Chanter l’amour de Québec en Allemagne
Originaire de Québec, Éric Laporte a toujours eu l’âme artistique, bien qu’il fût tenté par les métiers. En écoutant son cœur, il est devenu chanteur d’opéra et sa voix retentit aujourd’hui au travers de la riche histoire de l’Allemagne.
Il était inspiré par sa tante, la talentueuse femme de théâtre Monique Miller, qu’il admirait pour sa capacité à captiver le public. Même chose pour sa marraine, l’actrice Louise Rémy, qu’il aimait tout autant. « J’avais envie de faire du théâtre et de pratiquer les arts de la scène. À l’âge de 19 ans, je suis parti étudier au département de musique de l’UQAM », raconte-t-il.
Éric s’amuse d’abord avec la musique populaire, au sein d’un groupe, mais il est forcé de s’adonner au classique pour respecter le programme d’études. La force de sa voix plaît rapidement à son auditoire, notamment à son professeur Joseph Rouleau, qui le convainc de chanter l’opéra.
Rapidement, Éric Laporte se démarque dans ce domaine non conventionnel. Il fait un premier saut à l’étranger, en 1999, après avoir remporté un concours musical qui le conduit à la finale, à Vienne, parmi les 15 meilleurs chanteurs d’opéra au monde. « J’ai donc fait mon entrée dans le monde des arts par la grande porte au pays de Mozart », dit-il.
Éric Laporte à Mainz, en Allemagne, ville où il répète pour l’opéra Tosca de Giacomo Puccini.
« Lorsque l’on vit longtemps à l’étranger, on aime surtout les odeurs, les charmes et les gens lorsqu’on revient chez soi. »
Tout s’est ensuite enchaîné pour lui. « C’est là que j’ai compris que l’opéra, c’est du théâtre. Alors, j’ai marié les deux en moi et ça m’a plu », lance-t-il.
En 2005 et 2006, il fait une tournée des plus grandes villes européennes, en tant qu’artiste invité. Par la suite, sa carrière le conduit en Autriche. « À cette époque, je parlais uniquement français ou anglais, je ne connaissais pas la langue et c’était difficile. Je chantais en allemand, avec la traduction mot pour mot, mais je ne connaissais pas un traître mot », explique-t-il.
M. Laporte persévère et poursuit ses auditions. Il obtient des rôles de premier plan, même si le mal du pays lui pèse et qu’il pense régulièrement à boucler ses bagages.
Il devient père d’un Autrichien, un enfant adorable qui l’aide à s’intégrer dans ce pays de huit millions de personnes, mais d’une superficie de 85 000 kilomètres carrés.
Aujourd’hui, Éric Laporte parle couramment l’allemand. Il a parcouru les principales villes de l’Autriche, de l’Allemagne, de la France, de la Suisse, des Pays-Bas et de l’Écosse à travers plus de 25 maisons d’opéra différentes, en tant qu’artiste indépendant.
Il est installé à Bielefeld, en Allemagne, une ville de 300 000 personnes. Avec sa conjointe hollandaise, il vit en appartement et mène sa vie d’artiste, combinant ses concerts, les répétitions et l’étude de ses rôles, en plus des contrats qu’il obtient d’une ville à l’autre.
Une fois l’an, Éric Laporte séjourne à Montréal et apprécie particulièrement la présence de sa famille. « Mais lorsque l’on vit longtemps à l’étranger, on aime surtout les odeurs, les charmes et les gens lorsqu’on revient chez soi. On me parle de neige et je sauterais dedans », conclut le ténor.