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Consulat honoraire du Chili

31 janvier 2013| Johanne Martin

Consulat honoraire du Chili

Tout prédestinait Miguel Montérichard à occuper le poste de consul honoraire de la république du Chili à Québec. Il est originaire du pay s qu’il représente, et les premiers contacts qu’il établit avec le coin du globe qui deviendra sa nouvelle patrie surviennent très tôt dans sa vie. Aujourd’hui, il admet que son coeur est partagé. Un partage générateur d’initiatives enrichissantes, à la fois pour Québec et pour le Chili.


Lorsque l’occasion de s’installer en terre

québécoise se présente, en 1974, pas

question pour Miguel Montérichard de

laisser passer sa chance. Après avoir reçu,

au Chili, l’enseignement de religieux issus

de la congrégation des Oblats de Marie-

Immaculée – essentiellement composée

de Québécois originaires de la Beauce –,

l’appel de la Belle Province se faisait déjà

très fortement sentir.

« Les Oblats ont été mon premier lien

avec le Canada; c’est avec eux que j’ai

appris à connaître le pays. Une fois mes

études en droit terminées à l’Université

de Santiago, il y a eu une ouverture

pour les immigrants et j’ai voulu en profiter pour poursuivre une formation de deuxième et de troisième cycle à

l’Université Laval. Le Québec et la ville

de Québec, c’était aussi pour récupérer

la langue de mes ancêtres du côté

paternel ! » lance le consul.

Miguel Montérichard étudiera, puis

travaillera à l’Université Laval. En même

temps, il sera embauché par le YMCA. À

partir de 1983 et jusqu’en 2000, il devient

même directeur général de l’organisme.

C’est à cette époque qu’il rencontre

l’ambassadeur du Chili à Ottawa lors

d’une visite du diplomate dans la capitale.

« J’ai décidé d’aller le saluer, ça a cliqué, et

nous avons commencé à faire des choses

ensemble, à bâtir une relation. C’était

en 1994. Puis, en 1997, on m’a demandé

de poser ma candidature au poste de

consul honoraire qui allait être créé ici.

L’avantage que j’avais, en plus d’être

Chilien, c’est qu’à Québec, mes activités

professionnelles m’avaient amené à bien

apprivoiser le milieu des affaires », précise

M. Montérichard.


Construire des maisons…

et créer des ponts

Bénéficiant d’un vaste réseau de contacts,

le consul a été appelé à jouer un rôle

de premier plan dans la campagne

de financement organisée pour la

reconstruction du Chili à la suite de séisme qui a secoué le pays

il y a trois ans. Grand producteur de bois

de construction, le Chili ne possédait

toutefois pas de connaissances et de

compétences reconnues en la matière.

« Par l’entremise de donateurs et de

l’École des métiers et occupations de

l’industrie de la construction de Québec

(ÉMOICQ), deux cohortes d’une quinzaine

d’élèves accompagnés de quelques

enseignants spécialisés en construction

de maison et de structures en bois

ont permis un transfert d’expertise

là-bas », raconte celui qui se montre

particulièrement fier du bilan de

l’opération. « Ce qui est né d’un geste

solidaire s’est transformé en transfert de

technologie, puisque des établissements

offrent maintenant, au Chili, des cours

dans le domaine. »

Si une collaboration a pris forme dans

le secteur de la construction, d’autres

échanges – commerciaux, ceux-là – sont à

prévoir au cours des prochaines années.

En effet, une trentaine d’entrepreneurs

beaucerons qui souhaitent percer le

marché chilien ont été réunis l’automne

dernier à l’occasion de deux rencontres

auxquelles a assisté le consul honoraire.

« Reste à créer une dynamique, une

communauté d’intérêts, commente Miguel

Montérichard. La Beauce et la région

du Maule, dans le centre-sud du Chili,

présentent certaines similarités d’un point

de vue économique. Quelque chose de

prometteur pourrait éventuellement se

dessiner entre ces deux zones du globe. »

Au passage, le consul ne manque pas

d’évoquer la relation étroite qu’entretient

la marine canadienne avec celle du

Chili. Toutes deux issues de la tradition

britannique, les organisations participent

année après année à un échange de jeunes

officiers. « En même temps que d’être

de nature professionnelle, cet échange

s’inscrit dans un processus d’amitié »,

formule l’homme, qui rappelle la remise

du prix Arturo Prat depuis deux ans et la

présence, à la Pointe-à-Carcy, d’un buste à

la mémoire du célèbre marin chilien.


Enfin, il y a ce projet de reconnaissance

à la mère Bernarda Morin, une religieuse

née à Lévis devenue « une géante »

au Chili, et auquel tient beaucoup le

diplomate. Connue pour avoir fondé la

congrégation des Soeurs de la Providence

du Chili, on lui doit l’édification d’écoles

et d’hôpitaux partout sur le territoire du

pays sud-américain au 19e siècle.

« Un nouveau parc de la ville de

Québec portera son nom, une plaque

commémorative sera installée et je

souhaite un jour qu’il y ait ici un petit

monument pour souligner la contribution

exceptionnelle de cette grande dame à

l’humanité », conclut M. Montérichard.

Le Chili en trois points :

  • Population : 17,2 millions d’habitants
  • Langue officielle : Espagnol
  • Capitale : Santiago

rêver

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