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Essai routier de la Cadillac XTS

31 janvier 2013| Frédéric Masse

Essai routier de la Cadillac XTS

DTS version 2.0 ?

Cadillac est finalement et entièrement entrée

dans l’ère de la modernité en abandonnant

un de ses derniers bastions de l’âge de pierre

qu’était la DTS pour la remplacer par la XTS.

On dit « remplacer », mais ce n’est pas tout à fait le cas, car Cadillac produira une berline

encore plus grande dans un avenir rapproché, qui sera véritablement son véhicule amiral.

Est-ce que la XTS se veut simplement une DTS adaptée à la sauce 2013 afin de séduire

un certain type de clientèle, ou le constructeur est-il véritablement allé ailleurs ? Voici la

réponse.

À l’intérieur

La première chose qui surprend lorsqu’on admire la XTS pour la toute première fois,

c’est sa taille. On est loin du gros bateau qu’était la DTS. Il faut dire qu’on ne pouvait

s’attendre à une largeur impressionnante, puisque la Cadillac partage la plateforme

allongée de l’Epsilon-II, de la nouvelle Malibu, des Buick Regal et LaCrosse, ainsi que

de la future Impala. Il s’agit donc aussi, à la base, d’un véhicule à traction que l’on peut

transformer en une traction intégrale en y ajoutant un peu d’oseille. Toutefois, sa

longueur et son empattement permettent de fournir beaucoup d’espace à l’intérieur.

Les lignes de la XTS sont également plus

modernes. Dans une perspective de

design mondial, où les Chinois dictent

la façon de faire pour certains véhicules

(c’est en partie le cas de la XTS), c’est

fort bien fait. Moderne, la partie avant

apporte du prestige à l’ensemble. Avec ses

roues de 19 pouces de série (ou 20 pouces

en option), je l’avoue, elle a une certaine

gueule. La partie arrière, à mon humble

avis, demeure néanmoins son point faible.

Mais ce sera probablement le coup de

coeur des anciens acheteurs, amateurs du

genre.

Dans l’habitacle, tout est très bien ficelé.

Mon véhicule d’essai était habillé de

matériaux de grande qualité, tant pour les

cuirs que pour tous les appliqués. Depuis

un moment, soit à partir de la dernière

génération de CTS, il faut dire que Cadillac

détient la recette dans le genre. Je ne suis

cependant pas convaincu concernant

le tableau de bord numérique, qui fait

davantage penser à un jeu vidéo qu’à une

voiture. Mais ce doit être mon côté old

timer…

Question d’espace, il ne s’agit pas

tant d’une DTS que d’une STS. Oui, il

y a suffisamment d’espace pour une

personne normalement constituée, mais

on est ailleurs. J’ai apprécié le confort

général du siège, dans lequel j’aurais

pu rouler longtemps sans me fatiguer.

À l’arrière, il y a amplement de place

pour les jambes et la tête; le confort est

au-dessus de la moyenne. Cela m’amène

d’ailleurs à penser que la XTS, comme

la Lincoln MKS, son concurrent direct,

servira probablement de limousine

dans un aéroport près de chez vous. Il

faut également souligner la qualité de

l’insonorisation, quasi impeccable.

En résumé, tout baigne en ce qui a trait

au confort, à l’insonorisation et à la

présentation, mais je dois vous prévenir :

armez-vous de patience avant d’utiliser

le système de contrôle des interactions

appelé CUE. Offert de série, ce système

s’inspire de celui des téléphones

intelligents et des tablettes, tels que le

iPhone et le iPad. L’idée est bonne. Mais

en pratique, elle crée des irritants. Non

pas que l’information soit mal disposée

ou pensée, c’est même plutôt bien fait. Le hic se situe plutôt dans la

manipulation, qui se fait à l’aide d’un

écran tactile terriblement compliqué. Les

boutons répondent mal ou pas du tout,

et on ne sait trop pourquoi. Je suis moimême

un fervent utilisateur de téléphone

intelligent et de tablette… et j’ai détesté !

J’imagine l’état d’esprit du néophyte :

après quelques sueurs, il apprendra

probablement très rapidement à se servir

des commandes vocales. Ceux et celles

qui désirent prendre le temps seront

toutefois récompensés et recevront un

iPad à l’achat d’une XTS. Ils pourront ainsi

se servir de l’application CUE afin de se

familiariser avec le système.


Dernière petite chose : les espaces de

rangement sont fort corrects dans la

XTS. Le coffre est grand et très profond.

Un conseil : ne laissez pas les objets

roulants à la traîne; vous aurez quelques

difficultés à aller les récupérer. Les sièges

de la banquette arrière sont également

rabattables.

Au volant

Quelle expérience différente ! Loin de moi

l’idée d’affirmer que la XTS est une voiture

de grande sensation. Mais c’est bien ainsi.

La direction jouit d’une bonne précision,

sans être incisive, tout en transmettant

une impression artificielle de conduite.

Dit de cette façon, ça semble être un

défaut, mais c’est un détail que devrait

apprécier la clientèle cible.

La suspension se veut conciliante, mais

est loin d’être rebondie. On est donc

loin, très loin du paquebot qu’était la

DTS. L’acheteur potentiel doit savoir

qu’il sentira les imperfections du pavé, mais tout reste sous contrôle.

La suspension magnétique offerte de

série par Cadillac accomplit, selon moi,

le travail parfait. Plus confortable que

sportive : en plein dans le mille. Mais

jamais la voiture, même en slalom, n’aura

de comportements routiers disgracieux,

comme le roulis excessif ou le tangage

outre mesure. Bon travail.

Pour ce qui est de la mécanique, vous

aurez droit à un V6 de 3,4 litres qui

développe 300 chevaux. Non, pas de V8, et

c’est une bonne chose. Entre vous et moi,

les accélérations et les reprises de la XTS

suffisent amplement, surtout si l’on tient

compte du comportement général. La

transmission automatique à six rapports

accomplit bien son travail en sollicitant le

moteur afin de nous assurer de demeurer

dans la plus grande zone de puissance

lorsqu’on en a besoin, tout en devenant

douce et conciliante lorsque non requise.

Je ne suis évidemment pas le client

ciblé par la XTS. Toutefois, dans le genre

« grande voiture confortable avec

beaucoup d’équipements de série » (cuir,

système stéréo Bose, CUE, climatisation

bizone et une panoplie d’éléments de

sécurité si l’on prend une version un peu

plus luxueuse), j’ai globalement apprécié

ma semaine au volant de la XTS. N’eût été

le système CUE, elle aurait obtenu une

note très élevée.

Fiche technique

  • Modèle essayé : Cadillac XTS
  • Prix de base : 48 995 $
  • Moteur et transmission : V6 de 3,4 litres
  • 300 chevaux à 2 324 à 6 800 tr/min
  • 264 lb-pi à 358 à 5 300 tr/min
  • transmission automatique 6 vitesses

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