Lancé en juillet 2011, le Bistro B incarnait, à l’époque, le rêve de François Blais. Après avoir occupé le poste de chef exécutif à l’Auberge Saint-Antoine pendant une dizaine d’années, il réalise qu’il lui faut du changement. Coin Aberdeen et Cartier, il trouve un local doté d’une large vitrine qui convient au concept de bistro de quartier qu’il souhaite créer. L’entrepreneur met en place un restaurant accessible à tous dont l’espace cuisine est complètement ouvert.
« Je suis d’abord et avant tout un cuisinier et mon travail consiste à faire plaisir aux gens en leur servant des plats qu’ils apprécient. Je voulais voir la réaction des clients directement quand ils étaient assis à table, être parmi eux, faire partie du spectacle, commente M. Blais. En même temps, cette cuisine ouverte me permettait de ne pas être enfermé dans un sous-sol sans lumière du jour comme c’est le cas pour la plupart des établissements de Québec. »
À L’AUBE DE TRAVAUX MAJEURS
Au début des années 2010, la formule bistronomique adoptée par le restaurant était encore peu répandue. Aujourd’hui, l’offre s’est multipliée dans le créneau qui définit le Bistro B et la clientèle s’est quelque peu diluée. Le monde de la restauration évolue très rapidement et exige une adaptation constante. Si des rénovations avaient été effectuées afin de rafraîchir le décor en 2017, huit ans plus tard, des travaux importants sont sur le point d’être entrepris.
« Nous allons relooker la salle à manger, remplacer le mobilier, rendre l’atmosphère un peu moins bistro, plus resto. Le comptoir cuisine reste, mais pas de la même façon. Le bar sera ramené à l’avant pour favoriser une bonne communication entre le service, la cuisine et les clients. Une fois les travaux complétés, toute l’action va se passer devant, plus près de l’entrée, plutôt que de s’étendre à la grandeur du restaurant », mentionne au passage le restaurateur.
DIVERSIFIER LES EXPÉRIENCES GUSTATIVES
Le changement de concept, qui s’accompagne d’un certain déplacement de créneau, inclut également des modifications au menu. Au cours des prochaines semaines, la clientèle aura la possibilité de choisir entre 10 à 12 mets à la carte sous forme d’entrées. En sélectionnant deux ou trois d’entre elles – au lieu d’une entrée suivie d’un plat principal, par exemple –, le client pourra réduire le coût de sa facture, en plus de diversifier ses expériences gustatives.
« Nous sommes à l’écoute de notre clientèle et cela faisait partie des commentaires que nous recevions, indique François Blais. Côté type de cuisine, ça demeurera cependant assez fidèle à ce que j’ai toujours fait, même lorsque je travaillais à l’Auberge Saint-Antoine, c’est- à-dire une cuisine de produits qui varie selon leur disponibilité et l’humeur des chefs. Je continue d’ailleurs à m’approvisionner auprès des mêmes fournisseurs, un principe que j’ai à cœur ! »

© Marjorie Roy, Optique Photo


CAP SUR LA RELÈVE !
Cette petite révolution dans l’univers du Bistro B sert en outre de prélude à une autre étape de l’histoire du restaurant et de son fondateur : celle de la transition vers la relève. D’ici deux ou trois ans, François Blais prévoit tirer sa révérence. À compter du mois d’octobre, l’actuel chef de l’établissement, Kevin Tremblay, tout comme le gérant Félix Sylvain, sont appelés à devenir partenaires dans l’aventure, profitant de l’accompagnement offert par leur mentor.
« À l’Auberge Saint-Antoine, la famille Price m’a donné un bon coup de main, surtout en ce qui a trait à l’expérience et aux contacts que j’ai pu créer. J’ai fait la même chose avec mon chef des débuts du Bistro B, Julien Masia. J’ai un jour senti qu’il avait fait le tour du jardin et en 2018, nous avons ouvert ensemble le restaurant ARVI. Dès le départ, il était très clair que je me retirerais, ce que j’ai fait en lui revendant mes parts en 2022 », raconte le cuisinier.
Une fois de plus, le chef propriétaire se fait un devoir de passer au suivant. « Ce sera mon mandat premier avec Kevin et Félix de leur transmettre le plus de connaissances possible afin qu’ils aient de bons outils pour assurer leur succès, termine-t-il. J’ai un rôle à jouer pour passer le flambeau à ceux qui ont l’âme entrepreneuriale et qui désirent poursuivre. Tout ce qui se fait actuellement, cet investissement, vise à mettre la table pour un avenir prometteur. »