Il a la silhouette juvénile et le rire communicatif de ceux sur qui le temps n’a pas d’emprise. Né en 1931, Jacques Jourdain impressionne non seulement par l’ampleur de son œuvre et de son talent, mais aussi par son immense joie de vivre.
Pour le peintre de 84 ans, dont la réputation n’est plus à faire, le bonheur n’est pas une option, mais un mode de vie, à l’image de son art. Cette aptitude pour le plaisir et la félicité transparaît d’ailleurs dans la beauté des paysages qu’il compose, de son atelier de Saint-Ferréol-les-Neiges. Les jaunes, les orangers et les bleus se côtoient dans ses tableaux, en une perpétuelle célébration de la nature, de la beauté et de la lumière !
Jacques Jourdain est diplômé de l’école des Beaux-arts de Québec en 1956.
Natif de Trois-Rivières, Jacques Jourdain est diplômé de l’École des beaux-arts de Québec, où il fait son entrée à l’âge de 18 ans, en 1949. Grand admirateur des peintres hollandais que sont Rembrandt et Van Gogh, il a pour maître nul autre que Jean-Paul Lemieux. Le sourire aux lèvres et l’œil taquin, l’éternel jeune homme m’explique qu’il ne peint jamais à partir d’une photo ou en plein air. « Les paysages que je crée sont ceux que je vois lorsque j’ai les yeux fermés. Ils sont issus de mon imagination. » La beauté singulière qui en découle et l’émotion qu’elle suscite ne sont certainement pas étrangères à la passion que ressentent les admirateurs qui s’arrachent ses tableaux.
« Peindre est pour moi un jeu; un jeu dans lequel je puise tout le bonheur possible, tous les jours. »
L’essentiel de l’œuvre du peintre est par ailleurs issu d’une technique toute particulière, à l’encre d’imprimerie qu’il étale à petites touches, en nuances et en transparence, sur des panneaux d’Isorel. C’est ce procédé unique et complexe, dont il a eu l’idée, qu’il a développé et raffiné, qui a fait sa renommée. À la base, l’encre est en effet un matériau rébarbatif et sombre. La poésie et la lumière qu’en tire Jourdain sont tout à fait remarquables.
L’atelier du peintre à Saint-Ferréol-les-Neiges
Soixante ans de métier et toujours le même enthousiasme
Contrairement à beaucoup de peintres, Jourdain a commencé avec l’art abstrait avant de migrer vers le figuratif. Débarqué à Montréal en 1956, il fait alors partie de nombreux mouvements en émergence dans le monde des arts plastiques, dont l’École de Montréal. À 25 ans seulement, il connaît déjà le succès. En 1958, Les Amis de l’art de Montréal l’invitent à présenter ses œuvres au public. En 1959, le Musée des beaux-arts de Montréal retient quelques-unes de ses toiles pour son 77e Salon du printemps. Il y côtoie les Borduas, Riopelle, Pellan, Ferron et Gauvreau. Par la suite, il fait des expositions particulières à la Galerie Martin, la Galerie Desmarais, la Galerie l’Art français, la Galerie du Vieux Trois-Rivières, celle du Séminaire Saint-Joseph et la Galerie Zanettin.
Au fil des ans, la peinture de Jacques Jourdain a beaucoup voyagé et a remporté de nombreux prix. Le désir d’exprimer sa vision de la beauté à travers la nature, leitmotiv de l’ensemble de son œuvre, continue d’habiter le peintre. « Peindre est pour moi un jeu, témoigne-t-il, un jeu dans lequel je puise tout le bonheur possible, tous les jours. » Inventif, généreux, passionné et amoureux de beauté, le peintre n’entend pas se priver de ce plaisir avant encore bien longtemps. Serait-ce le secret de sa longévité ? Une chose est certaine, on n’a qu’une envie : pouvoir l’imiter.
Le bouleau régnant – 20 po x 24 po
Jacques Jourdain est aujourd’hui représenté dans plusieurs galeries au Québec, en Ontario et dans l’Ouest canadien. À Québec, on trouve ses œuvres à la galerie Perreault.