Rencontre inspirante avec Fabio Monti, copropriétaire et président du Groupe Maestro, une alliance d’entreprises spécialisées dans l’art de recevoir !
UNE PASSION GÉNÉRATIONNELLE
« Mon père, James Monti, a toujours œuvré dans la restauration, raconte Fabio Monti. Il a quand même été propriétaire d’une dizaine de restaurants dans sa vie, dont le Portofino et le Café de la Paix dans le Vieux- Québec. De mon côté, j'ai commencé à travailler dans les restaurants à l’âge de 14 ans : à la plonge, comme commis, en cuisine, puis en tant que serveur. Alors que j’étais encore à l’université, j’ai décidé de rejoindre mon père au Savini, situé sur la Grande Allée. Ce fut ma première vraie expérience en tant qu’associé dans un restaurant. »
« Bien qu’il y ait d’autres très bons restaurants italiens à Québec, il n’y en a aucun qui ressemble à ce que l’on propose. C’est l'essentiel ! Il faut se démarquer afin d’entrer dans l'imaginaire des gens afin de devenir une destination. Pour l'instant, je pense qu'on a une recette gagnante : faire vivre une expérience mémorable aux gens, offrir un service de qualité et une constance dans les produits, et continuer de se réinventer », poursuit Fabio.
AUTHENTIQUE, MAIS SOPHISTIQUÉ
En 2011, le restaurateur fait l’acquisition de la bâtisse sise au 624, Grande Allée, où se trouvait à l’époque la Maison du Steak. Ses associés réfléchissent donc à un projet différent. Avec la mode des cocktails et des tartares à cette époque – quoi qu’aucun restaurant à Québec n'en offrait de façon principale – l’idée leur vient de focaliser sur ce mixte parfait. Par-dessus tout, l’espace de quarante pieds de haut offrait un cachet industriel, avec la brique apparente, donnant l’impression d’un atelier. Le nom était né : L’Atelier – Tartares & Cocktails. Puis s’est joint à lui Jonathan Ollat comme directeur de L’Atelier, ensuite en tant qu’associé. En 2014, la superficie du restaurant a doublé sur tous les étages, en récupérant notamment l’espace du stationnement à l'arrière. Un investissement de 1,5 M$ fut nécessaire afin de construire l’annexe et les aménagements intérieurs de l’agrandissement.
CHIC ET CONTEMPORAIN
Après la fermeture du restaurant Talea, dans la bâtisse du Ashton, Fabio Monti s’entend en 2017 pour reprendre le deuxième étage et la terrasse du premier, faire démolir le mur mitoyen entre les deux immeubles et bâtir un deuxième restaurant : Ophelia. Inspiré par ses expériences dans des établissements de Montréal servant steak et fruits de mer, où il se rend souvent puisque sa conjointe y étudie, il souhaite offrir ce nouveau genre dans la grande région de Québec. Pouvoir se gâter avec des plateaux de fruits de mer raffinés : homard, crabe, crevette, huîtres, couteaux de mer… même de la viande vieillie à sec, à partir de chambres de vieillissement installées sur place, avec une riche carte des vins. « Afin de développer le concept et de créer un resto d'inspiration et de luxe, je suis allé chercher le designer montréalais Bruno Braën, poursuit M. Monti. Nous avons même visité le Salon du bateau et des sports nautiques pour nous en inspirer. Les fauteuils en cuir blanc de la section-bar sont de réels bancs de bateau ! En 2023, c’est à Raphaël Villeneuve que j’ai fait appel pour le design des salons privés à l’Ophelia. » Ensuite, Alexandre Grenier, employé depuis plusieurs années dans le groupe – qui avait surtout beaucoup de potentiel – est devenu le troisième associé dans l’aventure.
ÉLABORÉ, MAIS 100 % NATUREL
Vers la fin de 2019, Fabio fait enfin l’acquisition de la bâtisse d'Ashton Leblond, là où l'Ophelia se trouve déjà au deuxième étage, avec l'intention d'ouvrir un resto italien au premier. Les travaux sont déjà entamés quand la pandémie frappe. Afin de s’occuper l’esprit, les trois associés décident donc de cogiter sur le projet Odevi, des mélanges de fruits dans une poche de thé et du jus d'agrumes déshydraté à infuser dans le confort de sa maison et vendus en épicerie. Il ne reste plus qu’à ajouter l'alcool et l'eau à ce mélange à cocktails 100 % naturel. Selon Fabio Monti, Odevi – encore disponible en épicerie aujourd’hui – leur a permis de garder la tête hors de l'eau, pas seulement financièrement, mais aussi mentalement !
Depuis le retour à la normale, le projet a évolué. Pour ne pas perdre la terrasse de l’Ophelia, les entrepreneurs décident de faire autrement. En 2022, Ophelia Hôtel Boutique, un établissement de six chambres luxueuses, haut de gamme, voit le jour, confort suprême au coeur de la vie nocturne de la Grande Allée.
