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Le Québec dans le monde : Plus de 50 ans de présence à Paris

1 septembre 2011 | Nelson Michaud, Ph.D.

Le Québec dans le monde :  Plus de 50 ans de présence à Paris
Le Québec célèbre, en 2011, le cinquantenaire de l’établissement de la Délégation générale du Québec à Paris. Si le moment se veut marquant, il ne s’agit pas du geste fondateur des relations franco-québécoises. Lorsque mis en perspective, l’événement prend toutefois sa pleine valeur.


Le Québec avant le Canada


Un élément peu connu d’un plus large public est que le Québec a entretenu des relations « diplomatiques » avec la France de très longue date. D’abord, avant même que le Canada contemporain n’existe, la France ouvre un consulat à Québec en 1859. Pour sa part, en 1882, le Québec délègue Hector Fabre à Paris, à titre d’agent général. Nous sommes à l’époque où le Canada devait confier à Londres et aux ambassades britanniques sa représentation à l’étranger; pour bénéficier d’un lien plus direct, il utilise les services de Fabre comme commissaire. On le constate : lorsqu’on inaugure la « Maison du Québec », le 5 octobre 1961, les ponts parisiens avaient déjà vu couler l’eau de la relation franco-québécoise.


La « Maison du Québec à Paris » inaugurée par Jean Lesage le 5 octobre 1961.
La « Maison du Québec à Paris » inaugurée par Jean Lesage le 5 octobre 1961.

Une innovation porteuse


Le sens nouveau que prend l’implantation en sol français d’une mission québécoise repose sur l’ensemble de gestes dans lesquels elle s’inscrit et qui seront articulés autour de la doctrine Gérin-Lajoie. À partir de ce centre d’où le Québec entretient une relation unique, de gouvernement à gouvernement, avec l’État français, se développera une action qui se décline aujourd’hui un peu partout dans le monde, y compris dans les États émergents que sont le Brésil, l’Inde et la Chine.


Autre fait important à souligner : l’initiative renouvelée du début des années 1960 par le gouvernement Lesage a été alimentée de diverses manières par tous les gouvernements subséquents, quelle qu’en soit l’affiliation politique.


Le premier ministre Charest en compagnie du président de la France, Nicolas Sarkozy.
Le premier ministre Charest en compagnie du président de la France, Nicolas Sarkozy.

Un point d’ancrage


Du coup, la future Délégation générale du Québec à Paris devenait le point d’ancrage d’une action internationale aujourd’hui plus pertinente que jamais, à l’intérieur de l’Hexagone, certes, mais aussi partout dans le monde. Comme le démontre la plus récente politique internationale du Québec, il est peu de secteurs que le Québec n’a pas d’intérêt à défendre sur la scène internationale. Tant et si bien que les relations diplomatiques et paradiplomatiques, les questions de sécurité, voire celles d’aide aux communautés humaines les plus démunies – soit les composantes de la politique étrangère d’un État – sont toutes des dimensions auxquelles le Québec s’intéresse de près et envers lesquelles il agit.


C’est en ce sens que le phare, aujourd’hui sis rue Pergolèse, fournit l’éclairage qui nous aide à apprécier à sa juste valeur le travail d’un État qui, avant plusieurs autres du même type, a compris l’importance d’être présent là où ses intérêts se jouent.


  • Pour en savoir davantage

  • L’art de l’impossible, Claude Morin, Boréal, 1987.

  • De Paris à Washington : la politique internationale du Québec, Luc Bernier, Presses de l'Université du Québec, 1996.

  • Le lobby du Québec à Paris : les précurseurs du général de Gaulle, Paul-André Comeau et Jean-Pierre Fournier, Québec/Amérique, 2002.

  • Histoire des relations internationales du Québec, Stéphane Paquin et Louise Beaudoin, (dir.), VLB, 2006.



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