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Les charmes de la Côte-d’Or

22 août 2023 | Jean Chouzenoux, correspondant européen

Les charmes de la Côte-d’Or
Sur la photo : Le Clos Vougeot dans toute sa splendeur.

Il y avait bien 7 ou 8 ans que je n’étais pas retournée en Bourgogne. Une trop longue trêve pour le passionné que je suis. L’occasion, cette fois, était belle d'arpenter la Côte-d’Or avec mon fils. Sachant cela, quelques amis niçois avec qui je partage les honneurs du bien boire et du bien manger ont voulu sauter dans notre caravane. D’ailleurs, comme le disait je ne sais qui, ne me raconte pas le vin, fais-le moi rencontrer !




La joyeuse bande des huit devant la célèbre enseigne du Clos de Tart : Jean et Alex Chouzenoux, Marlène Nourcy, François Chouzenoux, Gabriella Romanescu, Eva Godfrin, Jan Arin et Philippe Labergère.



D’abord les musées



Quand on foule le sol bourguignon pour la première fois, un classique s’impose avant la tournée des vignobles : la visite des Hospices de Beaune. Cet ancien hôpital à l’architecture emblématique érigé au XVie siècle par le chancelier des ducs de Bourgogne, Nicolas Rolin, et son épouse, Guigone de Salins, est aujourd’hui le siège de la vente de vins aux enchères la plus célèbre du monde.


Les Hospices de Beaune



En effet, chaque année, la troisième fin de semaine de novembre, lors de la grande fête bachique baptisée les Trois Glorieuses, un encan haut en couleurs se tient dans l’immense salle située juste en face, au cours duquel les Hospices, qui sont aussi propriétaire de 60 hectares de vignes, soumettent leur production aux acquéreurs potentiels de toute la planète vin.

Dans l’après-midi qui a suivi, nous sommes allés visiter la toute nouvelle Cité des climats et vins de Bourgogne. La mission de faire connaître les mystères et vertus de la Bourgogne est fort louable, les installations didactiques tout à fait pertinentes, mais disons que cela a besoin de rodage. Le personnel peut vulgariser l’art de la vigne devant le simple amateur, mais le connaisseur moindrement averti restera sur sa faim.

Domaine Gavignet, la Route des Grands Crus et le Domaine Michelot



Le lendemain, sous les bons soins de notre chauffeur Philippe, la joyeuse bande s’est dirigée vers Nuits St-Georges où nous étions attendus par Phillipe Gavignet et sa charmante fille Elodie pour la visite des caves.

La propriété familiale depuis cinq générations possède 14 hectares de vignes regroupées sous 16 appellations. La lutte raisonnée passionne nos hôtes qui recherchent avant tout l’authenticité du terroir pour chacune de leurs parcelles. J’ai souvent eu l’occasion de déguster les Nuits St-Georges blancs et rouges de Gavignet et l’expérience est toujours mémorable. Bâtis en tout respect des maîtres cépages que sont le chardonnay et le pinot noir, ces vins possèdent une richesse olfactive et gustative exceptionnelle avec un potentiel de garde remarquable. M. Gavignet était fier de nous annoncer qu’il avait percé le marché du Québec, soyez aux aguets !

Vint ensuite la Master Class…comme disent les Français. Mes amis avides de connaissances, curieux de fouler le terroir bourguignon, de comprendre un peu mieux le principe des appellations, de voir de visu les domaines emblématiques de la Côte-d’Or, de prendre quelques clichés devant les propriétés aux noms prestigieux, je me suis alors improvisé professeur émérite, rien de moins !

Nous avons quitté Nuits en empruntant la Route des Grands Crus qui serpente à travers une mer de vignes verdoyante en ce mois de juillet caniculaire. Premier arrêt et c’est du sérieux, à Vosne-Romanée devant la Romanée-Conti. Incroyable d’arriver devant le célébrissime vignoble, d’y garer la voiture et de faire quelques pas devant ou sur le muret qui ceint les 1,8 hectare de vignes. Jouxtant le côté nord, ce sont les ceps de Richebourg qui s’exposent au soleil.


Les vignes de Richebourg à Vosne-Romanée



Suivent un arrêt incontournable au Clos Vougeot, un passage devant Georges Roumier à Chambolle-Musigny et la fin du pèlerinage au Clos de Tart à Morey St-Denis avant de rebrousser chemin vers Meursault.


Le chai du Domaine Michelot à Meursault



Au Domaine Michelot, c’est mon bon ami Jean-François Mestre qui nous accueille pour une tournée qui marquera l’esprit des joyeux convives. Dans la cour, le soleil est éblouissant. Par conséquent, quand nous pénétrons à l’intérieur du nouveau chai, nos yeux ont du mal à s‘habituer à la pénombre ambiante. Or, quand Jean-François allume la lumière, nous sommes saisis par la beauté et l’élégance du lieu. D’immenses jarres en grès, des barriques de chênes et d’imposants globes de verre (Wine globe !) se côtoient et offrent un écrin somptueux au vin qui ronronne avant sa mise en bouteille. Lors de l’assemblage c’est un savant mélange des jus issus des trois types de contenants qui est concocté dans le but ultime de préserver au vin de Meursault un maximum de fraîcheur en tout respect de la richesse et de l’authenticité du terroir. Ce qui s’avérât bien concrètement lors de la dégustation qui suivi.

Enfin, ce court et intense périple allait se terminer autour d’un immense et festif BBQ alors que la France célébrait son anniversaire et que des feux d’artifices étaient lancés depuis la place de Meursault entre la mairie et l’église au célèbre clocher devenu le véritable emblème du village.



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