Concevoir un lieu d’habitation à partir de deux espaces indépendants n’était pas une mince tâche étant donné l’abondance de doublons ainsi que la reconfiguration complète des divisions et de la mécanique du bâtiment (plomberie, électricité, ventilation, etc.). Six mois ont été nécessaires pour réaliser ce lifting architectural complet, qui a permis de relever d’intéressants défis structuraux, particulièrement au niveau du plancher. « Nous avons dû le refaire entièrement en raison des nouvelles divisions et du désir des clients de profiter d’une insonorisation accrue, précise le vice-président et surintendant, Justin Boucher. Pour ce faire, des plaques Fermacell ont été utilisées pour remplacer la chape de béton. Nous sommes aussi intervenus dans les cloisons coupe-feu ainsi que sur la toiture. Pour ajouter à la difficulté, l’ascenseur étroit ne permettait pas de monter les matériaux, les portes-patio, les dalles de granite, les gros appareils électroménagers et quelques pièces de mobilier, ce qui a nécessité le recours à une grue. »



UN ESPACE COMPLÈTEMENT RÉINVENTÉ
Résultat ? Un vaste penthouse qui se donne davantage des allures de résidence, offrant un intérieur aussi moderne que lumineux grâce à une généreuse fenestration magnifiant l’omniprésence du blanc, qui se marie aux tons de gris ici et là ainsi qu’aux rappels de chêne brossé qu’on retrouve sur la majeure partie des planchers. L’aménagement de l’aire de vie, du salon, de la salle à manger et de la cuisine a été planifié afin de profiter de la vue magnifique, notamment grâce à deux doubles portes-patio côté fleuve. Les aires communes fonctionnelles ont été regroupées au centre du penthouse en réservant la périphérie aux pièces plus privées pour une plus grande intimité. « Nos clients souhaitaient un mobilier haut de gamme entièrement sur mesure pour maximiser à la fois l’espace et l’aspect pratique, indique Judy-Ann Ross. C’est Andréanne Dubois, designer d’intérieur au sein de notre équipe, qui en a signé la conception. Le résultat en met plein la vue, tout en respirant la sobriété. »
UNE ENTRÉE DIGNE D’UN HÔTEL
En sortant de l’ascenseur, deux grandes portes de chêne s’ouvrent sur un hall d’entrée digne d’un grand hôtel. Le plafond tendu au fini très lustré reflète magnifiquement la lumière, tout comme l’immense miroir en saillie et rétroéclairé, qui donne une impression de grandeur. Jouxtant le miroir, une section en fines lattes verticales de chêne blanc est ponctuée de trois insertions à DEL, un détail également repris dans la salle à manger près du bureau. Déposée sur une applique blanche à deux tiroirs, une figurine bouddhique invite à la sérénité. À droite, l’attention est attirée par une banquette recouverte d’un tissu recherché qu’on retrouve également dans son grand dossier encadré de chêne. À vos pieds s’étend une « carpette » de céramique intégrée dans le plancher de bois, ajoutant à l’originalité du concept. Et comme à l’hôtel, des plinthes de chêne coiffées d’insertions lumineuses continues à DEL courent vers les corridors en direction de la chambre principale. Effet « Wow » assuré !
À droite du hall d’entrée, un magnifique cellier d’une cinquantaine de pieds carrés laisse entrevoir sa collection à travers de grandes cloisons de verre. Étant donné sa taille, il a été assemblé sur place. Il est adossé à l’impressionnant manteau de granite nervuré couleur anthracite du foyer au gaz, qui assure du plancher au plafond la transition vers l’aire ouverte englobant le salon, la cuisine et la salle à manger, dont le mobilier fait écho aux tons de gris qui parsèment le penthouse. Séparée de l’espace du salon par un divan de cuir gris, la cuisine offre d’abord au regard un monumental réfrigérateur en inox, puis un vaste îlot et son comptoir de granite crème, incontournable élément de convivialité. On note dans toute la pièce le doux et harmonieux contraste entre le blanc et les tons de gris, représentés par les côtés de l’îlot, les luminaires, les tabourets, les chaises de la salle à manger, le cadre de certaines armoires vitrées ainsi que celui des portes du bureau tout au fond. Le fini laqué du blanc des armoires ajoute à la luminosité. Une mention spéciale au luminaire à 10 globes de verre au-dessus de la table.
ON N’OUBLIE PAS LES INVITÉS
Au centre de l’espace habitable, on retrouve le walk-in d’entrée, ainsi qu’une salle de bain servant aux invités des deux autres chambres situées côté sud, qui ont aussi accès à la salle de lavage, amalgamant elle aussi de belle façon le bois, le blanc et le gris. « Nos clients ont deux enfants qui n’habitent plus avec eux, mais qu’ils aiment bien recevoir, ainsi que lorsqu’ils font du gardiennage pour leurs petits- enfants, explique la présidente d’Atelier Avant-Garde, Judy-Ann Ross. Même s’il s’agit d’un condo, ils bénéficient donc de presque autant d’espace que s’il s’agissait d’une résidence unifamiliale, ce qui fait le bonheur de toute la famille. » D’autre part, pour permettre le rangement, deux pièces se font face à gauche de l’entrée.
DES EXTRAS TRÈS ORIGINAUX
Répondant aux récentes tendances privilégiant les cuisines au look épuré, l’espace disponible a permis d’aménager, dissimulée derrière une porte dérobée se fondant telle un caméléon dans les armoires, une petite arrière-cuisine permettant de réunir et d’utiliser les petits électroménagers — et un frigo d’appoint — qu’on ne veut pas voir sur le comptoir principal. Mieux encore, cette pièce a sa propre fenêtre pour une belle luminosité. Même chose dans la salle à manger, qui profite d’une des deux fenêtres en baie. Enfin, à droite de la cuisine, les concepteurs ont prévu un espace bureau pouvant accommoder deux personnes. Deux portes vitrées assurent l’intimité sonore — surtout à proximité de la salle à manger — tout en ne nuisant pas à l’effet de grandeur, auquel contribuent également les immenses tuiles de céramique de ton pâle dans la cuisine.


