C’était en mai 1996. Bravant la période d’incertitude économique qui prédominait à cette époque, Denys et Pierre Paul-Hus, père et fils, décident de lancer le premier numéro à vie du magazine PRESTIGE. Rétrospective d’une histoire à succès et des acteurs qui y ont joué un rôle de premier plan.
Une idée préconçue qui a très longtemps survécu
Signataire du premier éditorial à vie intitulé Alléluia !, Denys Paul-Hus, père, a longtemps été perçu comme celui qui a donné naissance au magazine PRESTIGE. En réalité, son fils Pierre en est le cofondateur et joue, dès le départ, le rôle de directeur de la publication. Longtemps resté dans l’ombre, Pierre signe son premier éditorial en octobre 2008, soit un peu plus de 12 ans après la sortie du premier numéro. Quant à Denys, il signe son dernier éditorial, Ce n’est qu’un au revoir, dans l’édition juillet-août 2013. Le mois suivant, soit en septembre 2013, Pierre devient propriétaire unique du magazine. Il est aujourd’hui président de PRESTIGE Groupe Média, qui produit également le magazine HRI. Son père, semi-retraité, continue de travailler pour la Coupe des nations et Sélections mondiales des vins Canada, deux importants concours de vins.
Denys Paul-Hus en mai 1996
Denys Paul-Hus aujourd'hui
Une première page couverture sobre
Classique et on ne peut plus dépouillée, la première page couverture du magazine PRESTIGE se veut néanmoins chic avec son fond noir et son lettrage doré. Et qui est le premier annonceur en couverture arrière ? Nul autre que le célèbre et luxueux hôtel Château Frontenac. PRESTIGE pouvait déjà prétendre à son titre !
Que sont-ils devenus ?
La mission du magazine PRESTIGE a toujours été claire et est demeurée identique au cours des 20 dernières années : valoriser les gens, les entreprises et les initiatives qui contribuent au développement économique, social et culturel de la grande région de Québec. C’est ainsi que dans ce premier numéro de mai 1996, M. Yvan Caron, le président de la Fédération des caisses populaires Desjardins de Québec, alors âgé de 61 ans, a été le sujet de la première chronique « Homme de prestige ».M. Caron a occupé ce poste de 1991 à 1997, mais a été au service du Mouvement Desjardins pendant plus de 30 ans. En 1998, il a reçu le titre de Grand Québécois, décerné par la Chambre de commerce et d’industrie de Québec. Un prix de l'engagement Yvan-Caron a été créé par le Mouvement Desjardins depuis son décès, en janvier 2012, à l’âge de 77 ans.
M. Yvan Caron
Un collaborateur sur la ligne de feu
Aujourd’hui, une trentaine de collaborateurs écrivent pour le magazine PRESTIGE en tant que journalistes, rédacteurs, chroniqueurs ou experts dans leur domaine. Mais à l’origine, cette équipe s’avérait très restreinte. Néanmoins, dans cette première édition de mai 1996, ainsi que dans plusieurs numéros subséquents, la plume du journaliste Pierre Champagne a permis de proposer du contenu élaboré et pertinent aux lecteurs : restauration d’ici et d’ailleurs, oenologie, voyage…
Aujourd’hui à la retraite, ce journaliste de renom, qui a travaillé durant 50 ans au journal Le Soleil, a signé son dernier reportage dans PRESTIGE en octobre 2013. Un fidèle collaborateur, s’il en est un !
Pierre Champagne en mai 1996
Pierre Champagne en 2013
Les sujets chauds de mai 1996
Il faut respecter les vins de la Californie ! C’est ce qu’affirme le journaliste Pierre Champagne dans son article publié en mai 1996, où il fait l’éloge des vins de cette région, dont les ventes au Canada ont augmenté de 10 % en 1995. Las Vegas et son projet de « tour Eiffel » sur la « strip », entre autres choses, fait aussi beaucoup jaser. Devrait-on permettre la construction d’un casino à Québec ? « Évidemment ! » prône M. Champagne, qui signe également son premier billet sur un sujet controversé à l’époque, allant même jusqu’à proposer le Palais Montcalm comme futur site de ce casino… qui ne verra jamais le jour. Québec devra se contenter d’un Salon de jeux.
À qui et combien ?
Aujourd’hui distribué à 45 000 exemplaires dans des quartiers ciblés de la région de Québec et sur la rive sud, y compris dans 5 000 bureaux d’affaires, le magazine PRESTIGE a connu des débuts plus modestes, avec un tirage — tout de même non négligeable — de 15 000 exemplaires. À l’origine, chaque rue, chaque maison était soigneusement sélectionnée afin de recevoir gratuitement le magazine. Les 500 plus grandes entreprises de la région se trouvaient sur la liste de distribution.
Au cours de l’année 1996, PRESTIGE a publié trois numéros (mai, octobre-novembre et décembre). Le tirage a augmenté l’année suivante à six numéros, puis à huit en 1998 et, enfin, à dix numéros à partir de 1999.
Quelques faits saillants…
En mai 1996, le maire de Québec est Jean-Paul L’Allier, le premier ministre du Québec est Lucien Bouchard (depuis janvier 1996) et le premier ministre du Canada est Jean Chrétien.