Fidèle à la tradition, Québec International et la Chambre de commerce et d’industrie de Québec, en collaboration avec Léger (bureau de Québec), ont interrogé 369 gestionnaires et dirigeants d’entreprise de la Capitale-Nationale quant aux perspectives économiques 2022.
Les résultats du Sondage Conjoncture 2022 portant sur l’indice de confiance des dirigeants d’entreprise de la grande région de Québec sont peu surprenants dans le contexte actuel, alors que la prudence a été observée chez ceux-ci, de même qu'un léger regain d’optimisme.
Mentionnons toutefois que ce sondage Web a été mené du 29 novembre au 16 décembre 2021, soit quelques jours avant la mise en place de nouvelles mesures sanitaires liées à la vague du variant Omicron.
À l’instar de l’économie canadienne, la région de Québec poursuivra sur sa lancée en 2022, assurant ainsi sa transition vers la normalité, et ce, malgré la recrudescence pandémique. Toutefois, la situation enviable de l’économie régionale se heurtera à certains enjeux préoccupants pour les chefs d’entreprise.
À l’image des années précédentes, le sondage annuel s’articule autour de trois grands thèmes : les perspectives économiques, l’investissement et la main-d’œuvre.
PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES 2022
L’enquête révèle que 74 % des dirigeants d’entreprise estiment que 2021 a été une bonne année pour leur secteur d’activité. L’indice moyen d’évaluation est donc en hausse à 69,5 par rapport à 60,4 en 2021.
De plus, la grande majorité des gestionnaires ont manifesté davantage d’optimisme pour 2022, soit 82 %. Or, les répondants entrevoient que la situation économique de leur secteur d’activité sera légèrement meilleure cette année (71,7) que l’évaluation qu’ils font de 2021 (69,5).
Le récent sondage montre aussi que la dernière année a été plus favorable pour les entreprises des secteurs des services professionnels, scientifiques et techniques ainsi que de la construction/fabrication, ayant respectivement octroyé un indice moyen de 77,8 et de 77,0.
Bien que la pandémie de COVID-19 soit toujours d’actualité, on observe un regain d’optimisme chez les dirigeants d’entreprise pour l’ensemble des marchés géographiques évalués. L’indice du degré d’optimisme pour chacun d’entre eux connaît une hausse allant de 4,3 à 12,6 points par rapport aux prévisions faites pour 2021.
L’optimisme des dirigeants d’entreprise, comme toujours, demeure plus élevé quant aux perspectives économiques visant la région de Québec que pour tous les autres territoires évalués. À ce titre, l’indice régional de vitalité économique (72,4) se rapproche de son positivisme prépandémique pour 2022. Il est suivi de celui du Canada (68,9), des États-Unis (66,8), de l’Union européenne (60,0), et des territoires ailleurs dans le monde (58,0).
INVESTISSEMENTS
En 2022, 59 % des dirigeants d’entreprise interrogés disent vouloir réaliser des investissements dans leur entreprise, une légère hausse par rapport à 2021 (57 %), mais toujours en deçà du résultat de 2020
(68 %).
Au cours de l’année 2022, les entreprises souhaitent prioriser des investissements en informatique (45 %) et en recherche et développement (42 %). Ces résultats sont similaires à ceux de 2021. Toutefois, soulignons que le tiers des entreprises (33 %) investiront dans le domaine de la transformation numérique (industrie 4.0).
D’autre part, on peut percevoir que les chefs d’entreprise de la région demeurent préoccupés par la situation économique puisque les perspectives d’investissements en vue d’acquisitions ou d’expansion sont en baisse pour 2022 (27 %) contrairement à 2021 (35 %).
RESSOURCES HUMAINES
79 % des dirigeants d’entreprise consultés ont dit avoir aujourd’hui un nombre égal ou supérieur d’employés à ce qu’ils avaient en janvier 2021. Ainsi, 40 % d’entre eux ont un plus grand nombre d’employés, 39 % ont maintenu le même nombre de personnes en emploi et 21 % ont procédé à l’abolition de postes.
7 % des chefs d’entreprise sont d’avis qu’ils seront contraints de revoir le nombre d’employés à la baisse durant la prochaine année. Une proportion plus élevée chez les entreprises de moins de 20 employés.
83 % des dirigeants d’entreprise sondés ont prévu embaucher durant l’année 2022 pour répondre aux besoins liés à la croissance de leurs activités (55 %) et au roulement de personnel (52 %).
Recrutement et rétention de main-d’œuvre
La rareté de la main-d’œuvre à laquelle se butent un grand nombre d’entreprises s’est, une fois de plus, accentuée au cours de la dernière année. D’ailleurs, la région métropolitaine (RMR) de Québec a clôturé l’année 2021 avec le plus faible taux de chômage au Canada, soit 2,6 %. Par conséquent, le recrutement et la rétention de la main-d’œuvre figurent toujours parmi les enjeux les plus préoccupants pour les dirigeants d’entreprise de la région.
Dans une proportion de 88 %, près de neuf employeurs sur dix disent éprouver de la difficulté à recruter de la main-d’œuvre, et parmi eux, 72 % soulignent que cet enjeu met un frein à la croissance de leur entreprise.
Parmi les principaux facteurs qui préoccupent les gestionnaires interrogés, le recrutement et la rétention de la main-d'œuvre (56 %) demeurent la principale inquiétude. Le coût des opérations (22 %) et l’approvisionnement (18 %) représentent également un souci pour un dirigeant sur cinq dans la région de Québec.
Invités à se prononcer sur les mesures pour faire face à la rareté de main-d’œuvre, l’allègement des processus et des délais d’immigration (24 %) demeure la meilleure solution pour les dirigeants d’entreprise. Toutefois, contrairement à 2021, suivent les mesures incitatives permettant l’intégration ou le maintien en emploi des divers bassins de travailleurs (17 %).
Seulement 57 % des gestionnaires sont d’avis que leurs employés disposent aujourd’hui des compétences requises pour accomplir leur travail dans cinq ans. Ce résultat est similaire à celui de 2021 et suggère que de nouveaux besoins en formation et en spécialisation feront leur apparition dans les entreprises.
Santé et pandémie
Au regard de la situation pandémique des deux dernières années, les gestionnaires et dirigeants d’entreprise ont aussi été questionnés quant à la santé mentale.
Plus de six dirigeants d’entreprise sur dix (64 %) qualifient leur santé mentale de très bonne ou excellente et il en est de même pour l’évaluation qu’ils font de la santé mentale de leur équipe (47 %).
Le rapport complet
Source : Québec International