Le 21 mars dernier, la Ville de Québec a dévoilé le nom des cinq lauréats de son Prix littéraire dont font partie le Prix de création littéraire du Salon international du livre de Québec (SILQ) et de la Ville de Québec, le Prix de la poésie Jean-Noël-Pontbriand et le nouveau Prix reconnaissance en bande dessinée.
En tant que ville créative de littérature UNESCO depuis 2017, la Ville remet chaque année ces prix soulignant la vitalité littéraire et le talent d’auteurs et d’autrices de la Communauté métropolitaine de Québec.
Ce qu'a souligné Mme Catherine Vallières-Roland, membre du comité exécutif responsable de la culture :
« La lecture ouvre des horizons infinis et enrichit notre imaginaire. Elle est une porte ouverte sur un monde de découverte et nous sommes privilégiés de pouvoir profiter d'une littérature québécoise aussi foisonnante. Les lauréats du Prix littéraire sont la preuve qu'il y a du talent à Québec. Je tiens à féliciter chaleureusement tous les auteurs et autrices de s'être prêtés au jeu et merci de nous faire voyager et rêver grâce à vos plumes ! »
Prix de création littéraire du Salon international du livre de Québec et de la Ville de Québec
La Ville et le SILQ attribuent un bouquet de prix dans trois catégories, soit littérature adulte, littérature jeunesse et essai. Cette année, le jury a sélectionné les œuvres gagnantes parmi 49 candidatures. Chacun des lauréats remporte une bourse de 5 000 $ en plus d’intégrer la programmation officielle du SILQ qui se tiendra du 12 au 16 avril prochain.
Lauréate dans la catégorie littérature adulte
L’oiseau-grenade par Anne Guilbault (Leméac Éditeur, 2022)
« Ce beau texte nous démontre l’incompréhension d’une guerre presque sans issue au Moyen-Orient ; un récit profond où une famille syrienne menée par Assia doit quitter la ville d’Alep assiégée pour le Québec. Entre les chagrins et le chaos, comment survivre à une ville bombardée et constamment pulvérisée ? La réponse réside peut-être dans la puissance des mots et la poésie, comme dans l’anagramme arabe Alam (souffrance) et Amal (espoir). Dans ce récit, l’écriture et son pouvoir prend tout son sens : elle permet de changer le destin de tous pour pouvoir continuer à vivre dans l’espoir d’un monde meilleur. » - Jean Dumont, président du jury, libraire à la Libraire Pantoute.
Lauréat dans la catégorie littérature jeunesse
M.I.A. : ma réalité augmentée par Fabrice Boulanger (Québec Amérique, 2022)
« À l’heure où il devient possible de converser avec un ordinateur comme s’il était doué de conscience, le rêve d’une fusion entre l’humain et l’intelligence artificielle n’a jamais semblé aussi proche. C’est le filon qu’exploite habilement Fabrice Boulanger dans M.I.A, l’histoire de Damien, un élève de secondaire 3, qui doit apprendre à vivre après un accident avec un programme informatique littéralement installé dans sa tête. En plus de s’adapter à sa nouvelle école, l’adolescent devra réussir à faire de cette machine, capable d’amasser les connaissances à une vitesse folle, une complice douée de tact et de sensibilité. Les premiers émois amoureux et des relations père-fils tendues, évoqués avec finesse par l’auteur, achèvent de faire de M.I.A une œuvre aussi enlevante qu’attachante. » - Catherine Lachaussée, membre du jury, journaliste spécialisée en histoire à Radio-Canada.
Lauréat dans la catégorie essai
Travail et temps par René Bolduc (Les Éditions Poètes de brousse, 2022)
« Le jury salue la prise de position de l’essayiste, qui interroge le culte actuel de la vitesse et de la performance en situant notre époque effrénée dans le grand continuum humain. Il a apprécié la rhétorique de l’ouvrage, rigoureuse et bien vulgarisée, où la sagesse des grands philosophes, pimentée d’anecdotes personnelles, vient éclairer notre époque. Il a été séduit par le style de l’écrivain, cette pédagogie rafraîchissante, pleine d’humour et d’humilité, qui rend la lecture particulièrement agréable. » - Marie-Ève Sévigny, membre du jury, écrivaine.
