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FEMMES D’AUDACE – Nancy Ricard ou oser se distinguer

1 juin 2018| Gilles Levasseur

FEMMES D’AUDACE – Nancy Ricard ou oser se distinguer
© Jérôme Bourque

L’audace sied à merveille à la designer Nancy Ricard. Lorsqu’elle a ouvert sa boutique Un Fauteuil pour Deux, il y a presque deux décennies dans le Vieux-Port, elle partait d’une feuille blanche et les écueils ne manquaient pas.



Le design haut de gamme n’avait pas la cote, les femmes entrepreneures se faisaient rares, le modeste local déniché sur quai Saint-André était vide et dénué de courant, sa mère venait de mourir dans un accident de la route et ses deux filles étaient aux couches. On aurait baissé les bras à moins ! « Mes cadeaux de mariage ont heureusement servi de fonds de roulement pour ma nouvelle entreprise. » Le moteur de sa motivation ? Son puissant désir d’offrir aux gens ce quelque chose d’unique qui bouillonne en elle. « En tant que designer, je ne trouvais pas sur le marché ce qui m’inspirait. Je devais donc voler de mes propres ailes pour dénicher mes exclusivités et être fidèle à ma créativité. N’est-ce pas l’essence même du design ? » La suite des choses allait valider son intuition.

Deux mois après l’ouverture, sa bonne étoile lui a offert un coup de pouce inattendu lorsque Ross Gaudreault, alors patron de la Société du port de Québec, est passé à l’improviste dans sa boutique. Impressionné par son énergie, il a proposé à la designer un intéressant contrat consistant à revamper la décoration des locaux de l’organisation. « Ce cadeau m’a vraiment donné des ailes ! »

Au fil des ans, la demande croissante a nécessité plusieurs agrandissements, jusqu’à ce que Nancy Ricard décide finalement, en 2016, d’écouter sa clientèle et de se rapprocher du nouveau centre d’affaires du secteur de Sainte-Foy. Dans l’édifice Delta 3, elle dispose non seulement d’un plus vaste local, mais également d’un entrepôt qu’elle surnomme affectueusement « ma caverne d’Ali Baba », où elle entasse les précieux et uniques trésors décoratifs qu’elle découvre au gré de ses périples partout dans le monde. « Chaque fois, je prends un beau risque en choisissant des pièces uniques, souvent audacieuses, mais ma clientèle me suit dans mes coups de cœur ! Et j’amène mes employées à tour de rôle, car je crois profondément au partage du savoir. Le gagnant, c’est le client. »

« Chaque fois, je prends un beau risque en choisissant des pièces uniques, souvent audacieuses, mais ma clientèle me suit dans mes coups de cœur ! »

Même si la raison sociale est souvent associée à une boutique de mobilier, Un Fauteuil pour Deux carbure d’abord au design d’intérieur. Le secteur résidentiel accapare la majeure partie des trois designers, dont la clientèle est composée de particuliers en quête de décors haut de gamme à nul autre pareils . « Nous offrons un service complet et sur mesure pour des projets clés en main, précise-t-elle, non seulement en matière de décoration, mais aussi dans des créations qui font intervenir tous les corps de métier, comme lorsque nous aménageons des intérieurs entiers. C’est très près de l’architecture. Et grâce à la modélisation 3D, nos clients peuvent déambuler virtuellement dans leur futur aménagement. »

Avec du recul, Nancy Ricard se dit non seulement fière de la longévité de son entreprise, surtout dans un domaine de niche, mais d’avoir réussi en tant que femme-propriétaire unique. « Je pense que j’ai contribué à ma façon à l’engouement croissant de la population de Québec pour le beau, la qualité et l’originalité en matière de design. Quant à l’avenir, il m’apparaît d’autant plus prometteur depuis que mes deux filles, Charlie et Camille, début vingtaine, se sont jointes à ma fabuleuse équipe ! »



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