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Une si belle mélodie de Noël

9 Décembre 2024| Jean-Marie Lebel, historien

Une si belle mélodie de Noël

Illustration de Louison Pronovost

Il faut reconnaître que le chat Ferdinand avait plutôt mauvaise réputation dans nos rues du Vieux-Québec. On le soupçonnait en effet d’être mêlé à plusieurs larcins. Monsieur Gagnon, qui avait la générosité de l’abriter et de lui fournir des victuailles, avait de plus en plus de peine à le défendre.

D’aussi loin que je pouvais me souvenir, ce brave monsieur Gagnon avait toujours été notre organiste à la basilique. Je n’oublierai jamais son dernier matin de Noël. Comme à l’accoutumée, il avait accompagné la chorale interprétant nos chers vieux cantiques. Et, à la fin de la messe, nous attendions sa tonitruante improvisation qui ferait trembler les grandes orgues.

Quelle ne fut pas notre surprise d’entendre une tendre improvisation tout enjouée avec ses sauteries et ses gamineries. Des gens prétendirent que, monsieur Gagnon ayant subi un malaise et ses doigts s’étant engourdis, c’est le chat Ferdinand qui avait pris la relève avec ses trépignantes petites pattes. Cela est-il possible ? Ce que je sais toutefois avec certitude, c’est que des étoiles brillèrent dans les yeux des enfants, des grands comme des petits. Et on m’a raconté que durant l’après-midi, des enfants frappèrent à la porte de monsieur Gagnon afin de donner des petits cadeaux à Ferdinand, qui paraissait bien étonné de recevoir tout d’un coup tant d’affection, lui qui s’était probablement reproché d’avoir commis un autre mauvais coup…

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