Or, ce n’est pas toujours le cas dans la réalité. Il arrive que ces rôles soient mal compris, définis ou respectés, ou que le remplacement fréquent des administrateurs force la direction à réexpliquer aux nouveaux membres les mêmes bases au détriment de ses priorités. Résultat ? Cela peut entraîner un gaspillage de temps et d’énergie, un risque de démotivation ou de perte de confiance, et on peut facilement tomber dans la microgestion ou son contraire, un manque de reddition de comptes. Bref, une gouvernance moins fluide. Dans une embarcation, rien de pire que deux rameurs qui s’activent chacun dans une direction différente.
Vers une meilleure relation
Pour harmoniser la relation entre le conseil d’administration et la direction, et limiter l’impact des transitions, voici quelques pistes concrètes.
- Clarifier les rôles et responsabilités dans une charte de gouvernance ou un guide de référence.
- Offrir une formation ou un processus d’accueil structuré à tout nouvel administrateur : mission, états financiers, priorités stratégiques, cadre légal et politique de reddition de comptes.
- Prévoir un calendrier annuel distinguant les décisions stratégiques des suivis opérationnels.
- Encourager une communication régulière et transparente, sans noyer le conseil sous des détails opérationnels qui ne relèvent pas de lui.
- Évaluer périodiquement le fonctionnement du conseil et de la direction pour ajuster la dynamique au besoin.
Miser sur la confiance et le respect mutuels
Comme ce sont des gens qui sont en cause, la clé d’une gouvernance efficace ne relève pas seulement de technicité, mais aussi de culture d’entreprise et de valeurs humaines, notamment la confiance et le respect mutuels. Ainsi, la direction doit être prête à rendre des comptes d’une façon honnête et proactive. Quant au conseil d’administration, il doit conserver son rôle stratégique, poser les questions appropriées et éviter de gérer à la place des personnes qui en ont la responsabilité. Ensemble, les deux entités ont avantage à viser l’intérêt supérieur de l’organisation, au-delà des susceptibilités personnelles ou des agendas individuels.
Loin d’un concept abstrait, une saine gouvernance est un équilibre vivant, qu’il faut veiller chaque jour à entretenir et protéger.