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Bergen, la délicieuse

25 février 2013| Louise Bilodeau

Bergen, la délicieuse

On va en Norvège d’abord pour s’offrir un grand bol

d’air dans ses fjords, où s’ancrent de mignons villages de

pêcheurs et des villes parfois millénaires. Bergen est de

celles-là, et mérite qu’on s’y attarde quelques jours tant

elle réjouit les yeux, l’âme et le palais .

Direction le mont Floyen, que l’on gravit en serpentant

un lacis de ruelles escarpées, bordées de maisons en

bois, aux fenêtres ourlées de motifs scandinaves.

L’air embaume la rose, une fleur dont les Berguénois

raffolent. Un dernier raidillon à travers bois, et voilà nos

efforts récompensés par la vue de l’une des plus belles

villes de Scandinavie et les îles qui la protègent des

assauts de la mer du Nord. On peut aussi s’y rendre en

funiculaire et redescendre à pied. Moins épique, mais

tout aussi joli.

Les ruelles embaument les roses
Les ruelles embaument les roses


La faim nous mène au pittoresque marché aux

poissons. Les étals installés sur les quais, toujours

animés, proposent un peu de tout. Des pattes de

crabes géants fraîchement sorties de la mer de Barents

voisinent les tricots scandinaves, du saumon fumé

et les bois de renne. Dans une ambiance joyeuse, on

s’attable devant une assiette de fruits de mer ou on

avale à la sauvette une cuillerée de caviar, offerte par un

poissonnier souriant, ainsi qu’un sandwich débordant

de crevettes du fjord.

Délicieux rappel que, déjà, au XIVe siècle, Bergen vivait

de la morue. Le souvenir des puissants marchands de

la ligue hanséatique, qui ont dominé pendant près de

300 ans ce commerce en mer du Nord et en Baltique,

hante encore les quais de Bryggen. Inscrits au

patrimoine mondial de l’UNESCO, les anciens entrepôts

aux façades colorées évoquent ce passé. Le plus vieux

de ces bâtiments est aujourd’hui un musée. Il faut voir

les caissons dans lesquels les employés dormaient,

couchés sur du varech, et imaginer la rudesse de leur

univers. Ce qui n’a pas empêché l’un d’eux de peindre un

magnifique tableau représentant les quais au temps

des grands voiliers.

Les entrepôts de la Hanse inscrits au patrimoine de l’UNESCO
Les entrepôts de la Hanse inscrits au patrimoine de l’UNESCO


Au cours du XXe siècle, Bergen abandonne son titre

de capitale de la morue et devient une ville culturelle,

laissant fleurir les musées sur ses collines, pour notre

grand plaisir.

Dans un quartier parsemé de maisons aux

teintes pastel, le Musée de l’université de

Bergen présente, entre autres, des objets d’art

populaire, dont des coffres anciens peints aux

motifs de fleurs, de chevaux ou de licornes.

Adorable !

Fontaine du parc Lille Lungegardsvann
Fontaine du parc Lille Lungegardsvann


Autre coup de coeur : le violon du virtuose et

séducteur notoire Ole Bull, enfant de Bergen,

et sujet de fierté nationale. Ce précieux

Gasparo de Salo doit son surnom de Mona Lisa

des violons, rien de moins, à sa volute sculptée

d’une émouvante tête de garçon aux cheveux

bouclés. Le Musée des arts décoratifs lui sert

d’écrin. On peut aussi y admirer la plus riche

collection privée d’objets chinois hors Chine.

Le Musée des beaux-arts de Bergen occupe trois

pavillons qui longent un parc planté de tilleuls,

d’un kiosque à musique et de fontaines.

L’église en bois debout de Fantoft dans les environs de Bergen
L’église en bois debout de Fantoft dans les environs de Bergen


Celui consacré à l’art contemporain double

le plaisir en hébergeant le Smakverket, resto

prisé d’une belle et blonde jeunesse. Après

un exceptionnel café aux arômes de chocolat

noir et de petits fruits, et un jus de pomme fraîchement pressé, nous voilà prêts pour

la visite de l’adorable palazzetto voisin, le

musée Rasmus Meyer.


Celui-ci abrite la collection de peintures

norvégiennes des XIX et XXe siècles

rassemblée par le grand critique d’art

éponyme, mort en 1916. Un bijou de musée

dont les tableaux offrent un avant-goût des

paysages norvégiens. La salle la plus courue ?

Celle dédiée à Edvard Munch, peintre aussi

génial qu’angoissé, dont le pays fêtera

en 2013 le 150e anniversaire de naissance.

Munch est la nouvelle star des musées. On

court à Oslo voir son tableau iconique Le cri,

comme on court à Paris voir La Joconde.

En fin d’après-midi, quel plaisir de se fondre

parmi les Norvégiens en s’attablant à une

terrasse du quartier du Théâtre, loin des

hordes de touristes. Histoire de plonger ses

papilles dans la mer du Nord, on commande

la soupe traditionnelle de poisson. La

meilleure au nord du 59e parallèle, parole de

Berguénois

PHOTOS : LOUISE BILODEAU

Où manger :

  • Bryggen Tracteursted, situé sur les quais. Le poisson y est absolument parfait.
  • Pingvinen, pour l’ambiance, les plats à prix doux et la bière artisanale Sogne.
  • Zupperia, pour la

soupe de poisson.

Où loger :

  • Thon hotel, situé dans le quartier de Bryggen. Demandez une

chambre avec vue sur les

quais.

Guides :

  • www.bergencityguides.no (demandez Jim Paton)
  • Guides papier : Guide Voir, Le Routard et le Lonely planet.

Liens utiles

  • www.visitbergen.com
  • www.visitnorway.com
  • www.hurtigruten.com

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