La montée de l’IA dans nos entreprises m’est apparue dans toute son acuité lorsque nous avons installé chez Focus TDL un programme de gestion à l’interne. Je me suis posé bien des questions en constatant que ce qu’un gestionnaire pouvait accomplir en une semaine était expédié en une heure à peine par la machine, et sans erreur. Oui, nous sommes rendus là. Qu’arrivera-t-il à l’humain qui effectuait ces tâches auparavant ? Du jour au lendemain, il risque de se voir déqualifié, même comme gestionnaire. Bref, l’ampleur du phénomène nous force à une réflexion probablement sans précédent dans le fonctionnement de nos organisations, car au-delà de la technologie, c’est à un changement de paradigme auquel nous sommes appelés.
Face à cette concurrence numérique, je pense qu’il convient de voir le phénomène, non pas comme une menace, mais comme un moyen d’accroître la productivité, une occasion de libérer nos employés de tâches automatisables afin d’exploiter différemment leurs talents. Dans cette transition, une vision à long terme est de mise. Les pistes de solution ? Promouvoir la formation continue et la requalification, évaluer l’impact éthique et social de l’IA, redéfinir les rôles, et prôner la transparence et la collaboration. Préférer la proactivité en utilisant justement l’intelligence artificielle pour évaluer les compétences existantes et identifier les lacunes futures. Le numérique devient ainsi complémentaire de l’humain, ce qui rendra nos organisations plus flexibles et innovantes, et nos ressources humaines plus épanouies et mieux outillées pour demain.
Un exercice de requalification du personnel est au cœur de la démarche. Il s’agit d’identifier les compétences des employés qui risquent d’être déqualifiées ainsi que celles qui seront nécessaires à l’avenir, ce qui se traduit par des formations adaptées à leur rôle et leurs aspirations professionnelles, en encourageant la polyvalence et la mobilité interne. L’implication des membres de l’équipe dans l’intégration de l’IA est une clé maîtresse pour qu’ils en deviennent des utilisateurs et non des victimes passives. Autre élément important de cette refonte, il s’agit de renforcer les compétences humaines non numérisables, telles que le leadership, la créativité, l’empathie, la gestion du changement et, dans la foulée, l’adaptabilité et l’innovation. Enfin, un suivi adéquat de l’évolution de la démarche est incontournable pour s’ajuster en cours de route.
Il me vient un flash : nous pourrions résumer cette approche proactive en accordant à l’acronyme IA une autre interprétation : Innovation-Adaptation !