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Perspectives économiques et finances personnelles en 2013 : Sous un ciel variable

31 janvier 2013 | Johanne Martin

Perspectives économiques et finances personnelles en 2013 : Sous un ciel variable
Si le contexte économique mondial laisse planer
encore quelques incertitudes, les experts
s’entendent généralement pour dire que 2013
devrait engendrer chez nous un climat de plus
en plus favorable. Alors que 2013 est qualifiée
d’année de transition, bon nombre d’économistes
auront toutefois en point de mire l’évolution du
marché de l’habitation au pays.



Perspectives économiques




« L’année 2013 se déroulera en deux
parties au chapitre des perspectives
économiques, prévoit François Dupuis,
vice-président et économiste en chef
chez Desjardins. La première ressemblera
à 2012 et sera teintée d’incertitude
et de fragilité en raison des tensions
financières qui subsistent toujours.
Par contre, la deuxième moitié laisse
entrevoir des signes d’amélioration pour
nous amener, en 2014 et 2015, vers une
situation nettement meilleure. »


Pour Robert Hogue, économiste principal
chez RBC, le maintien ou l’affaissement
du secteur de l’habitation représente
une variable importante dans le paysage
économique de l’année qui s’amorce. « Il
faut voir qu’il s’agit de l’un des principaux
moteurs de la reprise de 2008-2009. Or, en
2012, on a remarqué un ralentissement.
S’il y a un problème, vers quoi l’économie
va-t-elle se tourner pour soutenir sa
croissance ? » s’interroge-t-il.



Au Canada, selon Desjardins et BMO,
le taux de croissance, plutôt faible, se situera autour de 1,7 % ou 1,8 %. « C’est un peu moins que l’an dernier, où nous avions
atteint 2 %, mais nous devrions connaître
une hausse plus marquée à 2,5 % en 2014 »,
commente M. Dupuis, qui ajoute qu’au
Québec, nous étions en 2012 à 0,8 %, un
indice qui pourrait s’élever à 1,4 % cette
année, puis à 2,28 % l’an prochain.



Issues d’un concept asiatique, les bûches de La Bûche Glacée sont réalisées à partir d’une crème glacée liquide déposée sur une plaque refroidie à moins 20 degrés Celsius. On y ajoute des ingrédients au choix, et elle est ensuite roulée.
© Facebook labucheglacee

Plus optimiste, RBC prédit une croissance
économique canadienne de l’ordre de 2,4 %
en 2013, « une performance modeste qui
réussira quand même à faire diminuer le
taux de chômage, sans toutefois qu’on
perçoive un grand changement. Le bilan
sera mitigé : il y aura des gagnants et des
perdants », soutient Robert Hogue.



À l’égard des facteurs de risque, le pays
– et plus particulièrement le Québec par
l’entremise des marchés financiers –
subit l’influence d’une Europe sensible,
encore en récession et qui poursuit
l’assainissement de ses finances.
Plusieurs économistes suivront de près
les élections en Italie à la fin de février et
quelques-uns se montrent inquiets pour
l’état de santé de la France.


Les spécialistes mentionnent en outre
que l’Europe est un client majeur de la
Chine et que la demande de la contrée
la plus populeuse du globe pour les
produits de base pourrait être affectée
cette année, contrée dont on anticipe une
croissance qui frôlera les 8 %.


« L’économie américaine va de son côté
s’accélérer pour atteindre un rythme de
plus de 3 % dans la seconde moitié de
2013. La reprise du marché du logement
aux États-Unis persiste et les restrictions
budgétaires s’amenuisent, malgré la saga
du plafond de la dette qui a le potentiel
d’altérer la confiance des consommateurs et
des entreprises », complète Robert Kavcic,
économiste pour BMO Marchés des capitaux.





S’il y a là un élément susceptible de brouiller
quelque peu les cartes, il faudra également
surveiller les impacts possibles du contexte
géopolitique sur le prix du pétrole. « Dans
l’ensemble, cette situation nous rend
d’ailleurs plus vulnérables à cause du peu
de moteurs économiques que nous avons »,
juge l’économiste en chef de Desjardins.


Selon Robert Hogue, à moyen terme, le
Québec aurait donc avantage à se brancher
– comme le fait actuellement l’Ontario – sur
le secteur de l’énergie, très fort dans l’ouest
du pays, et sur les mines, qui offrent des
occasions d’affaires intéressantes. « Le
secteur de l’habitation est aussi un marché
qui prend de la vigueur aux États-Unis pour
l’exportation. On ne peut pas parler de
reprise totale, mais à tout le moins partielle
et pour nos régions, c’est une bonne
nouvelle », affirme-t-il.


