Il faut savoir que le marché du travail est en pleine mutation. Avec le départ à la retraite des baby-boomers – et leur non-remplacement, compte tenu du contexte démographique –, nous nous dirigeons tout droit vers un manque criant de travailleurs spécialisés. Dans un environnement caractérisé par une pénurie de main-d’œuvre, laisser les travailleurs de 55 ans et plus sur la voie d’évitement représente donc une grave erreur.
À ceux qui prétendent que ceux-ci sont improductifs, qu’ils sont susceptibles de devenir malades ou de ne pas rester dans l’entreprise à long terme, je réponds que les gens dans la cinquantaine n’ont jamais été en si bonne forme. Je réponds également que les travailleurs des générations X ou Y changent d’emploi en moyenne aux deux ou trois ans et qu’ils risquent de partir bien avant leurs aînés, traditionnellement plus fidèles à l’entreprise qui les embauche.
Difficile de composer avec l’horaire d’un retraité ? Il faudra pourtant que les employeurs s’adaptent… et qu’ils prennent conscience qu’ils ont avantage à s’allier les 55 ans et plus dans le développement de leur relève. Bon nombre de ces travailleurs détiennent d’ailleurs tous les atouts nécessaires pour devenir d’excellents accompagnateurs pour les plus jeunes.
Et si l’essor de notre économie dépendait du maintien en emploi des baby-boomers ?
*Propos recueillis par Johanne Martin