Inutile de se le cacher, les deux dernières années ont été une véritable traversée du désert pour à peu près tout le monde, et pire encore pour ceux et celles qui évoluaient à ce moment dans les secteurs où les contacts humains étaient leur raison d’être. J’ai dans mon entourage élargi trois personnes qui sont allées jusqu’à s’enlever la vie tellement elles ne voyaient plus de solution à leur détresse. Et pendant que s’installait progressivement un climat de méfiance et de peur, un fossé s’élargissait entre les pour et les contre dans la population, alimenté par les autorités et les médias.
Bref, après deux années de mauvaises nouvelles à la radio et à la télé, faut-il s’étonner de constater que ça chiale de plus en plus autour de nous ? Pas vraiment. Mais comme je le dis souvent, on peut bien critiquer à qui mieux mieux, pester contre les mesures ou la pandémie, mais au-delà de ça, que fait-on ? Se rouler en petite boule et pleurer sur son sort, ou se retrousser les manches ? Car il finira bien par y avoir un après-Covid.
Le printemps approche, et un vent de renouveau serait vraiment le bienvenu. Mais comme tout commence par soi, dit-on, comment puis-je remplacer le négativisme par une bonne bouffée de positif ? Plus facile à dire qu’à faire, diront plusieurs, surtout en ces temps de profonde morosité.
Mon conjoint et moi avons joué à un jeu : un élastique autour du poignet, nous tirions dessus chaque fois que nous exprimions une idée négative. À voir mon poignet, je n’aurais jamais cru que je critiquais autant dans une journée ! Je me suis donc mise à la recherche de petits bonheurs, de ceux qui ne coûtent rien, ou presque, mais qui sont différents de ceux d’avant. Alors que beaucoup de gens maugréent en pensant à ce qu’ils ont perdu, j’ai cherché ce que la pandémie m’avait apporté comme nouvelles façons de penser à moi. L’exemple le plus simple touche le télétravail, une réalité qui me déplaît souverainement. Me déplaisait, dois-je corriger, car j’y ai tout récemment trouvé des avantages plutôt que de me laisser envahir par la frustration. Ô bonheur, le télétravail me permet de marcher avec mon chien sur l’heure du midi, pause au grand air qui me fait le plus grand bien, ainsi qu’à mon animal préféré. Je peux aussi délaisser les tenues soignées de l’époque du bureau, du moment que je passe bien à l’écran, et la qualité de mon travail n’en souffre aucunement, évidemment. Simple changement de perception. Et quel précieux temps sauvé, jusqu’à une heure et demie chaque jour ! Je peux être devant l’écran quelques minutes après m’être levée, j’adapte mon horaire, et si j’ai envie de commencer plus tard ou de terminer plus tôt, allons-y ! Quitter le matin à 5 h 30 pour le bureau pour ne rentrer qu’en milieu de soirée, ça ne m’intéresse plus. Sans la Covid, je n’aurais jamais découvert ces petits bonheurs auxquels je m’attache rapidement, car cela fait du bien de penser à soi.
Avec le printemps qui approche, je nous souhaite à tous d’inverser le cours de la tendance qui prévaut en ce moment, soit chercher le positif au lieu de chialer à perpétuité. Apprendre à renaître à soi-même, en nous disant que cette épreuve collective aura servi à nous concentrer sur l’essentiel : notre humanité.