PETIT, MAIS PARFAIT
« Comme nous avions le vent dans les voiles, nous avons porté notre attention sur le quartier Petit-Champlain, où on retrouve un achalandage exceptionnel, touristique certes, mais aussi local. Nous essayons en effet – comme pour chacun de nos restaurants – de permettre à la clientèle locale de se réapproprier son territoire et de profiter d’une gastronomie de qualité », mentionne l’homme d’affaires. En juin 2023, l’ancien Bistrot sous le Fort est donc devenu le Va Bene, un beau resto aussi repensé par le designer Raphaël Villeneuve. Avec moins de 50 places, l’endroit peut néanmoins servir jusqu’à 250 clients quotidiennement en saison estivale. Le concept permet d’assembler soi-même son propre plateau d’antipasto (charcuteries, fromages, calmar frit…). De la viande et des pâtes maison sont servies, dont une pâte flambée dans une meule de parmesan, plat qui est devenu un succès pour une table sur deux. Et un tiramisu exceptionnel tiré d’une recette de la grand-mère de Fabio. Un seul dessert à la carte, mais concocté à la perfection ! Résultat : tout le monde (ou presque) en commande.
PRÊT POUR UN NOUVEAU DÉFI
Il y a dix ans, le McDonald’s de la Grande Allée fermait ses portes. Pourtant, cette artère surnommée « les Champs-Élysées du Québec » est toujours aussi grouillante de monde, quoique le nightlife ait évolué, et une foule de nouveaux investissements sont en cours. Le groupe de Fabio Monti s’en est porté acquéreur en juin 2024. Depuis, les travaux ont débuté sur la structure : le plafond et le deuxième étage ont été ouverts en entier afin d’y accueillir plus de 200 personnes. À elle seule, la nouvelle structure d'acier coûtera 250 000 $ sur l’investissement total de 3 M$. Lorsque Raphaël Villeneuve en aura signé une fois de plus le design, ce ne sera plus le même endroit ! « Les immeubles de la Grande Allée sont souvent mal construits à la base en raison de leur âge avancé, explique Fabio Monti. L’un d’eux datait de 1882. On doit donc tout repenser, à l’intérieur comme à l’extérieur, autant dans l’architecture que l’ingénierie, afin de leur donner une seconde vie. À chaque nouveau projet, j'aime surprendre les gens en créant un concept qu’ils n'ont jamais vu ailleurs, j’aime les entendre s’exclamer qu’ils ont du mal à croire que ça existe à Québec », dit Fabio Monti. Peu importe la table attribuée aux clients, l’endroit sera luxueux et confortable avec seulement des banquettes, aucune place ne sera négligée.
CHIC ET FESTIF
« Mes origines italiennes, plus précisément la région d’Emilia-Romagna, justifient à mes yeux le fait de posséder deux restaurants italiens, continue Fabio. La Grande Allée était privée de cette spécialité depuis la fermeture du Savini en 2015. La place était donc libre. » Le Mora – Pasta e Prosecco devrait ouvrir ses portes début mai. Pourquoi le nom Mora (mûre en italien) ? Parce qu’il représente le quatrième restaurant du Groupe Maestro et ses dix ans et plus d’activité, mais aussi la couleur du fruit qu’on retrouvera sur les murs du nouvel établissement.
Une pièce complètement vitrée démontrera comment les pâtes fraîches, sèches, farcies ou encore les gnocchis sont faits à la main et à la machine (qui provient directement d’Italie). « J’ai vu ça quand j'ai mangé au restaurant Osteria da Fortunata à Miami, mais on en retrouve plusieurs en Italie, souligne M. Monti. En revanche, ce sont des mamas italiennes qui fabriquent les pâtes à la main à longueur de journée et de soirée. » Le côté festif ne sera pas oublié puisque les clients pourront s’attarder, avec un DJ ainsi qu’une cuisine (menu plus restreint) ouverte normalement jusqu'à 1 h.
VIVRE UNE EXPÉRIENCE
« Il est possible de bien manger dans de nombreux établissements et recevoir un service correct, mais pour que les clients reviennent plus d’une fois, il faut offrir une plus-value, une véritable expérience », insiste Fabio Monti. Surtout à Québec, où la concurrence est forte. Je veux apporter quelque chose de nouveau dans le marché au Québec. Je crois que les gens sont de nouveau prêts à dépenser, mais en tenant compte de la conjoncture économique, ils réfléchissent davantage avant de choisir. L'offre du Mora – Pasta e Prosecco sera attrayante par ses plus petites portions pour deux ou trois services, donc à un tarif plus abordable.
SOUPER SOUS LES ÉTOILES
Et pour ajouter davantage à l’expérience, que diriez-vous de souper sous un dôme extérieur ? Le Groupe Maestro innove dans la région avec ce concept toujours aussi populaire dans ce pays d’hiver. Les dix dômes reviennent cette année sur la terrasse de l’Ophelia pour deux services par soir). Réservez, car les places, surtout les week- ends, s’envolent ! Les associés ont même créé une compagnie, Dôme 4 Saisons, afin de vendre ces structures à d’autres établissements. Une expérience unique, surtout pour nous mettre à l’abri des flocons…