À la fois considérées comme un moteur économique par l’industrie et une grande fête par les fashionistas, les semaines de la mode (fashion week) sont très rassembleuses à travers le globe. Londres, Paris, Milan et New York sont certes les plus importantes, mais avec le temps, le circuit mode ne cesse de s’agrandir et plusieurs villes, telles que Dubaï, Miami, Los Angeles et même Vancouver, Toronto et Montréal au Canada, tentent de rivaliser avec ces métropoles.
En effet, deux fois l’an, les capitales mondiales de la mode accueillent les spécialistes et les passionnés de la mode afin de présenter les collections de leurs plus grands couturiers pour la prochaine saison. On présente les collections printemps-été à l’automne précédent et les collections automne-hiver au printemps d’avant, cela, afin que l’industrie puisse réagir avant de présenter en magasin les tendances du moment.
Pour les créateurs, c’est une vitrine inégalable, car pendant ces semaines de la mode, le monde entier a les yeux rivés sur les designers de cette grande ville. D’ailleurs, les stars courent les plus grands défilés afin de connaître en primeur les tendances à venir. Cette publicité est immense, à la fois pour les couturiers et pour la ville elle-même.
Avec la montée des médias sociaux, les blogueurs, les cybervidéastes et autres vedettes du Web suivent de près ces semaines mythiques, autant pour en apprendre davantage sur la mode à venir que pour pouvoir montrer ces tenues au monde entier. En effet, pendant ces journées, ils défilent dans les rues, arborant des looks extravagants et uniques.
Des retombées économique ?
Les retombées financières des semaines de la mode sont non négligeables pour les villes qui les présentent. Pensons notamment à la Fashion Week de Paris qui, selon les chiffres de 2016, a généré 10 milliards d’euros en transactions commerciales, et plus de 1,2 milliard d’euros en retombées connexes.
En d’autres mots, ces semaines sont l’aboutissement créatif des designers qui investissent temps et argent afin de montrer leur talent au monde entier. La fébrilité est à son apogée pour les couturiers, alors que les amateurs de mode s’y retrouvent pour célébrer l’arrivée des nouveautés et faire la fête.
Et Québec dans tout ça ?
Bien que nous n’ayons pas de semaine de la mode à Québec, les designers d’ici ont, eux aussi, l’occasion de nous présenter leurs collections. Depuis quelques années, on assiste à un renouveau des événements professionnels qui font rayonner les créateurs et les mannequins de la région. C’était d’ailleurs la mission de Jocelyn Bernier, de l’Agence Focus One, qui observait un certain déclin du nombre de défilés présentés à Québec depuis le milieu des années 1990. C’est ainsi qu’en novembre 2016, il a présenté la première édition du défilé Lookbook 2017, une véritable incursion dans l’univers des designers québécois, qui mettait également en vedette des mannequins de son agence.Présenté au coeur de la magnifique salle des Promotions du Séminaire de Québec, l’événement avait même des allures de Fashion Week de New York.
Défilé Lookbook 2017 / © Pascal Ratthé
Que ce soit par l’entremise d’événements collectifs ou encore, sous forme de défilés individuels, la mode d’ici se démocratise. En effet, beaucoup plus près de leur clientèle, les créateurs de Québec présentent des vêtements de type prêt-à-porter qui peuvent être achetés lors du défilé ou quelques jours seulement après la tenue de l’événement. Ce type de proximité et d’accessibilité rapide aux collections n’est pas possible à l’occasion des défilés internationaux; les vêtements ne sont disponibles que quelques mois, voire un an plus tard. Ceux-ci sont parfois même trop extravagants pour être portés, s’adressant plus à l’industrie qu’aux consommateurs.
Tout comme le défilé Lookbook, le Festival Québec Mode (FQM), qui fait exceptionnellement relâche cette année, a pour mission de faire rayonner les designers québécois. Ainsi, même les plus petits ont droit à une visibilité inégalée grâce à l’attrait médiatique que provoque ce « condensé » de mode. Organisatrice du FQM, Karine Albert a su créer une plateforme de diffusion qui favorise les échanges après les défilés, non seulement entre les médias et les designers, mais aussi entre les designers et leur clientèle potentielle.
Festival Québec Mode 2016 / Robe : Niapsou Design, Boutique Signatures québécoises / Modèle : Marie-Audrey, Agence Caractère / © Vincent Gagné
Certains designers choisissent, pour leur part, de créer leur propre événement. C’est le cas de Gabrielle Desgagnés, designer de la griffe Jax N Joe. La créatrice organise ainsi deux défilés par année : pour les collections printemps-été et automne-hiver. Ces événements sont devenus, avec le temps, de véritables happenings qui font salle comble. « Il n’y a pas meilleure visibilité pour moi qu’un défilé, confirme Gabrielle Desgagné. Cela permet aux clients de voir de près les pièces. On leur fait vivre une expérience avant l’achat. Par la suite, la magie du bouche à oreille opère ! »
Défilé Jax N Joe, collection printemps-été 2017 / © Caroline Grégoire
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Oyez, les passionnés!
Le Festival Québec Mode faisant relâche en 2017, rendez-vous à Montréal en août prochain afin d’assister au Festival Mode & Design dans le Quartier des spectacles.