LA PIÈCE DE RÉSISTANCE
Couvrant environ le tiers de la superficie totale du penthouse, la chambre principale et sa suite sont séparées du reste de la demeure par une porte assurant toute l’intimité voulue. Cet espace est caractérisé par un concept inédit de libre circulation. C’est ainsi que la chambre principale comporte de part et d’autre du lit des accès ouverts à la grande salle de bain. Pleins feux sur le chêne du mur de la tête de lit, unique en son genre par le tissu gris rembourré à motif très particulier qui la recouvre. La vue est splendide : admirer au réveil le cap Diamant et son Château par les vastes portes-patio, voilà qui commence bien la journée !
Très lumineuse grâce à la seconde fenêtre à baie, qui entoure presque un bain autoportant immaculé, la pièce arbore un amalgame de blanc, de bois et de gris — sur un mur — du plus bel effet. Quelques particularités plutôt inédites sont à signaler, notamment cette vaste douche double ouverte, dont les murs sont tapissés de très grandes tuiles de céramique. Ce concept s’applique aussi aux deux vanités suspendues, qui offrent une disposition très originale. Alors qu’habituellement, les salles de bain comportent deux lavabos côte à côte devant un grand miroir, Atelier Avant-Garde a fait honneur à son nom en innovant avec deux vanités adossées à une cloison. « Madame d’un côté et monsieur de l’autre, voilà qui crée une dynamique différente sur le plan du design et de l’aménagement », souligne Mme Ross. Plutôt avant-gardiste comme idée…
Plus loin dans la pièce, on découvre un imposant walk-in d’une superficie de près de 200 pieds carrés. L’endroit prend résolument des airs de boutique grâce à son mobilier immaculé faisant ressortir les couleurs des vêtements et accessoires mises en lumière par un éclairage à DEL sophistiqué intégré dans les armoires et tiroirs, notamment à travers des étagères vitrées. Un îlot central agrémenté d’une banquette (à noter le rappel du tissu de la tête de lit) et surmonté d’un luminaire spiralé des plus singuliers complète le décor.


ET POURQUOI PAS ?
Après pareille refonte des lieux, les propriétaires se gardent peut-être en réserve un ultime projet. Ayant présentement accès au balcon d’origine, ils pourraient faire aménager en vaste terrasse la toiture de la partie inférieure de l’immeuble qui s’étend en contrebas de leurs baies vitrées. Quelque 600 pieds carrés supplémentaires au-dessus de la terrasse du Chevalier-de-Lévis et son promontoire sur le Saint- Laurent, ce serait le comble pour des amoureux de la silhouette de la capitale…
