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Le vent dans les voiles

4 juillet 2012| Frédéric Masse

Le vent dans les voiles
Le soleil brille, les vagues caressent la coque, les voiles s’entrechoquent, on entend… le silence. Je viens de passer de très bons moments avec des passionnés de voile qui m’ont expliqué, simplement, ce que l’on doit considérer avant de se lancer à l’assaut d’un plan d’eau au volant d’un grand voilier. À l’approche de la transat Québec–Saint-Malo, j’en profite pour partager avec vous ma passion pour ce sport qui me fait, moi aussi, très souvent rêver, et ce, même si le moteur n’est pas son mode de propulsion primaire.


Les étapes à suivre


Vous êtes passionné par la voile et vous souhaitez vous acheter un beau grand voilier ? Un instant ! conseille Michelle Cantin, présidente de Formation Nautique Québec. Il y a plusieurs étapes à suivre avant de vous lancer à l’eau, dont la première, qui consiste à apprendre à lire les cartes marines et à comprendre les courants et les marées, notamment si votre objectif est d’affronter le fleuve Saint-Laurent. En effet, « saviez-vous que le fleuve est considéré comme le deuxième cours d’eau le plus difficile à naviguer au monde ? », explique Mme Cantin, qui suggère un cours de voile d’un minimum de 30 heures avec un instructeur certifié afin d’apprendre les rudiments de la navigation en toute sécurité. Cette formation permet de faire l’acquisition des habiletés techniques et des connaissances requises pour manœuvrer votre voilier, telles que l’utilisation judicieuse des différents cordages et des voiles, la sécurité sur l’eau, les comportements du bateau, le balisage, les priorités et les règles de la route.


Saviez-vous que le fleuve Saint-Laurent est considéré comme le deuxième cours d’eau le plus difficile à naviguer au monde ?
Saviez-vous que le fleuve Saint-Laurent est considéré comme le deuxième cours d’eau le plus difficile à naviguer au monde ?

La navigation sur le fleuve, c’est une chose. Mais si vous souhaitez parcourir la côte Atlantique, alors là, c’est autre chose, et Mme Cantin suggère d’acquérir des connaissances théoriques et pratiques beaucoup plus poussées en navigation, avec des instructeurs qualifiés et expérimentés. La mer n’est pas un terrain de jeu à prendre à la légère et vous y aventurer sans formation sera toujours à vos risques et périls. Notez que tous ces cours sont offerts à l’École de voile Formation Nautique Québec.


Bien choisir son voilier


À présent que vous avez acquis les connaissances et la pratique, vous êtes prêt à acheter votre voilier ? D’accord. Mais avant de procéder, Alain Prieur, conseiller chez Marina Gosselin et meilleur vendeur de voiliers Beneteau en Amérique du Nord depuis six ans, recommande d’essayer le plus de types de voiliers possible . Préférez-vous les voiliers plus lourds ou plus longs, à barre ou à roues ? De quelle dimension habitable avez-vous besoin ? Quel degré de confort et de luxe recherchez-vous ? « Avant même de commencer vos essais, demandez-vous ce que vous ferez avec votre voilier, insiste M. Prieur. L’utiliserez-vous seulement les week-ends ou prévoyez-vous faire de longs périples ? » Toutes ces informations influenceront le type d’embarcation que vous choisirez.


Le niveau de confort que l’on recherche est un élément important à considérer lors de l’achat d’un voilier.
Le niveau de confort que l’on recherche est un élément important à considérer lors de l’achat d’un voilier.

De son côté, Georges Leblanc, le célèbre skipper de Lévis, qui amorcera sa cinquième traversée Québec–Saint-Malo en compagnie de son équipage le 22 juillet prochain, met en garde les gens qui agissent sous le coup de l’impulsion et du coup de foudre. Non seulement importe-t-il de savoir à quelle fréquence le voilier sera utilisé, mais aussi, quel type de navigation sera privilégié. « Certains veulent faire de la vitesse, d’autres de la plaisance, ou les deux, explique le skipper expérimenté (voir l’encadré). De plus, ce n’est pas seulement la taille du voilier qui compte, mais la façon dont il est construit. Les modèles européens sont plus compacts, alors que les modèles américains sont plus spacieux et permettent notamment à une personne de grande taille de se tenir debout à l’intérieur. Le nombre de cabines diffère aussi d’un modèle à l’autre; certaines sont en avant, d’autres en arrière. Si l’on voyage en famille, on voudra sans doute que les parents et les enfants aient chacun leur espace. Bref, il faut savoir ce que l’on veut. »


Michelle Cantin et Guylain Noël de Formation Nautique Québec.
Michelle Cantin et Guylain Noël de Formation Nautique Québec.

