C’est devenu risible tant les Français font usage d’anglicismes. C’est irritant quand les slogans anglais abondent dans la publicité, les médias ou sur la devanture des commerces. Cela devient grotesque quand on décline un anglicisme en le conjuguant… il a winné sa game ! Et voici que fleurissent aujourd’hui de bien mauvais virus langagiers venus cette fois du Québec.
En effet, depuis quelques semaines, certaines expressions que je croyais bien ancrées en Nouvelle-France ont fait la traversée de l’Atlantique dans le sens inverse que celui parcouru par Jacques Cartier. Au début, j’ai cru à un lapsus du reporter quand je l’ai entendu dire en ondes, « ça va t’être ». Ouille ! Mais non, ce tic, cette manie, cette toquade ou, comme je le disais plus haut, ce virus langagier, voilà que je l’entends de plus en plus souvent au restaurant, dans la rue et, outrage ultime, à la radio ou à la télé. Des professionnels de la communication qui trébuchent de la sorte, shocking, dirait Molière ! Alors, patiemment j’attends, je prête l’oreille, je suis en embuscade et tapi dans l’ombre au premier « ça l’a », que j’entendrai, je mordrai, je dénoncerai, je vilipenderai l’odieux offenseur à la langue française. J’en fait le serment, j’interpellerai notre académicien et commandeur des Arts et des Lettres, Dany Laferrière, afin de faire radier tout journaliste qui commettra le douloureux impair.
Tout cela vaut bien une réflexion…
Comment cela a-t-il pu se produire ? Comment ces québécismes ont franchi les 6000 kilomètres qui séparent ces deux contrées si diverses, mais à la langue commune ? Mon explication vaut la vôtre. Vous êtes-vous promenés sur le Plateau Mont-Royal ces dernières années ? Ça fourmille de Français, des jeunes dans la vingtaine ou à peine trentenaires pour la plupart. C’est là qu’ils sont contaminés, au contact des bien-aimés cousins québécois. Conséquemment, en rentrant chez eux dans les vieux pays, ils emportent, outre les deux cannes de sirop d’érable, quelques expressions du cru, tsé genre…Voilà comment on trimballe ces bibites.
Du coup, on fait quoi ?
Dois-je ajouter que l’auteur a voulu s’amuser un brin ?!