Reconnue pour son approche humaine et pour ses services de proximité qui contribuent à créer des liens de confiance avec ses patients, l’entreprise amorce un nouveau chapitre de son existence. À la suite du départ à la retraite de Josée Brassard et pour marquer l’entrée de Raphaëlle et d’Alex- Ann dans l’actionnariat, Bérubé Brassard audioprothésistes devient Bérubé audioprothésistes. Cette relève familiale est bien sûr accueillie avec enthousiasme.
« J’ai longtemps rêvé que mes filles suivent mes traces, sans toutefois les pousser. Je leur disais toujours que j’avais une belle profession, avec un côté très humain et en même temps un volet entrepreneurial. Ma mère est sourde profonde depuis l’âge de cinq ans après avoir contracté une méningite. C’est quelque chose qui m’interpellait de pouvoir l’aider à entendre et je crois que ça a aussi été une source de motivation pour mes filles », relate Joël Bérubé.
UNE HISTOIRE DE FAMILLE
L’entreprise représente d’ailleurs une véritable histoire de famille. Non seulement Raphaëlle et Alex-Ann ont rejoint leur père dans le métier et l’actionnariat, mais le neveu et filleul de M. Bérubé, Samuel Drouin, également audioprothésiste, dirige la clinique de Saint-Georges à titre de propriétaire franchisé. L’épouse de Samuel – qui est la meilleure amie d’études de Raphaëlle et qui les a présentés l’un à l’autre – a elle aussi embrassé la profession et y travaille.
« Bérubé audioprothésistes compte actuellement six cliniques – Lebourgneuf, Sainte-Foy, QG Sainte-Foy, Lévis, Loretteville et Saint-Georges – et nous avons des visées d’expansion à Beauport. Mon petit-cousin – oui, oui, un autre audioprothésiste ! – serait lié à la nouvelle adresse. À cela, j’ajouterais que mon épouse fait aussi partie de cette belle aventure comme directrice des ressources humaines. Elle est beaucoup impliquée dans l’entreprise. »
DES VALEURS BIEN ANCRÉES
Le 30e anniversaire du fleuron en santé auditive s’accompagne d’une identité visuelle qui a été revue pour dégager une image plus contemporaine et colorée. Celle-ci s’arrime avec le dynamisme de l’équipe en place, composée de 35 employés. Joël Bérubé mise sur des valeurs familiales empreintes de respect, d’accessibilité, de bienveillance et d’écoute qui ont fait la renommée de l’entreprise. Pour lui, ceux qui consultent sont des patients, et non des clients.
« Même si l’entreprise a grandi au fil des ans, notre approche est demeurée professionnelle et dévouée, dit-il. Notre expertise et notre passion nous permettent de redonner le plaisir de l’audition aux gens. Autant nous sommes proches de nos patients, autant nous le sommes de notre personnel. Fait intéressant : nous avons des employés dont les enfants ont travaillé comme adjoints et qui font leur cours comme audioprothésistes; ils arrivent l’an prochain ! »
UNE PRISE EN CHARGE COMPLÈTE
Chez Bérubé audioprothésistes, tous les patients sont complètement pris en charge par un professionnel qui les accompagne dans l’ensemble du processus. Bien au fait du dossier, cette personne devient une référence en créant un lien de confiance. « C’est très gratifiant d’aider les gens à améliorer leur qualité de vie. Malheureusement, il s’écoule en moyenne sept ans avant qu’une personne décide de passer à l’action », commente l’audioprothésiste.
Pour Joël Bérubé et son équipe, offrir un service rapide et efficace tient à la possibilité, pour le patient, de réaliser tout le processus sous un même toit. Grâce à la collaboration qui s’est établie avec les audiologistes de la Clinique MultiSens et des médecins otorhinolaryngologistes (ORL), cette formule accélère beaucoup le cheminement du dépistage au diagnostic, jusqu’au choix de l’appareil.