Parmi les autres points à considérer, M. Leblanc mentionne la force du moteur, puisque les gens ne pourront uniquement se fier sur le vent et les courants pour avancer. Un moteur trop petit pour la grosseur de l’embarcation pourra empêcher un bateau de remonter le fleuve. Le skipper suggère aussi de porter attention au type de revêtement : « Le bois, par exemple, c’est bien beau, mais avant que la personne achète son bateau, je lui demande : “Est-ce que vous achetez du travail ou un bateau pour aller sur l’eau ?” Trop de temps à préparer, c’est moins de temps pour naviguer. »


Et le prix ?


Le prix , on s’en doute, varie énormément d’un voilier à l’autre. Par exemple, « un voilier d’entrée de gamme Beneteau de 31 pieds, comprenant tous les équipements (toiles, préparation, amarres, électronique, ceintures…) coûte environ 150 000 $ », affirme M. Prieur de Marina Gosselin. Mais si le budget est illimité, il sera aussi possible de se procurer l’un des voiliers préférés de Georges Leblanc, un Wally de plus de 70 pieds, au coût de 3 millions de dollars et plus. Ou encore, à un coût plus « raisonnable » de 900 000 $, un voilier de 58 pieds. « Toutefois, l’engouement est surtout pour les bateaux de 40 pieds et plus, qui se détaillent à environ 250 000 $ », reconnaît M. Prieur.


Une chose est certaine : tous s‘entendent pour dire que, si le budget le permet, un voilier plus gros qu’un modèle d’entrée de gamme devrait être privilégié. « Certaines personnes achètent un bateau plus petit en croyant qu’il sera plus facile à naviguer, mais c’est souvent le contraire qui se produit, reprend M. Prieur. Un bateau plus gros pardonne davantage et ses équipements sont plus poussés et efficaces. » Et qu’on se le dise en toute franchise, « le voilier est le moyen le plus coûteux de se déplacer rapidement du point A au point B ! », conclut Georges Leblanc.


Absolument fascinant, que ce monde de la voile. Moi qui étais un néophyte sur le sujet (je le suis d’ailleurs toujours), je viens d’apprendre, en quelques heures, les principes de base de ce magnifique moyen de transport. J’espère que vous en avez appris tout autant. Et, juste au cas où vous feriez le saut du côté de la voile, bonne navigation !



Trois destinations pour monsieur et madame Tout-le-monde, selon Alain Prieur :



  • 1. Lac Champlain

  • 2. Mille-Îles

  • 3. Lac Memphrémagog





Sur le fleuve Saint-Laurent : trois destinations, trois niveaux de difficulté selon Michelle Cantin :



  • 1. Québec - Lévis (débutant)

  • 2. Saint-Jean-Port-Joli, direction Tadoussac (intermédiaire)

  • 3. Golf du Saint-Laurent/Atlantique/Îles-de-la-Madeleine (expert)






Bonne chance, Georges !



Le skipper Georges Leblanc
Le skipper Georges Leblanc

Georges Leblanc, le célèbre skipper québécois, amorcera, le 22 juillet prochain, la cinquième traversée Québec–Saint-Malo. Cet homme, qui a parcouru plus de 230 000 milles nautiques (c’est deux fois le tour de la terre), dont 50 000 milles en solo, n’en est évidemment pas à ses premières armes en matière de nautisme. Avec 11 autres membres d’équipage, il traversera l’Atlantique à bord d’un superbe voilier Volvo Ocean Race de 65 pieds. Vous pourrez suivre ses récits pendant toute la traversée (d’une durée d’environ 13 jours) dans le Journal de Québec. Le skipper tient d’ailleurs à remercier ses principaux commanditaires : Raymarine, Espace maxillo-facial et l’Association Maritime du Québec (AMQ).




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