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Québec sur la touche ?

6 Décembre 2012| Donald Charette

Québec sur la touche ?

L’Hôtel-Dieu, la promenade Samuel-De Champlain, le Diamant, les

Nouvelles-Casernes, l’anneau de glace, le pav illon des neurosciences de

l’Enfan t-Jésus… autant de projets qui ne sont pas encore sortis de terre

et qui sont mis en veilleuse par le gouvernement de Pauline Marois

Le budget du ministre des Finances et de

l’Économie, Nicolas Marceau, a retranché

7,5 milliards sur 5 ans dans le programme

des infrastructures. Une grande inconnue

plane donc sur les grands projets de la

région financés par l’argent public, qui

avaient reçu l’autorisation des libéraux.

Ce n’est pas avant le 6 décembre que

le gouvernement déposera le livre des

crédits qui accompagne le budget et

qui permet de ventiler les dépenses

par ministère. Pressé par le temps et la

volonté de rassurer les milieux financiers,

le nouveau gouvernement a fait la moitié

de l’exercice. Mais encore là, les crédits

ne révéleront pas nécessairement les

projets priorisés à la grandeur du Québec.

Ce que l’on comprend, c’est que tous

ces chantiers sont soumis au « test de la

pépine ». Si les travaux ont débuté, on va

de l’avant, sinon on remet en question le

projet. Heureusement que le dossier de

l’amphithéâtre a franchi le cap des plans

et devis !

Il est tout à fait légitime pour un

nouveau gouvernement de réviser les

engagements pris par le précédent.

Étranglé par la situation financière,

Québec n’a d’autre choix que d’annuler

des annonces dont certaines étaient

sans doute prématurées ou purement

électoralistes. En préparant le terrain

pour des élections, le gouvernement

Charest s’est montré prodigue. Sa

« générosité », reposant sur notre argent,

a sauvé des sièges pour le PLQ dans le

Québec métro. L’agrandissement et la

rénovation de l’Hôtel-Dieu n’ont pas

grand-chose à envier à la saga du CHUM à

Montréal. Annoncé en 2007 à environ

500 M$, le chantier est évalué à plus de

850 M$ aujourd’hui, alors qu’il est encore

sur la planche à dessin ! À ce prix, il faudra

se demander s’il ne sera pas plus simple

de construire à neuf, hors les vieux murs.

Tous conviennent que Québec a

été chouchouté par le précédent

gouvernement, le tandem Charest-

Labeaume multipliant les annonces. Nous

savons maintenant que certains de ces

projets n’avaient pas été provisionnés.

Le gel des projets des infrastructures

brisera-t-il l’élan de la région de Québec ?

Alain Kirouac de la Chambre de commerce

de Québec est préoccupé, mais juge

toutefois que Québec est porté par sa

mentalité de gagnant. Et le fait que

le gouvernement fédéral s’intéresse à

nouveau à Québec (reconstruction du

Manège militaire) nourrit son optimisme.

Mais Québec ne sera pas seul dans la

course.

Le Parti québécois est redevable aux

régions, sans lesquelles il ne serait pas

au pouvoir. Voilà des concurrents sérieux.

Les dernières élections ont démontré que

le PQ est ici en territoire hostile, autant

sur la rive-nord que sur la rive-sud. S’il

souhaite être réélu dans quelques mois,

le gouvernement Marois devra courtiser

la grande région de Montréal, où il peut

espérer ravir certaines circonscriptions.

La Ville de Montréal va reprendre du poil

de la bête avec le départ du lymphatique

Gérald Tremblay et l’arrivée d’un nouveau

maire. Dans l’analyse de la grille des

projets d’infrastructure, ces facteurs vont

jouer. La capitale devra se battre et se

résoudre à sacrifier des projets.

rêver

Gérer le consentement