail et une famille avec des
enfants. Même pour les tournois, on
voit des participants qui ne peuvent pas
demeurer pour le souper et la soirée »,
constate Benoit Latour-Larouche,
directeur des opérations et professionnel
au Golf de la Faune.


D’ailleurs, les tournois corporatifs sont
de moins en moins nombreux sur les verts
de la région. Les causes philanthropiques
sont davantage à la mode pour des
fondations d’hôpitaux, Centraide et
des organismes communautaires.

La notion du temps de jeu est au coeur des préoccupations des propriétaires de terrains de golf. En Amérique du Nord, l’une des solutions avancées est d’aménager des parcours de 12 ou 15 trous pour réduire le temps de jeu.
La notion du temps de jeu est au coeur des préoccupations des propriétaires de terrains de golf. En Amérique du Nord, l’une des solutions avancées est d’aménager des parcours de 12 ou 15 trous pour réduire le temps de jeu.

LES SOLUTIONS


Directeur du club de golf La Tempête
à Sainte-Hélène-de-Breakeyville,
André Raymond pense que la formule
corporative offerte à cet endroit vient
résoudre une partie du problème. « Nous avons écarté les produits
traditionnels. Nous avons des membres corporatifs qui disposent de
60 droits de jeu pouvant être partagés à deux personnes. Ils peuvent
inviter leurs clients, leurs employés et leurs amis », précise-t-il en
parlant d’un service « flexible ». Le droit d’entrée est de 20 000 $,
à vie, et l’abonnement annuel est de 5 700 $.


Là, comme chez tous les clubs de golf de Québec, il n’y a pas de liste
d’attente pour une carte de membre et les golfeurs invités sont les
bienvenus, mais à des heures limitées. Au club de golf de Fossambault,
la direction vient de lancer un abonnement illimité « après 16 heures » au
coût de 400 $ pour la saison. « On veut aller chercher ceux qui sont sur le
marché du travail, pour démocratiser nos produits. C’est une promotion
qui répond bien jusqu’ici. On doit faire ce genre d’ouverture »,
mentionne Jean-François Côte.


En Amérique du Nord, l’une des solutions avancées est d’aménager
des parcours de 12 ou 15 trous pour réduire le temps de jeu. Le fait de
diversifier les services en s’ouvrant sur le marché des mariages, des
congrès, des banquets ou autres permet également d’encaisser de
nouveaux revenus.


Si, en 2004, une étude de l’UQAM (Université du Québec à Montréal)
révélait que seulement la moitié des 364 terrains de golf sont rentables
au Québec, imaginez en 2013 ! « Chose certaine, les clubs de golf font
de moins en moins d’argent et il faut réagir rapidement », conclut Ève
Gaudet.



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