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FEMMES D’AUDACE – Annie Laliberté ou « La liberté » d’aller au-delà des limites

1 juin 2018| Gilles Levasseur

FEMMES D’AUDACE – Annie Laliberté ou « La liberté » d’aller au-delà des limites
© Richard Gauvreau

Dans le monde d’Annie Laliberté, directrice générale associée de Beauport Hyundai et de Genesis de Québec, l’audace s’illustre dans le fait, non seulement de relever le défi de diriger avec brio deux concessions automobiles, mais également, en tant que femme, d’avoir fait son chemin pendant trois décennies dans un domaine où la mécanique et ce qui gravite autour se conjuguent encore à beaucoup de masculinité.



Auprès de sa mère femme d’affaires à Toronto et de son père dirigeant dans une entreprise, Annie Laliberté, fille unique, a probablement puisé dans le milieu familial le ferment de son goût pour l’entrepreneuriat.

Après deux années d’études à l’Université Laval, elle s’est réorientée en 1987 vers l’aéronautique, un secteur qui la fascinait. Mais en dépit d’un diplôme en télécommunications et d’une licence de pilote privé, la jeune femme a vu ses débouchés limités par le contingentement qui touchait cette discipline à l’époque. C’est alors qu’elle a déniché un poste de secrétaire aux ventes chez un concessionnaire, puis de commis comptable au même endroit. De l’aviation, sa passion pour la mécanique venait de trouver un nouvel exutoire : l’automobile.

« J’étais déterminée à gravir tous les échelons pour aboutir finalement à la direction générale d’une concession, se souvient Mme Laliberté. En 10 ans, j’ai donc occupé tour à tour presque tous les postes jusqu’à celui de directrice générale, ce qui m’assure aujourd’hui de bien comprendre ce que vivent mes employés. »

« J’étais déterminée à gravir tous les échelons pour aboutir finalement à la direction générale d’une concession. »

Au cours de la décennie suivante, Annie Laliberté a exploré l’autre côté de la médaille, l’organisationnel, travaillant pour deux constructeurs, où elle a tour à tour occupé les fonctions de coordonnatrice du service à la clientèle et de la garantie, directrice de district des pièces, service et ventes, puis adjointe à la directrice régionale. Et au moment où se présentait un poste de directrice régionale, elle a ressenti la nostalgie du marché du détail et son désir de développer sa fibre entrepreneuriale. Elle s’est donc retrouvée en 2008 à la tête de Beauport Hyundai, grâce à son conjoint, Paul Daigle, président d’un regroupement de concessionnaires de Québec.

Depuis l’an dernier, elle tient aussi les rênes de la toute nouvelle concession Genesis de Québec. « J’ai déjà dirigé trois concessions simultanément, mais j’ai compris que je n’étais plus aussi proche de mes employés que j’ai toujours voulu l’être. C’est pour moi une priorité. » La cerise sur le gâteau a été de devenir actionnaire de ces deux entreprises.

En rétrospective, 30 années de carrière dans l’automobile, trois décennies, chacune fondée sur une facette de l’industrie. « Tout connaître d’un produit, ça aide énormément à le promouvoir, le vendre et assurer un service approprié. »

Les directrices générales de concessions automobiles se font rares, et celles qui sont dans les affaires ont généralement pris la relève de l’entreprise paternelle. « En tant que femme, j’ai toujours eu à faire face à de tenaces préjugés masculins, comme en fait foi cette anecdote remontant aux années 1990. Directrice des opérations fixes dans une concession Hyundai, je m’étais fait dire, alors que j’expliquais à un client les nouvelles consignes de démarrage du constructeur : "Eille fille, tu me montreras pas à partir mon char !". Quand j’y réfléchis, je constate que ma passion pour la mécanique et ma vaste expérience de l’industrie, conjuguées à mon côté féminin davantage porté vers la force du contact humain, font de moi une directrice générale plus complète, conclut-elle. L’esprit d’équipe qui en résulte génère des entreprises plus soucieuses de la satisfaction de la clientèle. »


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