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Quatre décennies de soins, de services… et d’engagement !

14 avril 2025| Johanne Martin

Quatre décennies de soins, de services… et d’engagement !

La Maison Michel-Sarrazin (MMS) célèbre cette année ses 40 ans. Quatre décennies, c’est aussi l’engagement de deux dames de cœur associées à cette œuvre devenue une référence à l’échelle du Canada. Respectivement présidente du conseil d’administration et ambassadrice, Jocelyne Guay et Geneviève Léveillé ont vu grand.

De l’idéation à l’inauguration de la Maison Michel- Sarrazin, le chemin a été long. Il aura fallu pas moins de 17 ans — de 1968 à 1985 — pour que le projet imaginé par les Drs Jean-Louis Bonenfant et Louis Dionne se concrétise. Par la suite, ils ont été nombreux, avec l’aide de la communauté, à porter la mission et à faire évoluer l’établissement de soins palliatifs et de soins de fin de vie qui accueille les personnes atteintes de cancer et leurs proches. Mesdames Guay et Léveillé en font partie.

Dès le début des années 1980, Jocelyne Guay, qui participe activement à l’essor de l’assurance auto et habitation à l’Industrielle Alliance, commence à s’impliquer en philanthropie tout en représentant son employeur. À partir de ce moment, elle mène donc en parallèle une carrière professionnelle et philanthropique. En 2010, elle prend sa retraite de son poste de vice-présidente de direction chez IA Auto et Habitation pour s’investir uniquement dans la philanthropie. Elle est alors nommée ambassadrice de l’Industrielle Alliance dans la communauté.

« Je me suis impliquée dans plusieurs organisations avant de m’engager dans la cause de la Maison Michel- Sarrazin, dont la mission me rejoignait le plus dans mes valeurs d’engagement, de respect, de travail d’équipe et d’intégrité », raconte l’ancienne gestionnaire de la compagnie d’assurance. Je suis arrivée à la Maison comme administratrice d’IA en 2009 jusqu’à ce que j’en assume la présidence au conseil d’administration en 2013.

UNE VISION CLAIRE QUI SE POURSUIT

Mme Guay rappelle au passage que les deux fondateurs entretenaient une vision très claire : celle d’améliorer la fin de vie des malades dans la bienveillance. Les Drs Bonenfant et Dionne souhaitaient offrir à ces personnes et à leurs proches un cadre familial s’apparentant à celui du domicile pour mieux traverser cette étape de vie.

Dès le départ, les bénévoles ont contribué à la mission de la Maison Michel-Sarrazin. L’histoire de la Maison s’est d’ailleurs bâtie avec eux, ainsi qu’avec les employés, au rythme de leur recrutement. Si, au fil des ans, les besoins de la communauté ont évolué, l’amélioration des services et des soins est toujours au cœur des priorités de l’œuvre, comme en témoigne la mention d’honneur décernée par Agrément Canada lors des trois derniers cycles d’évaluation.

« Pendant longtemps, nous avons prodigué des services de fin de vie, complète Mme Guay. Puis, en 2000, nous avons ouvert le centre de jour afin d’offrir des soins palliatifs. Plus récemment, nous avons rénové la Maison et ajouté une seizième chambre. Les espaces de travail sont maintenant plus agréables et fonctionnels pour les employés et les bénévoles, dont le nombre s’est accru. »

UNE VOCATION SUPRARÉGIONALE

Les personnes atteintes de cancer et leurs proches bénéficient aujourd’hui non seulement d’un établissement rénové et agrandi, mais d’une organisation à vocation suprarégionale. Première du genre au pays, la Maison Michel-Sarrazin est une référence; le modèle qu’elle a développé a servi d’inspiration pour l’ouverture d’autres maisons de soins palliatifs, qui totalisent maintenant plus d’une quarantaine d’établissements au Québec. Michel- Sarrazin offre en outre de la formation, en plus de contribuer à la recherche et à l’enseignement.

