Marianne De Angelis et sa sœur jumelle, Laurence, avaient seulement neuf ans lorsque leurs parents se sont lancés, en 1992, dans l’aventure du resto-pub L’ImMédia, à Cap-Rouge.
Déjà, les frites maison de leur père faisaient les délices des proches et amis. « Ma mère était alors esthéticienne à la maison, se souvient Marianne. Le petit resto de 24 places se trouvait à deux pas de chez nous, mon père aidait à la cuisine et ma mère voyait un peu à tout, en plus de faire beaucoup de préparation de recettes à la maison, car la cuisine était tellement petite au resto ! Elle s’occupait de nous après l’école, puis elle traversait aussitôt que les clients arrivaient. Pour un couple qui ne connaissait rien à la restauration, la marche était haute ! Ma mère avait toutefois déjà l’expérience du public étant donné son enfance passée derrière la caisse de l’épicerie tenue par ses parents, à Rosemont. Rapidement, chacun a dû quitter son emploi pour se consacrer entièrement à ce projet dont la popularité augmentait. Puis, dès 1996, le déménagement dans le local actuel a été nécessaire pour répondre à la demande. »
« Il faut être solide, savoir prendre des risques, faire preuve de patience et de lâcher-prise, et travailler fort. »
Trois années plus tard, il a fallu encore plus de détermination lorsque Louise De Angelis est devenue l’unique propriétaire de l’établissement. « Il faut être solide, savoir prendre des risques, faire preuve de patience et de lâcher-prise, et travailler fort, poursuit Marianne. Ma mère n’a pas compté les heures et en a fait des sacrifices pour être encore dans les affaires après plus d’un quart de siècle, surtout pendant les années où nous avons exploité un second commerce. Il fallait également une grande capacité d’adaptation, car la restauration a beaucoup évolué depuis nos débuts. Heureusement, outre notre incontournable smoked meat, notre soutien mutuel et inconditionnel mère-fille a assuré à L’ImMédia de durer, sans compter que ma sœur est toujours prête à mettre la main à la pâte au besoin, comme lorsque nous avons profité, ma mère et moi, d’un congé depuis longtemps mérité l’hiver dernier. Même ma nièce Lili s’est jointe à l’équipe, qui compte maintenant trois générations. Mais notre véritable source d’inspiration, c’est le contact avec nos clients et surtout la joie de constater qu’ils sont contents, qu’ils apprécient les plats que nous leur préparons. Beaucoup continuent à venir rencontrer Louise comme s’ils étaient chez elle. Je suis persuadée que cet esprit familial, les gens le ressentent lorsqu’ils franchissent notre porte. Durant mes heures de service, j’appelle toujours ma mère Maman, et les clients disent apprécier cette proximité. Pas étonnant qu’elle n’envisage pas la retraite... pas dans l’immédiat du moins ! »