DISCRÉTION, CONFORT ET TECHNOLOGIE
Avec le vieillissement de la population, les audioprothésistes répondent à un besoin qui ne cesse de croître. Déjà, au départ, une personne sur dix, tous âges confondus, éprouve des problèmes d’audition. À partir de 50 ans, c’est une sur neuf, à 65 ans, une sur trois et à 75 ans, un individu sur deux est malentendant. La prothèse auditive a longtemps été mal aimée – plus que la lunette –, mais aujourd’hui, une surdité se remarque davantage qu’un appareil.
« De la même façon qu’une lunette est esthétique, la prothèse auditive peut maintenant être très discrète. Il est plutôt rare qu’on ne puisse pas bien la dissimuler, mentionne M. Bérubé. Le confort est là aussi, tout comme la technologie. Auparavant, l’ajustement se faisait avec deux petites vis. De nos jours, on se connecte sans fil à l’ordinateur et on utilise l’intelligence artificielle. Et si le patient ne veut pas avoir à remplacer les piles, il en existe des rechargeables. »
PLUSIEURS BÉNÉFICES
Même s’il considère que les gens attendent encore trop avant de prendre rendez-vous pour un dépistage auditif – le service est offert gratuitement dans les six cliniques –, Joël Bérubé constate, en 35 ans de carrière, une plus grande sensibilisation qui se traduit par certains progrès. À l’instar d’autres professionnels de la santé, l’audioprothésiste quitte parfois aussi, valise à la main, pour effectuer des journées de dépistage dans des résidences pour aînés.
Il faut savoir que la perte auditive est associée à une accélération de 30 à 40 % du déclin cognitif et à une augmentation de 24 % du risque de troubles cognitifs, comparativement à une fonction auditive normale. « Il est prouvé qu’une personne appareillée est plus stimulée par ce qui se passe autour d’elle et présente moins de risque de dégénérescence cognitive prématurée. Quelqu’un qui entend mal a tendance à s’isoler », accrédite l’audioprothésiste.
M. Bérubé précise en outre que la prothèse auditive peut aider à masquer les acouphènes. La majorité des gens ayant un problème auditif devrait bénéficier de deux prothèses auditives. Il ajoute que la durée de vie d’un appareil est d’environ cinq ans. Des avancées technologiques en matière de prothèses auditives peuvent maintenant mieux faire comprendre les gens en milieux bruyants. C'est-à-dire que l'appareil est capable de distinguer, en partie, la parole du bruit. Selon le type de prothèse choisi, le coût unitaire peut varier de près de 1500 à quelques milliers de dollars. Des crédits d’impôt remboursables sont disponibles.
REDONNER AU SUIVANT
Parce qu’il s’estime choyé par la vie, Joël Bérubé se fait un devoir de redonner au suivant. Pendant 11 ans, il a agi comme président d’honneur de la classique de golf de la Fondation Sourdine pour l’École oraliste de Québec. Il a également donné de son temps à l’Association des personnes avec une déficience de l’audition en réalisant des missions d’une journée lors desquelles il a appareillé des personnes moins nanties avec des prothèses récupérées.
« Pour le reste, je parle encore de ma profession avec passion, conclut l’audioprothésiste. Je souhaite qu’avec l’arrivée de mes deux filles comme associées, nous consoliderons une vision d’avenir pour l’entreprise, l’une ayant hérité de mon côté humain, et l’autre étant plus business. J’aimerais qu’il y ait une pérennité à tout ce qui a été bâti, et pourquoi pas une troisième génération ? J’ai quatre petits-enfants et je rêve qu’ils prennent la relève. »
« Je souhaite qu’avec l’arrivée de mes deux filles comme associées, nous consoliderons une vision d’avenir pour l’entreprise, l’une ayant hérité de mon côté humain, et l’autre étant plus business. »
– Joël Bérubé
PROMOUVOIR LA PROFESSION
À l’échelle de la province, les audioprothésistes sont encore peu nombreux – environ 550. Au Québec, le programme de DEC spécialisé en audioprothèse est offert dans deux cégeps, le Collège de Rosemont et le Cégep de La Pocatière. En plus de s’être donné pour mission de redonner le plaisir de l’audition, Joël Bérubé s’emploie aussi à promouvoir la profession. « Il n’y a pas beaucoup d’audioprothésistes et pourtant, c’est une très belle profession, avec un excellent taux de placement, un horaire de travail qui est intéressant et un bon revenu. »