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Le modèle Labeaume et l’opposition

7 septembre 2013| Donald Charette

Le modèle Labeaume et l’opposition

L’élection à la mairie de Québec étant une affaire classée, à moins d’un revirement soudain de l’opinion publique, les citoyens de Québec devraient commencer à réfléchir au type de conseil municipal qu’ils veulent avoir à partir du 3 novembre.

Régis Labeaume en sera déjà à sa

troisième élection municipale. En 2007,

il a pris le relais de Mme Boucher et a

écrasé ses adversaires avec 59 % du vote

populaire. En 2009, il les a pulvérisés

en allant chercher 79,7 % des appuis et,

surtout, en faisant élire 25 conseillers sur

27. Le candidat Labeaume assurait alors

que la ligne de parti serait très relâchée

au sein de l’Équipe Labeaume et que

les élus conserveraient leur droit à la

dissidence. L’histoire récente a démontré,

à la lumière de la démission de certains

conseillers, que c’était un voeu pieux.

La personnalité du maire en fait un one

man show qui compose très mal avec

l’opposition. Qui s’y frotte s’y pique !

La Ville de Québec entre dans une

nouvelle phase. Depuis 2008, la Ville a

connu une impulsion sans précédent

et Régis Labeaume a été associé

intimement à cette vigueur politique

et économique qui rend le reste de la

province rouge de jalousie. Le modèle

Labeaume a aussi des faiblesses…

L’investissement public massif dans les

grands événements, le prétexte étant de

soutenir « l’après-400e », arrive en fin

de cycle. Les millions investis n’ont pas

freiné la chute constante de la clientèle touristique. Le maire

a démontré au fil des ans des

emballements successifs dont certains

coûtent cher au contribuable. En tête de

liste figure le « coffre-fort virtuel », projet

techno ramené d’un voyage en France

qui s’annonce comme un flop gênant

de plus de deux millions de dollars.

L’affaire Clotaire Rapaille, c’est un

amuse-gueule en comparaison. Pourquoi

30 000 citoyens de Québec devraientils

servir de cobayes informatiques

à une multinationale française? Tous

se rappelleront l’épisode des miroirs

d’eau, de la grande roue, du manège…

autant de projets enthousiasmants qui,

ouf !, sont demeurés lettre morte. Les

querelles judiciarisées avec les syndicats

entraînent aussi des factures salées.

En tant que payeur de taxe, je sourcille

quand je vois le maire de Québec

s’investir dans la reconstruction d’une

caserne de pompiers en Haïti, alors que

la centrale Victoria est désuète.

L’amphithéâtre ouvrira ses portes l’an

prochain et commencera alors le défi de

le rentabiliser. Une mauvaise occupation

de l’édifice aurait des répercussions

sur les finances de la Ville. Maintenant

qu’il est évident que la LNH snobe

Québec, la commande est colossale.

Notons, par ailleurs, que le coeur de

l’équipe Labeaume est en voie de se

démanteler, et on ignore qui remplacera

Alain Marcoux (directeur général) et

ses deux bras droits, Richard Côté et

François Picard. Une opposition plus

organisée a pris forme avec Démocratie

Québec, qui a rallié les indépendants.

Malheureusement, la formation du jeune

chef, David Lemelin, a repris un discours

anti-développement (domaine de Sillery,

édifice à l’angle de Cartier) et apparaît

comme une version 2.0 du Rass-Pop.

Le maire Labeaume aura besoin,

néanmoins, d’une opposition solide au

conseil municipal au cours des quatre

prochaines années pour soutenir les élans

et éviter les errances. Aux citoyens d’y

penser lorsque, le 3 novembre prochain,

ils choisiront un candidat. Le maire

Labeaume aime répéter qu’il s’est assagi; il

devrait pouvoir vivre avec des opposants

et incarner encore le « buzz » de Québec.

rêver

Gérer le consentement