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Mes meilleures grandes bouteilles

28 février 2013| Jean-Sébastien Delisle

Mes meilleures grandes bouteilles

Je me permets, par l’entremise de cette chronique, de vous entretenir sur les très grands vins offerts à la SAQ. Je vous avertis tout de suite : les quantités de ces fioles inestimables sont extrêmement limitées, les prix sont élevés, mais la splendeur et la majesté sont au rendez-vous.

On s’attaque ici aux plus grands vins,

des vins de longue garde, mais qui, déjà,

montrent leur extraordinaire potentiel.

On ne peut commencer cette quête du

parangon, de la quintessence, ailleurs

qu’à Bordeaux… Le dernier arrivé dans la

cour des Premiers Grands Crus classés,

le Château Mouton Rothschild, n’a pas

besoin qu’on le présente… ou peut-être

si peu ! Sous l’égide de Philippe Dalhuin

depuis 2004, le domaine continue sa

quête de l’excellence, avec encore plus

de flamboyance et de panache !

Rappelez-vous que je vous ai déjà

mentionné que les vins ressemblent

aux vignerons qui les élaborent; il est

facile de comprendre que des cinq plus

grands châteaux bordelais, Mouton

soit le plus spectaculaire, sans doute

l’héritage légué par le baron Philippe

lui-même et entretenu avec soin par sa

fille Philippine. Des derniers millésimes

que j’ai eu la chance – il faut le dire – de

déguster, mes meilleurs souvenirs sont

sur 2005 et 2006. Il en reste quelques

fioles à la SAQ, respectivement à 965 $ et

865 $. Les amateurs du « style Mouton »

seront charmés par le 2005, un millésime

encensé par tous, solaire et expressif.

Bien servie par la trame d’un cabernet

sauvignon bien mûr sur ce millésime,

la bouche est ample et exotique, avec

encore beaucoup d’effluves nobles de

torréfaction et une trame tannique d’une

finesse inouïe. Un grand feu d’artifice, un

vin de grande classe, resplendissant de

cette personnalité qu’ont seuls les plus

grands vins. Une garde annoncée d’une

vingtaine d’années sans prendre une seule

ride ! Mais attention ! Les millésimes

oubliés, ceux dans l’ombre des nombreux

« millésimes du siècle » à Bordeaux, sont

à surveiller. Je pense à 2001 par rapport

à 2000, à 2006

comparativement

à 2005, et à 2010 en

comparaison de 2009.


De l’avis général des

professionnels, sur

ce « petit » millésime

2006, le Château

Mouton Rothschild

est LA référence

bordelaise. Même

que le gourou Robert

Parker lui a attribué

une note supérieure

à 2005 ! Un peu

plus classique, plus

caressant qu’opulent,

ce vin se présente de

manière plus serrée

que son prédécesseur,

mais il ne déroge pas

de ce style épicé et

exotique qui fait la

marque du domaine.

C’est très grand.


Il y a aussi ce bordeaux plus secret, celui

des « vins de garage ». Cette expression

est née d’une initiative de produire

des vins en quantités minuscules dans

les années 1990, en apportant un soin

jaloux à toutes les étapes de production

et, surtout, en recherchant des raisins

très gorgés de soleil. On attribue au

propriétaire du Château Valandraud,Jean-Luc Thunevin, la paternité de cette

idée. Les vins construits de cette manière

sont puissants et pleins, comme si on

donnait une touche « nouveau-mondiste »

aux vieux terroirs. Et il en reste à la SAQ,

du Château Valandraud 2003, avec un

rabais de 88 $ (seulement 349 $).

Une aubaine pour un vin de cette

confidentialité. On a affaire à

du sérieux ici : un saint-émilion

en grande maturité, sur

une base de cabernet franc.

Chaude et suave, la bouche

ne manque toutefois pas de

fraîcheur et se profile avec

une texture chatoyante

et fine. Excellent et

rarissime !

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