De l’avis de l’expert de BMO, en 2013,
les entreprises du Québec continueront
d’autre part à consentir des sommes non
négligeables dans leurs activités en achetant
de la machinerie et de l’équipement.
Selon Robert Kavcic, étant donné la
vigueur du huard et les taux d’intérêt
favorables, la conjoncture reste propice à
des investissements qui consolideront la
productivité des entreprises à long terme.


En ce qui a trait maintenant à la création
d’emplois, tous s’entendent pour dire que la
province a connu une très bonne année en
2012. « Ça va se poursuivre, mais à un rythme
moins rapide », prévient François Dupuis. Et
si un taux de chômage qui oscille autour de
7,1 % est envisagé au pays en 2013, le Québec
pourrait pour sa part faire un peu mieux.



Enfin, au cours des prochains mois, le dollar
canadien devrait se maintenir légèrement
au-dessus de la devise américaine et peutêtre
même gagner de la valeur plus tard
cette année. À la fin de 2013, bon nombre
d’économistes s’attendent à ce que le huard
performe à la hauteur 1,05 $... et à ce que
la Banque du Canada commence aussi à
hausser les taux d’intérêt.





Des défis à relever pour la région de Québec





« La région de Québec a réussi à passer à travers
la récession de manière impressionnante et
la confiance s’est maintenue. En 2012, force a
toutefois été de constater que sa performance
économique s’est avérée plus chancelante. Le
défi en 2013 sera de se remettre en marche,
de connaître la même vigueur. Il faut voir si le
secteur privé peut prendre la relève. La région
aura assurément certains défis à relever. »

  • Robert Hogue, économiste principal



chez RBC




La ville de Québec se porte plutôt bien





Les caves de la maison Graham’s abritent près de 2 000 tonneaux, 40 tonneaux géants et une précieuse collection de bouteilles de porto millésimé. L’activité de stockage et de vieillissement y est toujours réalisée.


« Depuis plusieurs années, la grande région de Québec se porte bien
parce qu’elle peut compter sur des atouts tels qu’une population
scolarisée, un environnement favorable et la présence de
secteurs clés comme celui des assurances. Au chapitre du PIB,
c’est excellent : la région va croître à un rythme plus rapide que
l’ensemble de la province. Il y aura de la création d’emplois
et le taux de chômage demeurera bas. Le seul hic,
c’est que les investissements des entreprises ont
été importants par le passé et risquent d’être plus
faibles au cours des prochains mois. » - François Dupuis, vice-président et économiste en chef chez Desjardins





Finances personnelles





Du point de vue des finances personnelles, les conseillers en
placement rappellent qu’il n’existe pas de solution unique, que
les choix doivent se faire en fonction de la situation de chaque
individu et qu’il importe d’établir un profil d’investisseur pour la
répartition des actifs.



Dégustation de porto à la maison Graham's


« Il faut évidemment des obligations pour diversifier, mais du
côté des actions, l’idée, c’est de privilégier celles qui sont de
bonne qualité, tenter de profiter d’un momentum à la hausse
et miser sur les forces de chacune des régions du monde »,
suggère Sylvain Ratelle, vice-président et stratège chez Valeurs
mobilières Banque Laurentienne.


Selon le spécialiste, un bon portefeuille devrait présenter environ
40 % d’actions canadiennes dans des secteurs comme les services
financiers et les matériaux de base, 40 % d’actions américaines
réparties dans les technologies et les grandes marques de
commerce pharmaceutique, et 20 % investis dans les marchés
Finances personnelles
émergents. « Il faut profiter de l’essor de ces pays – le taux de
croissance est plus fort là-bas qu’ici – et opter pour des fonds
négociés en bourse. »



Pour ceux qui songent à l’immobilier, M. Ratelle confirme que « ça
demeure une bonne idée, mais pas dans un but spéculatif ». Un
ralentissement est observé dans ce secteur, ralentissement qui
prend entre autres la forme d’un essoufflement dans la vente de
copropriétés. Les maisons unifamiliales sont cependant toujours
recherchées, et si les prix continuent à croître, ils le feront moins
rapidement que par le passé.


En ce qui concerne l’endettement des ménages, les experts
témoignent, en conclusion, qu’il reste très élevé, mais que des
signes d’amélioration sont perceptibles. La croissance de cet
endettement a en effet diminué, devenant la plus faible depuis
les six ou sept dernières années.

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