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Les finalistes de chaque catégorie reçoivent quant à eux un prix de participation de 500 $.
Catégorie littérature grand public
- Quatre histoires de famille par Bernard Émond (Leméac éditeur, 2022)
- Éveil à Kitchike : la saignée des possibles par Louis-Karl Picard-Sioui (Éditions Hannenorak, 2022)
Catégorie littérature jeunesse
- Tu étais ma façon d’aimer par Lucie Bergeron (Soulières éditeur, 2022)
- Secrets sous le soleil par Jean-Michel Lienhardt (Soulières éditeur, 2022)
Catégorie essai
- 1972 — Répression et dépossession politique par Olivier Ducharme (Écosociété, 2022)
- Créoliser le québécois par Radjoul Mouhamadou (Éditions Somme toute, 2022)
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Prix de la poésie Jean-Noël-Pontbriand
Pour la troisième année consécutive, la Ville se joint à l’Université Laval et au Bureau des affaires poétiques pour décerner le Prix de la poésie Jean-Noël-Pontbriand à un ou une poète s’étant le plus démarqué durant l’année. Le lauréat remporte une bourse de 5 000 $, une plaque honorifique de l’Université Laval en plus de faire partie de la programmation officielle du SILQ.
Cette année, le recueil honoré est :
La fabrique du noir par Virginie Chaloux-Gendron (Éditions du Noroît, 2022)
« Recueil-témoignage prenant la forme d’une fuite en avant, La fabrique du noir explore, dans une langue limpide et puissante, le sujet de la violence conjugale. Ici, la poésie devient le territoire d’une reconstruction risquée, conduite de détours en écueils, bouleversante. Traversée par une voix originale et un souffle soutenu, cette œuvre intimiste s’enrichit d’une dimension narrative bien intégrée, notamment par la convocation de trois protagonistes : la femme, l’homme et l’enfant. Plusieurs poèmes de ce magnifique recueil se révèlent saisissants de vérité. » - Maryse Poirier, membre du jury, autrice et lauréate du Prix de la poésie Jean-Noël-Pontbriand 2022.
Les deux finalistes obtiennent quant à eux un prix de participation de 500 $.
À l’issue de la délibération, les recueils de poésie en lice sont :
- Une flambée mes mains par Alycia Dufour (Poètes de brousse, 2022)
- Le jour survit à sa chute par Catherine Morency (Le lézard amoureux, 2022)
Nouveauté : Prix reconnaissance en bande dessinée en collaboration avec Québec BD
Pour la toute première fois, la Ville de Québec, en collaboration avec Québec BD, lance un nouveau Prix reconnaissance en bande dessinée. Cette année, ce prix reconnaît Mario Malouin, un auteur de bande dessinée de la Communauté métropolitaine de Québec, toujours actif, qui s’est illustré au cours de sa carrière par son œuvre, son influence et son apport à la pratique du 9e art.
« En décernant ce prix reconnaissance à Mario Malouin, le jury a souhaité souligner sa prolifique carrière en tant qu’auteur et son implication dans différentes initiatives ayant contribué au développement ou au rayonnement de la bande dessinée à Québec. Notons parmi celles-ci la fondation du magazine Safarir, qui a offert une vitrine nécessaire pour la diffusion des créations de nombreux auteurs de la région. Le jury a également tenu à souligner son implication des dernières années auprès de l’organisme Les Impatients, qui a permis de voir naître entre autres Ensemble contre la COVID, une bande dessinée souhaitant faire rayonner l’engagement des professionnels de la santé durant la récente crise sanitaire. »