Pour plusieurs constructeurs, les véhicules hybrides rechargeables (VHR) font partie de leur stratégie pour entamer l’incontournable transition énergétique. Dans la plupart des cas, ces véhicules ne brillent toutefois pas à l’enseigne de l’autonomie. Le Tonale s’en tire néanmoins honorablement, en procurant une autonomie d’une cinquantaine de kilomètres, selon les conditions de conduite et de météo. En comparaison, celle du Audi Q5 TFSI e, du Lincoln Corsair et du Lexus RZ 450e atteint respectivement 39, 45 et 60 kilomètres.
APPROCHE ITALIENNE
Joliment tourné, le Tonale se démarque par la présence de plusieurs éléments distinctifs, dont l’iconique calandre scudetto au centre des véhicules de la firme depuis les années 1930. Le design des blocs optiques composé de trois lumières entièrement à DEL devrait devenir la signature des futurs véhicules Alfa Romeo.
De bon goût, l’habitacle du Tonale se démarque par des sièges recouverts en Alcantara perforé, un tableau de bord rehaussé par des surpiqures rouges, ainsi que des éléments en aluminium. L’accès aux places avant se fait sans difficulté. Les sièges fournissent un bon confort et un excellent soutien, mais certains occupants de grande taille aimeraient profiter de quelques millimètres additionnels pour leurs jambes. À l’arrière, l’espace conviendra surtout aux personnes de plus petite taille. À bord, l’espace demeure compté.
Le conducteur arrive à se concocter assez facilement une bonne position de conduite. Mais l’appropriation de certains éléments peut devenir une source de contrariété. L’emplacement du bouton de démarrage sur le volant, à gauche, en est un bel exemple, tout comme les palettes de changement des vitesses sur le volant qui pourraient être un peu moins grandes. En revanche, la consultation du groupe d’instruments ne soulève aucune critique. Au centre de la planche de bord trône un écran tactile de 10,25 po dont l’expérience utilisateur est perturbée par certaines icones un peu petites, comme ceux servant à activer les sièges et le volant chauffants.
COMBINAISON EFFICACE
L’équipe d’ingénierie a utilisé un moteur à quatre cylindres de 1,3 L turbo pour entraîner les roues avant, ainsi qu’un moteur électrique de 90 kW alimenté par une batterie de 15,5 kWh pour activer les roues arrière. Ensemble, ils procurent une puissance de 285 chevaux. C’est surtout le couple énergique de 347 lb-pi qui retient l’attention. Le VUS ne manque pas de vivacité pour accomplir son ouvrage. La transition entre les modes électrique et thermique se fait discrètement, tout comme les changements entre les six rapports de la boîte automatique. Le mode de conduite e-Save permet de conserver la charge de la batterie pour plus tard ou de la recharger durant la conduite sur l’autoroute.
Lorsque le Tonale roule en mode électrique et que l’on appuie un peu trop vigoureusement sur l’accélérateur, le moteur à essence prend le contrôle. Et dès que la batterie approche de son état de charge minimal, le véhicule fonctionne comme un modèle hybride. Alfa Romeo propose également une version à essence équipée d’un moteur à quatre cylindres turbo de 2 L jumelé à une boîte automatique à neuf rapports. Il développe 268 chevaux et un couple de 295 lb-pi. Le rouage intégral équipe tous les modèles.
Au quotidien, le véhicule assemblé à Pomigliano d’Arco, à Naples, se laisse facilement conduire. S’il démontre un comportement dynamique, il lui manque un peu de cette saveur qui a fait la réputation des autres produits de la marque. De série, le sélecteur DNA permet toutefois de modifier le comportement routier et d’en tirer plus d’agrément. La suspension pardonne la plupart des imperfections de la route, mais elle demeure assez ferme et certaines réactions peuvent être plus senties. Adoptant des étriers signés Brembo, ainsi que des disques autoventilés à l’avant et pleins à l’arrière, les freins ne manquent pas de mordant.
La catégorie des utilitaires de la taille du Tonale continue d’être en pleine ébullition. En ajoutant un modèle hybride rechargeable, Alfa Romeo prend toutefois une petite longueur d’avance sur la concurrence.