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Fromagerie Les Rivières : Que de ténacité !

6 mai 2021 | Gilles Levasseur

Fromagerie Les Rivières : Que de ténacité !
Sur la photo : Christine Boutin et Gerry Dansereau, copropriétaires.
© Marjorie Roy, Optique Photo

Quel amateur de fromage n’aimerait pas pouvoir, chaque jour, se servir directement au bassin pour profiter d’un produit frais encore tout chaud ? Tel était le souhait du promoteur immobilier Guy Boutin, qui a proposé en 2012 à sa fille Christine et à son gendre Gerry Dansereau d’ouvrir une fromagerie. Grâce à son appui financier et son mentorat, ce projet, qui se voulait artisanal, a pris une ampleur insoupçonnée. Après plus de sept années d’activité et de croissance, 2,5 millions $ d’investissement et quatre agrandissements d’usine, l’entreprise s’affiche depuis le début comme la seule fromagerie à Québec, et l’avenir s’annonce prometteur. Mais pour y arriver, il a fallu beaucoup de ténacité et d’efforts soutenus.



Le défi était considérable, car le couple ne connaissait rien des secrets du fromage. Christine travaillait en administration et Gerry était entrepreneur en construction. Ils ont donc transformé une bâtisse existante leur appartenant située à l’angle Chauveau et Bastien. Le chantier a duré 10 mois en raison de mauvaises surprises structurelles.

Puis ce fut au tour des contraintes liées aux autorisations municipales, sans compter les exigences du MAPAQ, de la Fédération des producteurs de lait et de la Régie des marchés agricoles. Pendant ce temps, Christine passait trois mois de formation à l’Institut de technologie agroalimentaire de Saint-Hyacinthe.

« J’ai laissé derrière moi mes trois garçons, le cadet avait trois ans. Le diplôme était incontournable pour exploiter une fromagerie. Gerry restait à la maison et s’occupait de la construction pendant que j’étudiais à l’extérieur. Par la suite, mon expérience en administration m’a été utile, car je me suis chargée de toute la paperasse, des normes à respecter, des procédures, de l’hygiène, etc. Bref, nous avons travaillé d’arrache-pied pendant deux ans et demi, sept jours sur sept sans compter les heures, le sommeil se faisait rare. Nos garçons, maintenant âgés de 20, 18 et 10 ans, s’intègrent peu à peu. Il y a deux ans, on a formé l’aîné, Dominik, comme fromager; il remplace au besoin. Nicolas préfère le service à la clientèle, tandis que Jacob a déjà hâte de venir nous aider! » Peut-être la relève se pointe-t-elle à l’horizon?


© Marjorie Roy, Optique Photo


« Nous avons travaillé d’arrache-pied pendant deux ans et demi, sept jours sur sept sans compter les heures, le sommeil se faisait rare. » - Christine Boutin, copropriétaire.


Des fromages 100 % lait



La croissance a été fulgurante dans les débuts grâce à une brigade de dégustation déployée dans des supermarchés et dont l’effectif a atteint une vingtaine d’employés vêtus d’uniformes.




« Nous développons de plus en plus des fromages à valeur ajoutée, à pâte molle et de spécialités, sans compter le suisse et le fromage à griller. Notre tortillon salé étiré à la main prendra bientôt sa place au Québec, nous avons de beaux projets qui seront annoncés d’ici l’été. Cette année, malgré les effets de la pandémie, nos efforts portent fruit plus que jamais. » - Gerry Dansereau, copropriétaire.


« Nous avions des meubles pour les présentations, des dépliants, des recettes; notre objectif était de faire goûter nos produits au plus grand nombre de gens possible, car nous nous démarquions avec notre fromage 100 % lait, une production de plus en plus rare aujourd’hui, se souvient M. Dansereau. Mais après deux ans, nous avons dû modifier notre stratégie, car si nos ventes explosaient, nous ne faisions pas partie des fournisseurs autorisés de ces chaînes. Nous avons donc emprunté la voie officielle et eu recours à des courtiers et distributeurs. Aujourd’hui, nous transformons près de 10 000 litres de lait chaque jour. Dès les premières années, on a constaté que la qualité que nous préconisons en valait la peine en voyant certains de nos fromages mériter de précieux prix Caseus, en 2015, 2016 et 2017. Notre fromage en grains du départ a rapidement fait des petits pour en arriver à une belle variété comprenant plus de 25 produits. Nous développons de plus en plus des fromages à valeur ajoutée, à pâte molle et de spécialités (double et triple crème), sans compter le suisse et le fromage à griller. Notre tortillon salé étiré à la main prendra bientôt sa place au Québec, nous avons de beaux projets qui seront annoncés d’ici l’été. Cette année, malgré les effets de la pandémie, nos efforts portent fruit plus que jamais. »






Chiz Poutine



Dès le début, une petite boutique de fromage a été ouverte devant l’usine, sur Chauveau. Mais devant l’affluence, celle-ci a dû être agrandie. « En 2019, après des années de demandes répétées des clients, nous l’avons transformée en poutinerie et baptisée Chiz Poutine pour les amateurs de ce mets typiquement québécois que nous apprêtons de façon toute particulière, dont la possibilité d’y inclure la plupart de nos fromages, explique Gerry Dansereau. On y propose aussi des produits du terroir, saucisses, surgelés, desserts, et même un cheddar vieilli cinq ans. En 2020, nous avons conclu une entente avec les Couche-Tard du territoire de Québec. Nous sommes aussi présents dans nombre de dépanneurs en plus d’avoir des ententes avec de gros supermarchés. Par ailleurs, l’usine est prête pour un cinquième agrandissement visant l’aménagement de salles de maturation, un investissement d’environ 400 000 $. »




« En 2019, après des années de demandes répétées des clients, nous l’avons transformée en poutinerie et baptisée Chiz Poutine pour les amateurs de ce mets typiquement québécois que nous apprêtons de façon toute particulière, dont la possibilité d’y inclure la plupart de nos fromages. » - Gerry Dansereau, copropriétaires.


Même si le parcours a été parsemé d’embûches, le couple se félicite aujourd’hui d’avoir persévéré et de représenter le terroir québécois. « Tout le monde peut être fier de ce qu’on a accompli, se réjouit Christine Boutin. Nous avons maintenant une grande famille de 40 employés, dont au moins une dizaine sont des travailleurs de la première heure. Nous avons été chanceux de compter sur une équipe aussi solide et dévouée. » Son conjoint tient pour sa part, au nom de toute l’équipe, à remercier les clients, distributeurs et consommateurs grâce à qui cette belle entreprise peut envisager l’avenir avec optimisme. « Nous réitérons notre engagement à continuer à offrir la qualité que vous méritez », conclut M. Dansereau.




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