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Les alcools anisés : résultats d’une dégustation à l’aveugle

6 juin 2023 | Jean Chouzenoux, correspondant européen

Les alcools anisés : résultats d’une dégustation à l’aveugle

À l’aube de la saison estivale, et alors qu’une première canicule a déjà frappé le Québec, rendons hommage aux boissons alcoolisées les plus désaltérantes qui soient : les apéritifs anisés.




Rafraîchissantes à souhait, ces boissons sont d’excellents remèdes aux coups de chaleur quand l’heure de l’apéro a sonné.

L’angle pour vous en parler aujourd’hui est celui d’un match entre le Liban, la Turquie, la Grèce et la France. Uniquement des alcools blancs, les autres Pastis, Ricard ou Pernod…j’y reviendrai.

Il y a quelques jours, j’ai organisé en compagnie de quelques amis une dégustation à l’aveugle afin de départager l’Arak libanais, le Raki turc, l’Ouzo grec et l’anisette française. Deux enjeux se dessinaient. Lequel est lequel ? Quelles sont mes préférences dans l’ordre ?

Mais avant, un petit mot sur l’élaboration de ces boissons porte-étendard de leur pays respectif...

Bien que le dénominateur commun soit l’anis, dans ce quatuor on distingue deux familles. L’Arak et le Raki sont élaborés à partir de moût de raisins distillés qui donne l’eau de vie de raisin à laquelle sont ajoutées des graines d’anis. Si, au Québec, ces boissons sont généralement servies à l’apéritif, au Liban et en Turquie on les servira tout au long du repas, particulièrement s’il s’agit d’un Mezzé avec sa ribambelle de plats.

En revanche, l’Anisette et l’Ouzo sont principalement élaborés à partir d’un alcool obtenu par la macération et la distillation de plantes ou de céréales. La badiane (ou anis étoilé) est le composant majeur qui donne ce goût et cette sensation de fraîcheur. Sont incorporés selon les recettes propres à chacun, fenouil, réglisse et autres plantes locales. Evidemment, la meilleure façon de consommer ces produits est d’allonger avec de l’eau fraîche et d’ajouter 2 ou 3 glaçons à la toute fin, pour évier les grumeaux dans votre verre.

J’en reviens à notre dégustation.

D’abord. le comité était composé d’une Libanaise, deux Turcs, deux Français et d'un Québécois. La dégustation s’est déroulée sur les hauteurs de Nice qui borde le bassin méditerranéen, berceau de ces boissons exaltantes. La seule règle de dégustation était de servir une dose égale de chaque alcool avec la même proportion d’eau dans les 4 verres.

Le résultat est éloquent : la majorité a identifié et préféré la boisson de son pays. Cinq des six participants ont d’abord reconnu dans l’ordre l’Ouzo, l’Arak, l’Anisette et le Raki. Deux votes de première place ont été décernés à l’Arak et au Raki, un vote pour l’Anisette et un vote pour l’Ouzo.

Arak 2 points (reconnu par la libanaise)
Raki 2 points (reconnu par les turcs)
Anisette 1 point (reconnu par les français)
Ouzo 1 point (reconnu par une personne qui avait été en Grèce récemment)

La typicité de chaque boisson est à ce point remarquable qu’on a tous décelé la légèreté de l’Ouzo, le goût beaucoup plus accentué de l’Arak et du Raki et la fraîcheur de l’Anisette.

Pour bien faire honneur à ces saveurs anisées d’Europe et du Proche-Orient, la soirée s’est poursuivie par un excellent mezzé composé d’une douzaine de plats.

Bon été et large soif à tous !

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