Rares sont les Français qui utilisent à bon escient les locutions québécoises. Rendons hommage à l’auteure Diane Ducret, qui a bien saisi nos contorsions langagières dans son dernier roman intitulé L’homme idéal existe. Il est Québécois, un opus au titre accrocheur qui a le mérite de valoriser la parlure québécoise sans condescendance.
Ce roman, publié aux éditions Albin Michel, raconte les aventures d’une Française trentenaire qui s’amourache d’un artiste-peintre québécois. Elle fait fi de sa peur de l’avion et survole l’Atlantique pour mettre à l’épreuve sa passion naissante. Le lecteur s’esclaffe quand la Parisienne se pâme pour son « caribou des neiges » qui lui assène des « Tu branles dans le manche », « Peux-tu ouvrir la valise de mon char ? », « Je capote ben raide sur toi », « T’es trop chaude pour conduire », « T’as-tu soif ? » ou encore « Attache ta tuque avec de la broche ! ».
Diane Ducret est diplômée d’histoire de la philosophie, rédige des ouvrages sérieux et collabore à de prestigieuses émissions culturelles. Quelle mouche a piqué l’auteure franco-belge afin qu’elle verse dans l’humour ? « C’est justement à cause de ma venue au Québec, l’an dernier, pour la promotion d’un autre livre. J’ai eu le droit à la totale : soirée dans un chalet au fond des bois dans le Bas-du-Fleuve, par moins 20 degrés Celsius, sans électricité, entourée de gens dont j’arrivais à peine à saisir le sens des propos. Mais j’ai été conquise par la franchise des rapports et la relation directe homme-femme. Je me suis sentie libérée d’un poids, car on se prend trop au sérieux en France et le jeu de la séduction y est plutôt stratégique. »
L’homme idéal existe. Il est Québécois… et je le savais !