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Marie-Pierre Levesque – Du quartier Saint-Jean-Baptiste à la Suisse romande

2 novembre 2016 | Jean Chouzenoux, correspondant européen

Marie-Pierre Levesque – Du quartier Saint-Jean-Baptiste à la Suisse romande

Ses salles de classe sont nichées sur les versants des Alpes suisses ou au sein des grandes villes de France… rien que ça ! Consultante en Suisse et en France depuis une vingtaine d’années, Marie-Pierre Levesque offre des programmes de formation en communication et en management très prisés, notamment dans les milieux de la santé.



Une vie chorégraphiée



Telle une plume ballottée par le vent, Marie-Pierre Levesque s’active entre la Suisse, la France et son Québec natal. Son premier séjour européen s’est effectué en Suisse, en 1996, dans le cadre d’un jumelage de formation alors qu’elle travaillait au ministère de la Sécurité du revenu, dans la fonction publique québécoise. Partie y expliquer le savoir-faire québécois en matière de développement de gestionnaires, elle a été sollicitée à un point tel qu’elle a décidé de s’y établir pour y travailler à son compte. Et c’est ainsi que s’est amorcée une alternance intercontinentale.





Parmi ses activités favorites, la ballade dans les Pré Alpes, précisément dans La Gruyère.





Au début, son fils Olivier, 8 ans, faisait partie de l’aventure. Inscription à l’école et recherche de nouveaux amis pendant que maman s’activait sur deux fronts : bâtir une offre de formation adaptée aux besoins des gestionnaires locaux et démarcher sa future clientèle. Au bout d’un an déjà, le travail portait fruit, Marie-Pierre avait un carnet bien rempli, mais fiston, heureux de son aventure d’une année, décida tout de même de rentrer au Québec, où vivait son papa.




« J’ai l’impression de vivre au centre d’une carte postale. »




Depuis, la vie de Marie-Pierre est un perpétuel mouvement soutenu par son énergie débordante et la fascination qu’elle éprouve pour son métier… que dis-je, sa mission ! Dès les premières formations qu’elle donne dans les cantons de Suisse romande (Genève, Vaud, Neuchâtel), l’auditoire est captivé par son approche nord-américaine, à la fois pragmatique et vivante. Son expertise est rapidement reconnue et les demandes se mettent à affluer du pays frontalier. Qu’à cela ne tienne, la voilà partie professer à Paris, à Bordeaux, à Lille, à Nantes ou à Marseille… mais pas que là ! Il y a des insulaires en France, des Corses, pardi ! Et des territoires d’outre-mer, comme l’île de la Réunion. « J’y suis allée trois fois cette année, ça a été un immense coup de cœur », dit-elle.



Lorsque je lui demande comment est perçue la diplômée de l’Université Laval (maîtrise en technologie éducative) qui vient enseigner en Europe, elle me répond  que « le préjugé favorable dont bénéficient les Québécois en général me précède ». Et elle ne parle pas de l’accent, ni de notre ouverture aux autres ou de notre bonne humeur légendaire. Elle parle bien de l’approche pédagogique des Français d’Amérique et de leur enviable expérience en matière de management et de gestion des ressources humaines; le Québec semble y avoir développé une expertise qui dépasse les frontières. Grand bien nous fasse !



En perpétuel mouvement



Marie-Pierre vit maintenant à Neuchâtel, dans le Canton du même nom, autour du lac du même nom. Une région d’autant plus magnifique qu’elle niche entre montagnes et lac dans lequel on peut aisément se baigner plusieurs mois par année. Bref, « j’ai l’impression de vivre au centre d’une carte postale », lance-t-elle. Elle a noué de solides relations amicales et partage ses moments libres entre excursions en montagne, course à pied au bord de l’eau et ski dans les Alpes.  



En fait, de vivre sur deux continents, Marie-Pierre Levesque n’en retire que découvertes enivrantes et épanouissement personnel. « De chaque endroit, je garde des images sublimes des paysages somptueux que j’ai parcourus et je conserve en mémoire l’enrichissement acquis auprès de gens charmants aux cultures différentes. » En revanche, certaines personnes, particulièrement de la génération précédente, lui ont dit ne pas bien comprendre le mode de vie qu’elle avait choisi. Mais, dit-elle, « je me souviens avec beaucoup de tendresse d’un oncle cher, Rosaire, qui m’a dit un jour ne m’avoir comprise qu’après une éclairante lecture de l’essayiste Jacques Attali, qui expliquait que ces nouveaux modes de vie auguraient de l’organisation sociale de demain ».





La québécoise est aussi allée donner des formations à l’Île de la Réunion. Ici, la Forêt des Tamarins.





Ce cœur qui bat au rythme du quartier Saint-Jean-Baptiste



Connaissant les risques de cette vie en perpétuel déplacement, Marie-Pierre tient à retourner, chaque trimestre et un mois pendant la saison estivale, dans son quartier natal de Saint-Jean Baptiste, à Québec, où elle rénove la maison acquise il y a quelques années. « Je souhaite que cette demeure soit le havre où je retrouve mon fils et ma sœur à chacune de mes visites et où tous nos amis sont les bienvenus. C’est notre point de ralliement ! » La Québécoise de cœur précise qu’elle cultive aussi du mieux qu’elle peut ses amitiés québécoises, les jugeant d’autant plus précieuses maintenant qu’elles sont épisodiques. Enfin, la distance qui la sépare du Québec l’amène surtout à avoir un regard bienveillant sur les charmes de son pays d’origine, son patrimoine, son art de vivre, sa diversité culturelle et ses habitants attachants. Et je comprends dans ses propos que, bien que l’on quitte son pays, on ne l’abandonne jamais !



 



 



 



 


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