« Nous avons appris à élaborer des outils et un savoir-faire pour répondre aux besoins que nous observions. Et c’est là toute l’émulation que l’équipe interdisciplinaire a créée, note à ce sujet Geneviève Léveillé, qui cumulera, cet automne, quatre décennies de service à la Maison Michel-Sarrazin. À titre de première maison dédiée aux soins palliatifs et aux soins de fin de vie, nous avons aidé bon nombre de professionnels de la santé dans leur pratique au quotidien. »

ambassadrice et presidente
Geneviève Léveillé, ambassadrice ;Jocelyne Guay, présidente du conseil d’administration
© Marjorie Roy, Optique Photo

AUX PREMIÈRES LOGES

Infirmière à la Maison Michel-Sarrazin depuis 1985, Mme Léveillé a été aux premières loges de l’évolution que l’œuvre a connue. Nommée directrice générale adjointe en 2014, ambassadrice de la Maison l’an dernier, puis conseillère stratégique cette année, la pionnière raconte que lorsqu’elle a complété sa formation et qu’elle s’est retrouvée en milieu hospitalier, elle a très vite su qu’elle n’y serait pas à sa place. Elle décide alors d’abandonner la profession et de retourner aux études.

« Je m’étais inscrite en histoire de l’art, et un beau samedi, en lisant Le Soleil, je suis tombée sur un article dans lequel le Dr Dionne parlait de l’ouverture toute récente d’une maison de soins palliatifs; j’ai compris que j’y trouverais ce pour quoi j’avais voulu être infirmière. J’ai commencé ainsi, sans formation spécifique ni orientation, mais absolument persuadée que je pourrais y être une bonne soignante ! »

L’auteure du Guide d’intervention clinique en soins palliatifs publié en 2000 – et traduit en chinois – souligne que tout au long de sa pratique, elle a songé aux donateurs de la Maison. « Chaque jour que j’empruntais la descente qui conduit à la Maison, je me répétais : Geneviève, n’oublie pas que ton salaire provient des 5 $ et 10 $ des contributeurs. Ça donne tout son sens à notre engagement et à notre implication auprès des malades », dit-elle.

Créée en 1991, la Fondation Michel-Sarrazin a toujours eu pour mission de soutenir financièrement la Maison. Son apport permet d’accueillir chaque année quelque 200 personnes en fin de vie et près d’une centaine d’autres au Centre de jour en plus d’accompagner leurs proches. Une campagne de financement de 12 millions de dollars est d’ailleurs en cours, sous la coprésidence de trois grands philanthropes : Denis Ricard, président et chef de la direction de IA Groupe financier, François Dion, PDG de Levio, et Geneviève Marcon, coprésidente de GM Développement.


Quelques moments marquants

/ 1968 — Deux médecins, les Drs Jean-Louis Bonenfant et Louis Dionne, conçoivent l’idée d’une maison qui accueillerait des personnes en phase terminale de cancer.
/ 9 avril 1985 — Ouverture de la Maison Michel-Sarrazin.
/ 1999 — Reconnaissance de la vocation suprarégionale de la
Maison Michel-Sarrazin.
/ 20 novembre 2000 — Ouverture du Centre de jour Bonenfant-Dionne.
/ 2012 / 2016 / 2021 — Obtention de l’agrément avec mention d’honneur, la plus haute distinction attribuée par Agrément Canada.
/ 2021 — Rénovation des 15 chambres destinées aux malades en phase terminale grâce aux donateurs du Club des 25 de la Fondation.
/ 2021 — Création de l’Institut de soins palliatifs et de fin de vie Michel-Sarrazin – Université Laval.
/ 17 avril 2023 — Lancement du projet de services intégrés de répit à domicile pour les personnes proches aidantes qui accompagnent une personne atteinte de cancer.
/ Mai 2024 — Finalisation de la deuxième phase des travaux de rénovations fonctionnelles, d’agrandissement et d’ajout d’une 16e chambre grâce aux donateurs et partenaires de la Fondation Michel-Sarrazin.
/ 30 septembre 2024 — Inauguration du projet de Clinique ambulatoire intégrée de soins palliatifs.

Pour en savoir davantage :

2101, chemin Saint-Louis, Québec

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