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La rentrée, une source d’anxiété souvent sous-estimée

18 août 2025| Nathalie Roy

La rentrée, une source d’anxiété souvent sous-estimée

Que ce soit la première rentrée ou la dernière, celle-ci reste synonyme de petits stress pour la majorité des enfants. Qui sera mon nouvel enseignant ? Vais-je avoir des amis dans ma classe ? Même chose du côté des parents. Aura-t-il un bon enseignant, des amis dans sa classe ? Certes, vous allez dire que ce ne sont pas de gros problèmes, mais il reste que, pour un enfant, de simples petits stress peuvent lui paraître une montagne.

Des transitions importantes

En effet, il serait tout à fait normal que votre enfant vive un petit stress face à l’inconnu, et ce, peu importe son âge, même si certains le ressentent plus intensément que d’autres. Qu’il connaisse des difficultés ou qu’il ait de la facilité, l’enfant se questionnera probablement sur ses capacités à réussir. De plus, ces transitions scolaires peuvent apporter leur lot de stress, car elles comportent des changements majeurs où tout sera nouveau et différent.

L’entrée au préscolaire

Faire son entrée à la maternelle peut être un peu plus difficile pour certains. Pour être en mesure de bien rassurer et accompagner votre enfant, vous devez d’abord posséder un minimum d’informations.

La visite d’accueil, organisée par l’école quelques mois avant la rentrée, est souvent le meilleur moyen pour l’élève de se familiariser avec son futur milieu scolaire et de vivre une transition plus rassurante, tandis que, pour vous, cette visite vous permettra de disposer des outils requis pour le guider le moment venu.

De plus, en discutant avec lui, vous lui permettrez de verbaliser ce qu’il ressent, ce qui vous aidera à mieux comprendre comment il perçoit son entrée à l’école, de sorte que s’il exprime des craintes, vous serez en mesure de les atténuer. Souvent, un jeu de rôles peut aider l’enfant à s’exprimer. Vous pourriez, par exemple, jouer à la rentrée scolaire en endossant le rôle de l’enseignant très accueillant. Vous pourriez même inverser les rôles. Je me rappelle avoir joué à l’autobus scolaire avec notre fils lorsqu’il avait cinq ans parce qu’il ne voulait plus prendre l’autobus. Son père et moi avions joué le rôle des enfants et lui celui du conducteur. Sans attendre, il s’est glissé dans la peau de son personnage et nous a imité exactement le comportement de son chauffeur. Nous en étions restés bouche bée ! Le problème était très clair. C’est fou tout ce que l’on peut apprendre !

Faire son entrée au secondaire

L’entrée au secondaire est une étape clé à ne pas négliger. Les jeunes, souvent vulnérables à cet âge, sont en pleine construction de leur identité. Se retrouver face à l’inconnu peut être plus difficile pour un jeune que pour un autre, mais chacun vit son propre stress intérieur. Si vous croyez que votre enfant ne vit pas un peu d’anxiété, prenez tout de même quelques minutes seul avec lui pour en discuter. Vous serez peut-être étonné de ce qu’il pourra vous confier. 

Chaque fin d’année scolaire, quand j’avais cette discussion avec mes élèves de sixième année, je restais surprise de voir à quel point certains élèves, calmes et sereins en apparence, étaient en réalité anxieux à l’idée de devoir laisser un cadre sécurisant où ils avaient trouvé leurs repères et se sentaient comme les « grands ».

Tout comme eux et moi, vous avez d’ailleurs peut-être eu les mêmes craintes à cet âge : la peur d’arriver en retard à son local de classe, de ne pas retrouver son casier ou d’oublier son code de cadenas, ainsi que la peur de se perdre dans l’école, telles sont souvent les principales préoccupations des élèves. Heureusement, ce sont des craintes relativement simples à démystifier avec votre enfant. On peut par exemple aller visiter l’école avec lui et circuler pour trouver son casier ainsi que les locaux de sa première journée, et acheter son cadenas à l’avance afin qu’il se familiarise avec son fonctionnement. Vous pouvez également le rassurer en lui rappelant qu’il ne sera pas le seul nouveau cette journée-là et que les enseignants sont conscients que des petits problèmes « techniques » peuvent survenir. Ils sont donc très compréhensifs et conciliants la première semaine.

Par ailleurs, des intervenants clés, dont on ne saurait se passer, sont aussi présents durant ces journées importantes. En effet, les éducateurs spécialisés, les travailleurs sociaux, les psychoéducateurs et autres figures essentielles, qui œuvrent auprès et pour les enfants dans les écoles, sont également présents pour les guider et même parfois les rassurer, afin que la rentrée se passe dans le calme et surtout dans le meilleur intérêt de chacun. N’hésitez pas à le rappeler à votre enfant : il ne doit pas craindre de solliciter l’aide de ces intervenants, qui sont là pour lui.

Par contre, une autre source d’anxiété non négligeable, pour quelques élèves, est la peur d’être intimidé par les « grands ». Certains élèves ont parfois l’impression que, parce qu’ils seront les plus petits et nouveaux, ils deviendront la cible des plus âgés. Ils ont donc besoin d’être rassurés, ce qui est tout à fait normal, car c’est souvent ce qui est mis de l’avant dans certains films, malheureusement. Mais, bien au contraire, beaucoup d’écoles font appel aux plus vieux durant la première semaine pour accueillir les plus jeunes et les guider en cas de besoin. De plus, le phénomène de l’intimidation est pris très au sérieux de nos jours et toutes les écoles sont dotées d’un plan de lutte contre l’intimidation et la violence.

Si les intervenants sont précieux pour l’école, vous avez vous aussi un rôle tout aussi essentiel à jouer à la maison.

En ce sens, mon intention à travers cet article est de vous sensibiliser au fait que l’assurance que peut afficher votre enfant ne reflète pas toujours ce qu’il ressent. Même s’il semble confiant, il peut y avoir une forme d’anxiété présente et, même discrète, elle peut avoir un impact sur lui. En parlant avec votre enfant, vous pourrez l’amener à s’ouvrir sur le sujet et l’aider à exprimer ses émotions. Ce qui, par la suite, vous permettra de mieux le comprendre et d’être mieux en mesure de le sécuriser.

Le début d’une nouvelle étape, dans la vie comme dans le parcours scolaire, doit être teinté de positivisme, car chacune d’elles influencera l’ensemble de son cheminement scolaire.

Une foule d’articles intéressants sur le sujet de la rentrée sur : alloprof.qc.ca/fr/parents

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