Quoi de neuf sous le soleil dans le monde de la chirurgie esthétique ? Beaucoup de praticiens diront que leur discipline n’a jamais été aussi démocratisée, que les gens en parlent de plus en plus ouvertement et qu’ils y ont plus librement recours. Davantage d’hommes qu’avant ? Ils seraient encore en minorité. Parallèlement, on assiste à l’émergence de techniques moins invasives qui remplacent bistouri et laser, telles que les injections ou l’élimination de cellules graisseuses par le froid appelée cryolipolyse. Bref tour de table en compagnie de deux spécialistes, les Drs Céline Roberge et Félix-André Têtu.
La Dre Céline Roberge pratique en chirurgie plastique réparatrice en milieu hospitalier — surtout en oncologie — ainsi qu’en esthétique en clinique privée. Évaluant d’entrée de jeu à moins de 5 % sa clientèle masculine, la chirurgienne observe chez la grande majorité des femmes qui lui font confiance un plus grand sérieux dans la démarche, une volonté de retourner quelques années en arrière sans exiger une image redessinée, à l’opposé des préjugés de superficialité longtemps associés à la plastie. Même que selon elle, cette tendance serait plus présente à Québec qu’ailleurs en Amérique du Nord. En tête de ses interventions figure l’augmentation mammaire, suivie de la réduction abdominale (lipectomie). Les hommes la consultent avant tout pour leurs
paupières, leur
tour de taille, y compris les « poignées d’amour », ainsi que la correction de la gynécomastie, soit le développement de
tissu adipeux à la poitrine. « Avec eux, tout est dans la modération, rappelle la Dre Roberge, car des visages trop lisses artificiels leur conviennent moins. » Cela dit, sa clinique propose maintenant la technologie révolutionnaire
CoolSculpting®, qui élimine par le froid la graisse superflue dans des zones localisées (
voir l’article sur le sujet). « Depuis que j’ai cet appareil, j’ai recruté une nouvelle clientèle qui hésitait devant la lipoaspiration, précise-t-elle. C’est efficace, moins coûteux, rapide et sans convalescence ou arrêt de travail. Comme quoi on n’arrête pas le progrès ! »Pratiquant son art depuis 36 ans (il était déjà chirurgien à 26 ans !), Félix-André Têtu convient, lui aussi, que les gens se sentent plus à l’aise avec la chirurgie esthétique. Ce qui a changé ? « Nos connaissances plus étendues, notamment sur l’anatomie du visage et les mouvements tissulaires, permettent de mieux prévoir l’impact futur de nos interventions. L’apparition des substances de comblement, tel l’acide hyaluronique, représente un complément intéressant. » Il observe lui aussi que les hommes ne sont pas beaucoup plus nombreux, leur proportion ne dépassant pas 20 % dans son cabinet, et qu’ils consultent surtout pour les paupières, le
lissage du visage et du cou, la
lipoaspiration des flancs et de l’abdomen, ainsi que pour la
cure de gynécomastie. Ce phénomène qui touche parfois temporairement les adolescents est aussi constaté chez les consommateurs de stéroïdes et de testostérone. Félix-André Têtu privilégie les chirurgies du visage (la moitié de sa clientèle), mais sa longue expérience
en reconstruction mammaire génère encore nombre de références en cette matière. Et à contre-courant d’une tendance au sein de la relève, il pratique toujours la
rhinoplastie. Du nouveau ? « Dans les récents congrès auxquels j’ai assisté, on a beaucoup parlé de la technique consistant à réinjecter chez un patient de la graisse prélevée ailleurs dans son corps ». L’harmonie dans le résultat, voilà ce que le Dr Têtu recherche avant tout. « Sentir si je suis utile à la personne, bien cerner ses motivations et ses attentes ainsi que mes chances de réussite. Dire non à quelqu’un prend souvent autant de temps qu’à lui expliquer comment je vais l’opérer. » Vous êtes invité à lire un profil d’affaires complet sur la
pratique du Dr Têtu.